Dans ma famille, il y a les bavards (côté paternel) et les taiseux (côté maternel).
Je suis du côté des bavards. Pour des raisons d'ADN, d'abord, on aime jouer avec les idées, les mots, essayer d'aller aussi vite que nos pensées. Ca s'assortit en général d'un débit élevé et d'une élocution parfois... mettons approximative (certains mangent leurs mots, moi je les inverse, mélange, fusionne).
Mais aussi, pendant que je parle, je vous enfume. Je vous empêche de voir que je ne dis pas l'essentiel.
Jamais. Ou presque jamais et vraiment, vraiment pas à tout le monde.
D'ailleurs, rions un peu, quand je le dis, souvent, je l'écris. Zéro décibel.
Ca va peut-être vous étonner mais j'adore aussi ne pas parler. Dans ma nouvelle tranche de vie la parole cesse quand les enfants disparaissent et ça fait un bien fou. Je peux ne parler à personne pendant quelques heures, voire jours, sans que ça me gêne plus que ça.
Avec les gens, c'est plus compliqué, il faut une sacrée dose d'intimité pour bien se taire ensemble. Ou bien assumer les silences, et je ne sais pas le faire avec tout le monde. A part les gens avec qui on vit (et si vous connaissez mes enfants, vous savez que je suis une carpe, en comparaison), ça n'est pas si simple d'être bien, ensemble, sans paroles ou très peu.
A part quelques très proches et mes taiseux préférés, avec qui je sais que ça ira, ça n'est pas très fréquent, en tout cas pas autour de moi. Je connais quelqu'un avec qui je pense j'aimerais me taire autant que j'aime lui parler. Mais bon, quand on se voit, le temps d'échanger nouvelles, pensées, rires, ce que, je crois on aime faire aussi, il est temps de retourner au cours de la vie. Au temps pour le silence.