Pour des tas de raisons, plus ou moins psychanalytiques, mais aussi : la flemme, j'ai longtemps étouffé en moi ce que d'aucuns nommeraient une sorte de fibre artistique.
J'ai un souvenir un peu cuisant d'un jour où j'ai dit à ma manager de l'époque que non, non, je ne suis pas créative. Elle a éclaté de rire.
(Et oui, il est épais et immense, le tapis sous lequel on balaie son déni).
Pourtant, je ne me souviens pas d'un moment de ma vie où, après avoir appris, je n'ai pas écrit, au moins un journal boutonneux et plein de drama. J'ai toujours eu depuis la fin d'enfance / adolescence un appareil photo. (Et joué du piano mais bon. Ça demande du travail et pour le coup, je n'avais pas le talent de m'amuser musicalement avec ce que j'ai su faire, donc bon).
J'ai gardé de cette période de grand refoulement une forme de dilettantisme professionnel.
Ces choses me sont précieuses, me font du bien, donc je ne veux pas les alourdir de contraintes liées à un travail qui ne me semblerait pas ludique ou de choses aussi obscures que : se relire, se fader des apprentissages par cœur pour retenir des réglages ou que sais-je encore. Je déteste les concours de teub des amateurs éclairés qui se la pètent.
Je veux que ces choses qui m'animent soient faites pour la beauté du geste, pour mon plaisir, et si je progresse, c'est parce que j'ai trouvé une pente favorable qui m'excite et pas parce que j'ai décidé qu'avec une tonne d'efforts ciblés, je pourrais en tirer quelque argent.
D'ailleurs, j'ai toujours refusé de monétiser quoi que ce soit par le blog. Ma liberté éditoriale est sacrée, même si c'est pour raconter des conneries.
Certains parleront d'un manque d'ambition, d'une paresse sans fond. Sans doute y a-t-il du vrai, au moins un peu. Je suis peu friande de surexposition, aussi. J'aime bien être femme de l'ombre, je crois.
Mais surtout ça : mon bon plaisir.