Des mesures radicales

Il y a un certain temps, je vous expliquais comment j'avais une chatière sur la porte entre ma chambre et le reste de l'appartement.

Mes matous ont mis des semaines à s'y faire (et encore, j'avais viré l'aimant qui nécessitait de pousser un peu sur la partie mobile. Bon, je me console en pensant à une copine, humaine d'un jeune chat apparemment challengé de la comprenette, le pauvre, et qui ne se fait pas du tout à la chatière qui lui permettrait, à lui, contrairement aux miens, d'accéder au Grand Dehors.

Bref, la vie était belle et les chats allaient et venaient en faisant claquer la chatière comme une porte de saloon. Quand ils ont décidé qu'un truc ne leur convenait pas et que la bonne façon de l'exprimer était de (euuuuurk) pisser sur mon lit.

Sachez que je suis devenue experte en lessives à 90 degrés à toutes heures, désinfectants, désodorisants et répulsifs chimiques ou mécaniques. Ainsi qu'en tarifs exorbitants de la machine à grande capacité de la laverie près de chez moi. Bref, actuellement, mon lit est couvert par une couverture étanche, bordée soigneusement, et bloquée en place à l'endroit stratégique par lequel ils ont appris à la virer par une plaque de plexi d'un mètre carré, elle-même alourdi de quelques pesants bouquins.

Par ailleurs je ne mettais plus la main sur la partie qui permet de fermer la chatière. J'en ai donc racheté une neuve (de chatière, suivez un peu) , ai procédé à l'échange avec maestria et quelques jurons. Puis constaté que la fameuse partie ne pouvait pas être mise en place car les vis de fixation sont conçues pour des épaisses portes d'extérieur, donc assez longues. Elles dépassaient allègrement et bloquaient la mise en place de la guillotine plaque de fermeture.

Dans la foulée j'ai évidemment retrouvé la plaque de l'ancienne chatière, mais bon, on est plus à ça près.

J'ai croisé le véto de mes chats il y a quelques jours, lui ai parlé de la fragilité de ma santé mentale face à ce comportement félin, il a recommandé (en me regardant avec beaucoup de pitié dans le regard) l'éviction des chats de ma chambre, au moins quand je n'y suis pas, tout en me disant qu'il devait y avoir un truc dans l'environnement qui ne plaît pas à l'un des deux. Merci pour l'info, j'avais pas deviné.

J'ai donc bricolé un truc dans du carton épais, à la forme qui permettait d'obstruer le passage.

Mais ces enfoirés de chats, qui, rappelons-le, ont mis des mois à utiliser normalement cette putain de chatière, ont pigé en deux jours comment le débloquer et le faire tomber pour ensuite venir ronronner sur un ton provoquant dans ma chambre.

Hier soir, en bouclant ma journée de travail, j'ai décidé qu'il était temps de leur montrer qui est Raoul (ou en tout cas son arrière-petite-fille).

Je me suis hissée sur la pointe des pieds pour choper la boîte à outils. Y ai trouvé la pince coupante que je cherchais. Ai vite constaté qu'elle ne couperait pas les vis (assez fines, mais pas assez). Les ai donc pliées. Et ai inséré la planche bloqueuse dedans.

Il ne me reste plus qu'à espérer que les chats ne me dévorent pas dans mon sommeil pour se venger de pareille offense.

Si vous n'entendez plus parler de moi pendant quelques jours, inquiétez-vous. Ils auront probablement eu ma peau.

(Et oui, ça ressemble à ça, l'intérieur d'une porte entre deux de vos pièces, ne me remerciez pas, c'est cadeau, comme info).