Jeudi soir, c'est la remise de bulletin de Lomalarchovitch, point d'orgue (pas moins) de son premier trimestre au collège.
J'ai une assez bonne idée de ce ce qu'on va m'y dire : bonnes notes, le soin est déplorable, il y a un gros travail sur la gestion des émotions, faut mûrir, il est "différent".
J'attends ce moment en me frappant virtuellement la paume de la main avec la batte de base-ball.
Parce qu'il lui est arrivé ça, à Lomalarchovitch, au cours de ce premier trimestre.
Et que non seulement il a trouvé le courage d'en parler mais aussi de s'en sortir, sans aucune aide du collège. Enfin le médiateur a fini par le recevoir un jour, le gamin avait déjà fait connaissance avec Emmanuelle Piquet et ses sbires et lui a calmement dit "je vais me débrouiller tout seul".
Dont acte. Avec une équipe resserrée composée de sa mère et d'une fantastique psy, une série de tests de plus en plus probants, une séance de peaufinage de "flèche" et il s'est débarrassé de ses nuisibles, le môme.
J'ai trollé le collège avec un mot à ma boucle de destinataires silencieux habituels pour signaler que j'étais très fière de lui et que le cabinet faisait aussi des interventions en milieu scolaire. Devinez quoi ?
Pas de réponse, bien sûr.
Enfin, si, sous forme de... silence : personne n'est revenu me parler de cette putain de commission éducative de merde pour l'aider à gérer ses émotions.
J'attends, donc, avec impatience, le moment où on va m'expliquer que les cahiers mal tenus, quand même, c'est grave, et que je vais pouvoir en regarder un dans le fond des yeux en lui demandant si c'est pire que d'avoir été mis en danger au sein de l'établissement sans aucun soutien de l'équipe éducative.
Jeudi soir je braque la banque. Et joyeux Noël Thérèse.
(Oui, je vais faire gaffe car il a encore 11 trimestres à faire dans cet établissement)