Sacrip'Anne

« Oui, je sais très bien, depuis longtemps, que j’ai un cœur déraisonnable, mais, de le savoir, ça ne m’arrête pas du tout. » (Colette)

vendredi 2 décembre 2022

J'ai un Boku et j'en suis contente !

Pour celles et ceux qui me connaissent depuis trèèèèès longtemps, vous savez que je n'ai pas peur d'un billet un peu cracra de loin en loin. Ca fait maintenant un moment que les enfants sont autonomes sur la gestion de leur morve (encore que dans le cas de Lomalarchovitch, aussi craspouille qu'il est vif d'esprit, cette affirmation soit discutable), il fallait se tourner (aïe mon lumbago) vers d'autres humeurs, au sens dans lequel Molière aurait employé ce mot. Encore que, sans dévoiler la fin de ce billet, c'est un achat qui me met de bonne humeur.

Or donc, qui n'a jamais vécu avec une tribu surpeuplée n'a pas forcément idée de ce qu'on voit passer comme fonds de slips variant de "pas net" à "carrément immonde, passe-moi la corbeille je vais vomir" en faisant les lessives.

Ca, ajouté au fait que je suis fascinée par les toilettes japonaises depuis que j'ai connaissance de l'objet, mais encore plus sidérée par leur prix, j'étais une victime consentante toute désignée.

Victime... d'une pub... Instagram... (oui j'ai honte) (surtout que je n'arrête pas de montrer aux gens comment ne voir que les posts des gens qu'on suit dans leur flux) (je sais c'est mal). J'ai d'autant plus honte que grâce à nos conversations à ce sujet, mes collègues voient surgir sur leurs propres fils insta les mêmes pubs (mieux vaut en rire).

Bref, surgit devant mes yeux ébahis cette pub qui parle de Boku. Le "tone of voice" comme on dit en bon français dans mon métier, est dans un magnifique registre pipi caca qui sied bien à ce produit présenté comme un bidet - toilettes japonaises.

Celles et ceux qui me connaissent depuis très longtemps savent que je résiste mal à une bonne rigolade à base de pipi caca et encore moins à un truc qui évoque les toilettes japonaises.

Me voici donc embarquée dans un vortex de stories, descriptions techniques, avis consommateurs, pubs et autres démonstrations. Le Boku est donc un kit, simplissime à monter, qui permet de s'arroser le cul et la foufoune (pour nos amis Québecois, la foufoune, chez nous, c'est la vulve) en fin de petits et grands besoins, à la fois pour améliorer l'hygiène (le rinçage, c'est plus propre que l'étalage) et économiser en PQ car il n'y en a plus besoin que pour se sécher. Qui connaît le budget PQ (pour nos amis Québecois, le PQ, ici, c'est le papier toilettes, quiconque y verrai un signe du déclin de ce rêve idéal... pardon je m'égare) moyen d'un couple avec trois grands crétins a levé un œil intéressé.

Bref, convaincue par le code promo qui mettait l'affaire à moins de cent balles (d'euros, pas de trou), j'achète. Puis je consulte ma douce moitié. Qui comme je m'en doutais a été séduit dans l'instant. Ouf.

Le Boku est installé depuis mercredi et non seulement nous en sommes ravis, mais en plus nous finissons à peine le rouleau de PQ installé en début de semaine. Je n'ai pas encore eu la force d'inspecter le fond des slips pour m'assurer de l'efficacité sur l'utilisateur le plus dégueu, mais j'ai bon espoir.

Résultat, j'ai un Boku et j'en suis heureuse, voilà.

Bon appétit à vous !

mercredi 28 septembre 2022

Wouf

Et donc ça nous fait quelque chose comme presque trois mois de vie avec notre gentil chien.

Il est vraiment adorable, il a beaucoup progressé, sur plein de choses. Il nous reste le point "je dois servir à quelque chose, je garde la maison" qui nous semble peu nécessaire (on a un interphone et on vit au 9e) et reste un poil bruyant (surtout quand celui de nos voisins de palier qu'il ne peut pas encaisser rentre à pas d'heure, je dois dire).

Mais il nous a montré son plaisir à apprendre et ses progrès alors nous restons confiants.

Les quatre pattes se partagent désormais le territoire sans trop de questions. Tout le monde circule en s'observant pour éviter les croisements de trop près, mais il n'est plus rare que les chats viennent sur le canapé avec nous pendant que le chien fait de même par terre et que tout se passe bien. Il a cessé de les poursuivre, les chats font encore un peu de baffes préventives mais on vit ensemble, tous les 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 !

Ce matin Noé et Blacky m'ont accompagnée jusqu'au parking (qui est à quelques centaines de mètres de la maison). Ce petit air dépité et envieux de me suivre du chien qui m'a vue partir de mon côté (alors qu'il a mis un peu de temps à comprendre qu'il se promenait avec nous, pas tout seul au bout d'une laisse) m'a à la fois ravie et brisé le coeur. Il déteste nous voir partir. On le comprend. Pauv'toutou

lundi 5 septembre 2022

Des nouvelles de la ferme

Hier c'était jour de pique-nique festif, et comme nombre des convives m'ont posé la question, je me suis dit que ça valait bien un billet de blog pour répondre à celles et eux qui n'ont pu être avec nous et qui se poseraient la même.

Or donc OUI, ça se passe bien à la ferme maison entre le chien et les chats.

Pour rappel, quand nous sommes rentrés pas tout à fait mais presque à l'improviste de la SPA avec un chien, début juillet, et alors même que ce dernier avait fait preuve d'une fourberie zénitude totale dans la chatterie des vieux matous irascibles, il s'est précipité sur nos deux félins pour "faire connaissance sur un mode festif".

J'ai retrouvé les deux matous sur le rebord de la fenêtre de notre chambre (au 9e étage), filet de protection déchiré (pas totalement par leurs soins, il était en fin de vie) et totalement paniqués.

S'en sont suivi :

  • quelques jours de chats totalement planqués dans notre chambre (dans laquelle nous avons ô joie, ô bonheur, rapatrié gamelles et litière)
  • quelques jours de chats non planqués et de chien curieux de part et d'autre de la porte de notre chambre avec les humains qui faisaient pont aérien d'odeurs
  • quelques jours de plaque de plexi d'un mètre de haut en guise de porte de notre chambre (et c'était fort bienvenu pour enfin faire un courant d'air nocturne, il a fait "un peu" chaud, cet été) pour que les différentes espèces s'observent de plus en plus près sans risque d'agression physique
  • quelques jours où le chien tenu fermement était autorisé à venir saluer les chats rapidement

Pendant ce temps-là, la tête du chien s'est de moins en moins souvent arrondie (vous savez, oreilles hautes, yeux grands ouverts, intérêt marqué qui dégénère rapidement en bonne grosse envie de jouer / courses ces jolies petites bestioles si rigolotes). Les chats ont de moins en moins fait les rince-bouteille.

Et puis Obi-Wan en a eu marre. Il nous a fait comprendre que le machin en plastique, ça allait bien (donc on l'a enlevé) et s'est aventuré de plus en plus près du chien. Il a joué au chat qui se fait aussi gros que le lion en crachant pour bien montrer comme il était fort. Il a distribué, et continue à l'occasions en guise de piqûres de rappel, quelques bons coups de pattes griffes sorties ("si moi, le chat, je ne sais pas pourquoi, le chien, lui, saura"). Résultat, quand le chien le voit approcher, il a l'oreille droite qui part vers l'arrière et recule craintivement. Bref, c'est Obi-Wan le boss.

Maïa est plus timide mais elle commence à se promener librement pas seulement aux heures où le chien est de sortie. Litière et gamelles ont rejoint la cuisine.

Et c'te bonne blague, comme nous dormons encore porte ouverte, rapport aux courants d'air susmentionnés, ça fait plusieurs fois qu'on trouve au petit matin le chien allongé sur le tapis aux pieds (ou plutôt au côté) de son maître, les chats dormant dans la pièce également. Alors, comment vous dire ? S'ils dorment dans la même pièce, on considère que c'est ok pour le partage du territoire, et le reste est du grand cinéma, n'est-ce pas ?

Et pour celles et ceux qui m'ont posé la question hier : oui j'ai vu comme les vaches des Highland étaient jolies, les chevaux miniature si mignons, les lamas si sympas, et les chèvres naines rigolotes. Je vois bien que personne ne me prend au sérieux quand je dis que là, on est complets. Moquez-vous ! En attendant quand vous aurez besoin d'une murmureuse à l'oreille des mammifères domestiques - enfants compris ! - on verra bien qui se moque la dernière !

lundi 16 mai 2022

Le retour de la vengeance du vélo bleu

Après une longue phase de télétravail exclusif, suivie d'une phase de travaux de ravalement de notre immeuble qui ont bloqué l'accès à notre cave et à nos locaux vélos, je n'avais pas pris mon vélo pour aller au travail (ni pour quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs) depuis un an et demi.

Dire que j'appréhendais la reprise n'est rien. Mais le temps passant, le manque grandissait aussi. Et c'est ainsi que ce matin, à peine plus aguerrie qu'à mon tout premier trajet, j'ai donné le premier coup de pédale.

A mon immense surprise : ça n'a pas été si mal. Je me suis astreinte à rouler tranquillement (c'est-à-dire en étant capable de respirer bouche fermée tout du long). Du coup j'ai mis un peu plus longtemps que quand je le faisais régulièrement. Ok. De toute façon j'étais quand même la première arrivée, du coup, who cares (à part mes copains qui pensent que rouler à moins de 30 km/h c'est déchoir, mais on a déjà accepté qu'on avait pas la même pratique).

Mais bon, physiquement, ça va, je ne suis pas rétamée, par surexcitée non plus (signe que je serai cramée plus tard), je ne me suis pas sentie en difficulté.

Pour la patauderie, en revanche, c'est pas loin du retour à la case de départ (non, je suis beaucoup plus habile à passer les barrières anti 2RM), mais ça n'a jamais été mon point fort, donc voilà. Et ça reviendra tranquillement.

Me reste à explorer une petite piste pour ne pas avoir le détour absurde et chiant que j'ai fait ce matin pour éviter le tristement célèbre boulevard de Valmy, ce qui sera chose faite dès ce soir.

Et puis à recommencer.

Avec la joie ineffable de croiser à nouveau certain de mes "habitués", de se saluer joyeusement et d'échanger rapidement des "ça va et vous ?" qui font dire qu'il y a encore de jolies pépites dans le monde.

Mais, la morale de l'histoire, même après une pause, n'hésitez pas à replonger ! Votre corps se souvient avec moins de terreur que votre cerveau de ce qu'il a à faire :)

mardi 10 mai 2022

Comment ça va, la vie, le monde ?

Alors voilà, le jeune Gabin va mieux. Du coup je ne prends plus le temps d'écrire pour lui les bonheurs qui passent et me revoici déconnectée.

Il faut dire qu'on trépide, nous, cette année, ma bonne dame ou mon bon monsieur (ou même quoi mon.a bon.ne non binaire).

Pour la première fois depuis onze ans, nous avons des emplois du temps synchronisés, un peu moins de serrage dans le budget. Et une automobile à même d'y enfourner tous nos enfants (et même plus) assez confortablement pour vadrouille.

Un dragon à Calais, des vacances au soleil, un week-end en Normandie, des vacances en Bretagne, des cloches en Belgique, bientôt retour en Normandie, nous avons arpenté du kilomètre cette année, passé du temps avec un à trois de nos enfants selon les cas. Flairé le monde. Passé du temps entre amis. Finalement notre vie personnelle va, depuis deux ans, inversement proportionnellement bien par rapport à l'état du monde. C'est déjà ça, et on en profite d'autant plus que "qui sait combien de temps ça va durer".

C'était chouette ce périple à cinq en terres flamandes. On a eu un ciel bleu comme s'il était grec. Des frites jusqu'à plus faim. Des canaux à n'en plus finir. Du dépaysement plein les yeux, les oreilles, les estomacs. J'espère que ça sera un chouette souvenir pour les enfants, ça l'est déjà pour moi. Avec l'envie, pour la prochaine fois, d'aller aussi à Bruxelles saluer les copains.

Et nous voilà en pente douce vers le printemps chaud, puis l'été. Je ne sais pas pourquoi aujourd'hui, une tombée dans le vortex du souvenir, des pensées pour Erick. Absurdité de se dire que ça fera bientôt 4 ans qu'il est mort.

Professionnellement sa succession a été dignement honorée. Je pense souvent à comme il serait content de voir comment on a fait grandir tous ces sujets. Comme il se serait éclaté en enregistrements, en tournages. On aurait bien ri. On rit aussi avec ceux qui ont pris la suite, et on construit aussi un beau lien pro et humain.

Mais souvent encore, j'ai son rire dans les oreilles. J'imagine les moyens qu'il aurait trouvé de rire de tout ce qu'on a traversé. Bref. Minute nostalgique.

Quoi qu'il en soit, si le monde ne tourne pas très rond, nous, ça va. Et c'est précieux par les temps qui courent. Et vous ?