(Un peu par superstition, je n'enlève pas ce billet écrit avant que ça se teinte d'inquiétude, pas pour mon nombril heureux, mais pour l'un de ses créateurs, de ce nombril. En me disant que de toute façon, d'une façon ou d'une autre, c'est une réussite à lui imputer en partie, et en espérant que ça rayonne de bonnes ondes pour lui)
Ca me paraît désarmant de simplicité que d'être heureuse.
Je repense à deux ans en arrière. Cette fin de vie commune, non dénuée de complicités, de moments rigolos. Mais chacun de son côté de la faille. A nous dire, sans doute, chacun de notre côté, qu'il fallait faire avec, au nom de notre fille. Jusqu'à ce qu'il s'en aille. Et c'est probablement le deuxième plus beau cadeau qu'il m'ait fait, être celui qui a le courage (quelles que soient les raisons qui lui aient donné ce courage :p) de partir quand on est plus vraiment un couple mais des joyeux (pas tout le temps) colocs.
Je repense à l'an dernier. Même si je ne savais pas que j'étais déjà sur le bon chemin, quel bordel que l'an dernier.
Et là.
Contraste.
Être moi en entier, vivre ma vie comme ça. Sourire à la vie. Être heureuse. Sentir un autre l'être, m'y sentir un peu pour quelque chose. Prendre plaisir à le voir prendre et donner de belles choses.
Savoir qu'à côté il y a tout ce qui ne va pas comme ça devrait, du monde en globalité, à quelques cartes qu'on aurait pas distribuées pareil.
S'endormir dans ses bras et dans un sourire.
Savourer d'autant plus ce bonheur partagé qu'il est comme un refuge dans la vie, une force, une énergie, une source.
Heureuse de qui il est pour moi, de ce que je suis pour lui, de ce qu'on se donne l'un à l'autre et qui fait plus que un plus un, de ce qui vibre et de ce qui nous rend... heureux.
***
Ca me paraît désarmant de fragilité aussi.
Un coup de fil, une inquiétude, un grand coup dans la machine à vivre pour rappeler que rien ne dure, que la vie pourrait prendre encore des virages du genre de ceux qu'on aime pas vivre.
Ce dont je n'ai pas envie de parler parce que je n'ai même pas envie de penser à ce qui pourrait avoir été...
Et celui qui me rend heureuse si présent pour tenter d'amortir les chocs.