La vie et toutes ces sortes de choses

mardi 7 juin 2016

Détail des tailles

Suite à cet article, et puis à celui de Sophie Gourion, ça a fait du bruit sur Twitter et Libé nous cite (merci à eux) (après l'intertitre "Fillettes" pour ceux qui ne veulent pas tout lire).

Et puis je suis allée chez Décathlon où j'ai fait le constat en live que ça marche presque à tous les coups, ces histoires de tailles filles plus petites que pour les garçons du même âge.

J'ai l'exemple des marinières Tissaia, Fille d'Album m'envoie elle aussi une photo issue de son shopping enfantin, du coup je me demande. Un tumblr où on rassemblerait tout ça ? Pour faire causer, pour illustrer, pour démontrer. Bonne idée ou pas ? Vous en pensez quoi ?

Par ailleurs il faut que je vérifie mais on m'oppose parfois que les enfants 3-10 ans ont des courbes genrées. Certes les courbes le sont, mais est-ce parce qu'elles sont sur une autre page qu'elles mentionnent des mesures différentes ? A vérifier dans le carnet de santé des mômes ce soir.

lundi 30 mai 2016

Est-ce que c'est un paradoxe ?

Je ne sais pas si c'est un paradoxe, cette dualité que je porte, ou bien si ce sont les autres qui amalgament ?

Ok, ok, j'ai la carrure, psychologiquement (et physiquement :p ) pour prendre sur mes épaules, pour organiser, prendre en charge. Faire la tour de contrôle, distribuer le job.

Prendre les décisions, piloter leur mise en œuvre.

Mais est-ce que ça veut dire que c'est OK pour moi d'être la seule "en charge" ? Ben non.

Ces derniers temps, il a fallu ajuster du budget et du plan de carrière, à la maison.

Alors oui pour optimiser, proposer, donner des idées, je suis là, pas de problème.

Mais depuis, encore plus que d'habitude, je me sens seule adulte à devoir vérifier où en est chacun, qui fait quoi, on sera ok pour le délai, et puis pour le mois prochain, comment ça va marcher ? On fait un point budget ce week-end ? Hey, on avait dit qu'on faisait un point budget, ce week-end. Et puis pour l'inscription à la cantine, tu auras les pièces ? C'est sûr ? Tu n'oublies pas d'y aller ?

Ça use, d'être l'adulte responsable. Même si j'y trouve du confort (une vague sensation de contrôler les possibles dérapages), et quelque chose qui me dit que je suis cap.

J'ai envie, aussi, qu'on s'occupe de moi, de mes creux, de mes états d'âme.

Qu'on s'inquiète de comment je vis, comment je le vis.

Et puis oui, techniquement, éthiquement, politiquement, je trouve que la fête des mères, c'est bof, mais que c'est quand même sympa un dessin. La grande a oublié (et m'a offert des smileys coeur sur hangouts pour se faire pardonner), le petit ne peut pas y penser, c'est en m'entendant en parler au téléphone avec mon père que son père s'est dit que...

Bref. On peut être gérer et avoir envie d'avoir un peu de soutien moral, de l'amour. De l'empathie.

Je ne doute pas qu'une partie des troupes en éprouve, en revanche pour l'exprimer, ils ne sont pas au top. Et pour saisir les perches non plus.

Alors je déprime un peu, entre le petit qui est en mode "j'ai presque deux ans", inusable pile dans la couche, la grande qui expérimente la pré adolescence, le genou toujours douloureux, le boulot éreintant, l'école qui a toujours plus besoin des parents d'élèves pour tout et n'importe quoi et l'autre adulte de la famille qui ne voit même pas que j'en chie. Et que j'aimerais bien, parfois, ne pas être la seule adulte en charge.

Ça va passer, je sais, je sais. Et puis la grande, quand même, sait voir et aider. Et puis l'autre adulte a appris à prendre des choses en charge. Et puis un jour je pourrais prendre du temps pour moi seule et reprendre mon souffle.

Mais là, le H24 sur la brèche, j'avoue, j'en peux un peu plus du tout.

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jeudi 5 mai 2016

Attention, ça taille un peu petit !

Alors voilà. J'ai une fille de bientôt dix ans [1].

Elle a toujours été en taille dans une moyenne haute (juste sous la courbe des 25 % les plus grands), ce qui est un étonnement perpétuel pour moi. Et un tout petit peu au-dessus de cette même courbe pour le poids. Faut dire qu'avec son poids de cheveux, en plus :D

Quand je la vois, elle me fait l'exact même effet qu'un fruit d'été juste mûr pour être mangé : joliment remplie, pleine de vie, pas maigre, mais vraiment pas grosse non plus. Elle a un petit bidon à géométrie variable selon la quantité de légumes disponibles au repas d'avant, des fesses pour lesquelles je me damnerai.

Bref. Magnifique.

J'ai longtemps cru que c'était parce qu'elle n'était pas "juste mince" que les fringues "de son âge" lui étaient très vite trop serrées. Concrètement, là, elle met du douze ans, et ça ne va plus durer très très longtemps. Alors, oui, je me suis longtemps dit que c'était ses jolies fesses haut perchées, rondes et fermes, celles-là même qu'on lui envie.

Et puis plus elle grandissait, plus j'ai eu l'impression qu'en fait, les tailles de fringues rayon filles étaient sous taillées. Sans parler du fait que les t-shirts sont cintrés, les pantalons forcément slim, enfin bref, la mode enfantine a bien changé, depuis nos sous-pulls unisexes et nos pantalons en velours de même [2].

Enfin bref, quoi qu'il en soit, depuis des années je regarde ça d'un oeil dubitatif en me demandant si, tout en me disant que bon, faudrait être bien cynique pour sous-tailler les fringues de petites filles de beaucoup beaucoup de marques et leur faire ressentir dès le plus jeune âge qu'elles sont TROP GROSSES POUR LEUR AGE (et ceux via des parents pas du tout réceptifs aux messages généralement peu bienveillants concernant l'acceptation de soi d'un côté, et la consommation de l'autre).

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Depuis presque 22 mois j'ai un fils. Mon père le surnomme l'ogrillon, j'ai entendu le sobriquet "Viking". Enfin bref. il est grand. Il est déjà plus grand que la taille moyenne à deux ans. Mais bon, il a encore les pieds qui touchent par terre, la plupart du temps, je vous rassure.

On commence à virer le deux ans de son tiroir parce que ça tire un peu, et à le passer en trois. Il se trouve qu'il aime le rose alors on lui a acheté une marinière avec rayures roses. Et puis un petit t-shirt bleu avec un cœur trop mignon. J'ai pas fait gaffe dans le rayon promo de mon supermarché, j'ai pris du trois ans, en me disant que ça allait au moins lui faire la saison, ma pauv'dame. C'est en rentrant que j'ai vu la mention "T-shirt fille" sur le bleu. Et par déduction que j'ai pigé, pour les rayures roses. On lui a pris des fringues dites "de fille" [3].

Et puis là on lui a mis.

Et bé ça fera pas la saison.

Alors que le t-shirt garçon de son pyjama, il n'est pas horriblement trop grand mais quand même, on voit bien qu'il a de la marge, surtout en hauteur.

Là, avec ses t-shirts de fille, il est bien moulé, ça lui remonte au-dessus du nombril quand il lève les bras.

Du coup oui, je peux confirmer. L'injonction sur le corps des filles, ça commence à trois ans. Et il y a des parents pour mettre leurs mômes au régime, oui, je dis bien au régime, à cause de ça. D'autres qui habillent leurs enfant au rayon adulte. D'autres à les faire monter sur la balance pour bien leur mettre en tête qu'elles ne sont pas dans la norme souhaitable dès le plus jeune âge. Je vous jure. Il y en a. Beaucoup.

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Je vous mets la photo du plus grand (et moins cintré) des t-shirts, sur l'autre, c'est pire. Dessus un t-shirt fille (vous aurez compris, hein, y a du rose) en taille 3 ans. Dessous un t-shirt garçon taille 3 ans. Sans même focaliser sur la longueur, il y a bien 2-3 cm d'écart (à multiplier par un devant et un dos, donc le double, voyez ce que ça fait comme différence sur un corps d'enfant) en largeur.

Je suis dans une rage folle. Contre le monde. Contre les injonctions faites sur le corps de toutes petites filles. Sur le fait de faire flipper des parents si tôt, sur les fabricants, les distributeurs, les cons. En colère.

Et je partage avec vous.

Pour que tous les parents qui se disaient que c'était bizarre, cette taille de vêtement, tiltent comme j'ai tilté. Pour qu'on ait encore moins de remords à piocher dans les rayons qui leur vont, pour qu'on coupe leurs étiquettes (ça rend le tri compliqué, je sais, j'ai fait !), pour qu'on les rassure, pour qu'on soit de moins en moins nombreux à être dupes et de plus en plus nombreux à être scandalisés.

Parce que c'est un scandale.

Notes

[1] dans 16 jours, me dirait-elle à l'oreille si elle n'était pas très occupée à jouer en ce moment même

[2] oui je suis un dinosaure né dans les années 70 si je veux, non mais ho !

[3] mais je vous rassure, son pénis est resté bien accroché et il n'a pas l'air de se sentir blessé dans son ressenti du tout. Juste, il a pointé le rose et fait "cochon" d'un air ravi, paraît-il

lundi 2 mai 2016

Gonze de féministe

Je fais un clin d'oeil au site antédiluvien "Copine de Geek", dans ce titre, mais en fait, il s'applique aux conjoints de toutes. Et non, pas nécessairement aux conjointEs dans les cas de couples homo justement parce qu'il s'agit d'intériorisation de valeurs "dites féminines".

Je participe à un projet qui est bien chouette sur la maternité et le féminisme. Et dans les discussions préparatoires, il y a une phrase qui a fait tilt.

Pourquoi on dit que les hommes devraient aider dans les tâches ménagères ? Aider, c'est faire la gentillesse de donner un coup de main. C'est prendre en charge un petit morceau. Alors que, dans ce qui nous occupe, il s'agit de partager également la responsabilité d'un foyer.

Cette phrase est entrée en collision avec plein de choses vécues, de comportements visibles, de conversations. Et le constat que même nos mecs, "alliés" et parfaitement convaincus de la nécessité du partage en théorie, ne sont pas forcément dans la posture qui convient en terme de pratique.

Commençons déjà par déconstruire un peu le stéréotype. Autour des machines à café, quand on parle des rapports entre sexes (rire gras), on explique généralement que bon, chez nos ancêtres, les hommes allaient chasser le mammouth pendant que la femme vaquait en chantant à des activités plus faciles physiquement, comme la cueillette, l'élevage des enfants, les soins au foyer.

Passons sur cette vision rigoureusement scientifique (ahem) et interrogeons-nous. Qui parmi les hommes que nous connaissons est réellement allé chasser le mammouth dans les dernières années ? Personne dans les derniers millénaires.

Du coup, on a remplacé la chasse par des tas d'autres activités dites masculines comme gagner 25 % de plus en se levant le matin ou aller faire la guerre, mais fondamentalement, cette aptitude de Killer de Mammouth est devenue environ inutile. Surtout depuis qu'on chasse dans les rayons du supermarché, ce qui est à la portée de tous sans distinction de genre. Et même, rions donc, est devenu une activité de gonzesse, faire les courses, dites donc.

Donc voilà. On ne naît pas Fâme avec la vocation de servir le foyer. C'est dit. Ce ne sont pas des prérogatives féminines que de s'occuper de la maison, ce ne sont pas des choses innées qui éclosent de nos petites mains vaillantes mais joliment manucurées.

Mettons que nous ayons affaire à des hommes qui ne trouvent pas que c'est dégradant d'être une femme (et donc de se livrer à des activités de femmes). Et qu'ils soient déjà conquis à l'idée qu'ils peuvent le faire (en théorie), soyons même fofolles, disons-nous qu'ils en ont déjà fait, des trucs de la maison.

Ouah.

Soyons bien clairs, on ne vous dira pas merci. Parce que le foyer commun, comme son nom l'indique, il est commun. Et qu'il nous appartient en commun (je sais, je me répète) d'en faire un lieu vivable pour chacun de ses habitants. Alors non, on ne vous dira pas merci à chaque machine vidée, ou alors vous le faites à chaque fois qu'on fait un truc aussi. Je vous renvoie à cet excellent article qui m'a donné plein d'inspiration et de clés logistiques (oui, on a des corbeilles, plein, et les mômes rangent leur linge). Et qui en prime m'a déculpabilisée. On ne vous dira pas merci, mais on vous respectera et on vous montrera (ou on essaiera) le plaisir qu'on a à vivre dans un foyer propre et serein.

On ne vous fera pas de listes. J'en rigole maintenant mais au début de notre vie commune, l'Enchanteur, plein de bonne volonté, mais surtout d'inertie, m'a demandé une méthodologie pour nettoyer la salle de bains. Oui vous pouvez vous étouffer de rire.

Donc si vous ne savez pas comment faire, plutôt que de nous prendre pour vos mamans qui avons du temps pour faire votre éducation en plus de nettoyer, allez sur internet. Y a tout. Je suis sûre que vous trouverez des tutos pour tout faire dans une maison, et même des bonnes idées qu'on a pas encore eues. Et là vous allez forcer notre admiration.

Et puis arrêtez de penser que nous sommes les grandes vestales de la vie du foyer, qu'on va, en un éclair de génie, savoir à quel moment organiser les vacances, la rentrée, quelles courses faire, et quelle sortie éducative et sympa pour le week-end.

Prenez des initiatives. Si elles sont mauvaises, tant pis. Si elles sont bonnes, génial.

Arrêtez de vous reposer sur nous pour prendre les décisions et organiser le qui fait quoi. On a pas gagné le droit au sérieux et à la responsabilité. Nous aussi on adore glander des heures en attendant que ça tombe tout cuit. Et les mômes qu'on a, on a choisi de les faire / les inclure dans notre foyer. Ça ne contient pas une clause de "moi aussi je suis un peu ton enfant ma chérie". Non non non. Jamais.

En écrivant ce billet mi fâché mi rigolard (parce qu'il vaut mieux en rire), je mesure qu'en plus, on peut progresser. Si je prends notre exemple domestique, mon Enchanteur, il est passé de zéro (rappelez-vous, la méthodo salle de bains) à la gestion de la bouffe de la semaine, du lave-vaisselle, d'une bonne partie des machines.

Certes, il lui manque encore un peu d'initiative personnelle, mais il commence à ne plus me demander mon avis sur tout et à FAIRE. Et ben vous savez quoi ? Ça allège sérieusement notre quotidien et ça permet de moins s'engueuler sur des trucs de peu d'intérêt comme le ménage, et de plus rigoler autour de séries. Que du bonus.

Donc voilà. C'est possible. Ça ne tache pas.

Ça fait juste de vous nos partenaires. Nos alliés. Et devinez quoi ? C'est tout juste ça qu'on cherche. Allez même savoir si c'est pas bon pour le couple, dites donc. En voilà une idée révolutionnaire, non ?

mercredi 30 mars 2016

Et ben non, c'est pas facile

Je ne sais pas si c'est l'âge, le recul, l'expérience, mais je me suis rendu compte qu'on était très nombreuses à minimiser quand il s'agissait de s'épancher sur un sujet difficile lié à la maternité.

Du genre "j'ai les nerfs en pelote parce que mon bébé a hurlé toute la journée. Pourtant, c'est un bébé facile".

Stop.

Arrêtons.

Un bébé "facile", ça n'existe pas. Certes il y a des bébés gros dormeurs, des bébés qui ne font ni coliques, ni reflux, des bébés pétaradants de santé. Des bébés dont on dira ici qu'ils sont moins difficiles que d'autres.

Mais rappelons quand même qu'un bébé c'est un être en construction qui dispose de peu de moyens de communication. Pour la partie positive de la communication, ça fait des tas de bonheurs, pour la partie négative, c'est cris ou pleurs ou hurlements. Et TOUS les bébés pleurent. Oui, c'est usant, nerveusement. Oui c'est difficile de rester calme, sereine et positive après plusieurs heures de ce traitement.

Et puis les bébés ils ont une digestion très personnalisée. Ils mangent quand ça les arrangent, chient quand ça nous met le plus dans une posture compliquée. Et ils demandent des soins immédiats. Et puis quand ils commencent à sortir du biberon ou du nichon, c'est pour malaxer, pétrir, expédier, pulvériser de la bouffe PARTOUT. En plus on nous explique que c'est bon pour leur motricité. Et puis nous, ça ne peut pas nous faire de mal au "manger bouger" de nettoyer derrière eux plusieurs fois par jour, hein.

Quand ils grandissent, ils sont super maladroits. Ils se bugnent sans arrêt, explorent pile le centimètre carré douteux alors que vous avez sécurisé tout le reste de la maison. Ont un radar pour détecter un truc dangereux et se précipiter dessus où qu'ils soient. Ils ont besoin d'une surveillance permanente et même comme ça, ça ne suffit pas.

Ils ont un caractère impossible. C'est pas de leur faute, ça s'apprend, résister à la frustration. Pas de bol, c'est nous qui devons leur apprendre. Comme la patience. Et le pire, c'est qu'un bébé qui grandirait et ne piquerait jamais une crise ou ne s'amuserait pas à dire non à tout propos, on s'inquièterait pour lui.

Et puis ils s'emmerdent. Il y a besoin de leur proposer des jeux sur lesquels ils se concentrent / s'amusent, et des sorties pour prendre l'air, et des activités, et ceci et cela. Tous les jours. Jusqu'à ce que la nounou / crèche / halte jeux / maternelle vienne nous délivrer (et là on se plaint de ne plus avoir assez de temps pour eux). Et là ils tombent malade pour les années qui suivent. Le rhume continu, c'est le tarif minimum. Celui qu'on chopera aussi.

Tout ça pour dire que même quand ils sont "faciles" (c'est-à-dire qu'ils dorment raisonnablement la nuit, acceptent de faire une sieste, mangent sans trop de difficultés, tombent malades de trucs pas plus graves qu'un rhume / une varicelle et pas trop trop souvent, pas plus de tous les 15 jours), élever un bébé en essayant de le faire au moins mal, ce n'est pas FACILE.

Et encore, on a même pas évoqué les valeurs qu'on veut transmettre et qui se heurtent à plein de trucs. Le bleu pour les filles, le gamin qui veut faire de la danse. Les autres qui Savent. La déconstruction de tout un tas de chose, la construction d'autres, confrontées à ce que nos enfants en font.

Alors ok, globalement, on a fait exprès de les faire. Ils nous apportent, outre leur maillon de perpétuation de l'espèce, de l'espoir, de l'amour, du rire, des ouvertures vers plein de choses. Oui on savait. Ou on croyait savoir.

Et on ne les regrette pas.

C'est juste qu'ils nous transforment en esclaves éreintés de leurs besoins infinis. En paradoxes ambulants, jamais rassasiés de la joliesse de leur enfance, consternés par le temps qui passe, mais aussi dépités par le manque devenu total de temps personnel. Et inquiets. En permanence. Pour rien ou pour des trucs importants. On s'en passe. On se réjouit d'avoir 10 minutes seule une fois toutes les 6 ou 7 semaines. On endure, mais c'est dur.

Tout ça pour dire : ce sont nos enfants, nos choix, on les assume.

Mais par pitié, les copines. Ne minimisez plus, ne cherchez plus à vous excuser. Ne dites plus "pourtant j'ai de la chance, il/elle est facile".

Parce qu'aussi choupis qu'ils soient, aussi formidables, aussi merveilleux, non, ils ne sont pas faciles. Ce n'est pas facile.

Et il y en a marre de se plier à l'injonction de la mère parfaite qui traverse tout ça avec le sourire ébahi permanent.

C'est pas facile.

On s'en tire bien. Plutôt. Suffisamment. Enfin on espère.

C'est pas facile.

On en retire parfois une certaine fierté.

Mais ce n'est pas facile.

Et que ceux qui voudraient qu'on se taise là-dessus et qu'on ressorte nos sourires épuisés mais heureux 24 h / 24 aillent se faire cuire les fesses.

On a le droit de le dire.

Que ce n'est pas facile. Et oué, heureusement qu'il y a des moments de bonheur indicible. Sinon ça ferait bien longtemps qu'il n'y aurait plus d'humanité pour bousiller l'humanité, c'est moi qui vous le dit.

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