La vie et toutes ces sortes de choses

lundi 7 décembre 2015

Alors voilà.

Il y en a certainement pour avoir parlé de "la France qui se réveille avec la gueule de bois".

J'ai fermé les écoutilles le plus possible depuis hier soir.

Parce que figurez-vous que ce qui me met dans une colère de malade, c'est n'est pas le résultat des régionales, c'est le fait de n'en être pas surprise, et, pire, que d'aucuns s'en effarent.

Encore un coup de ces idiots d’électeurs qui ne font pas comme on leur dit. Ou à ces abrutis d'abstentionnistes. Ou de ces crétins de "les autres", hein ?

Et déjà les mêmes litanies sur les raisons pour lesquelles, les fronts à faire ou à ne pas faire.

Soupir.

Évidemment pas un pour remettre en cause les politiques urbaines, d'éducation, économiques, sociales, ou tout simplement la considération des citoyens qu'on a pu oublier d'avoir.

Faudrait pas fâcher les riches. Les pauvres, ils ont déjà assez de problèmes.

Ni le Medef ou le CAC40. Clergé moderne.

Alors si on ne veut pas contrarier tous ces gens, on ne va quand même pas se poser des questions sur comment vivre ensemble, hein ?

France, patrie des droits de l'homme, c'te bonne blague. J'ai un sourcil ironique levé à l'idée que celui que d'aucuns surnommaient Flanby a déjà préparé le terrain pour la future présidente de 2017.

Parce que oui, hein. Pas la peine de se mettre la tête dans le sac, disons-le tout net : il y a des possibilités tout à fait solides que la merde empire dans les années à venir.

On va donc en prendre plein la gueule.

Et peut-être que quand on aura bien bien bien mal partout, bien plus fort qu'à nos petits privilèges, on commencera à refaire travailler l'intelligence collective, un petit peu ? On verra bien.

En attendant, "Des armes", histoire de.

::video YouTube id='nMOimPB8aOY'::

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A propos d'armes, il y a celle qui me paraît essentielle, l'éducation. Si ça vous intéresse, n'hésitez pas à faire un tour ici et à contribuer

mercredi 2 décembre 2015

La chasse à la baleine

Y a des jours, vous êtes content(e)s que les vêtements tombés du placard le matin correspondent finalement aux péripétiesqui vous attendent.

Par exemple, quand vous vous retrouvez en fin d'après-midi en pleine chasse à la baleine.

C'est ce qui m'est arrivé lundi. On avait, avec deux collègues, rendez-vous avec une agence de communication. Pour ceux qui ne m'ont jamais vue en vrai, il faut savoir que je fais des gestes en parlant. Potentiellement de grands gestes.

Or donc sur le dernier tiers de la réunion, je sens au détour d'un de ces gestes illustratifs un truc désagréable qui me rentre dans le sein droit.

Pour avoir déjà vécu cette sensation déplaisante [1] j'ai identifié sans peine le coup de la baleine de soutif qui perce sa gaine de tissus et prend sa liberté, après avoir subi les contraintes du job un peu trop longtemps à son goût.

Il se trouve que j'avais une chemise / tunique ample à large encolure. Ce qui m'a mise tout de suite dans l'embarras (si elle remonte d'un centimètre, impossible de cacher le truc, tout le monde va la voir) autant que dans la possibilité d'intervenir illico presto.

J'ai donc pris une posture un peu étrange en mode "allangui, mais je cache mon décolleté d'un bras" et de l'autre, ait profité de la forme de demi-cercle de la baleine pour la pousser hors de sa gaine en exerçant une sorte de rotation en passant par le bas du vêtement.

Une fois dégagée, fort heureusement sans trop d'encombres, je l'ai récupérée toujours par le bas et donc sous la table[2], je la récupère.

J'ai ensuite terrassé et plié tant que j'ai pu la baleine (connue pour sa souplesse) pour la mettre dans la poche de mon pantalon.

A la fin de la réunion, j'ai évacué ma baleine dans la corbeille à papier [3]

Mes collègues assurent n'avoir rien vu. Quant aux trois messieurs de l'agence, ils ont été polis. Morale de l'histoire : soyez toujours prêts pour la pêche à la baleine.

(Et sinon, je vais vous embêter encore un peu avec tout ça, mais que ceux qui trouvent que c'est une bonne idée n'hésitent pas à relayer, et pourquoi pas soutenir avec un petit don notre projet "Tous bons élèves !" à l'école Langevin Wallon de Colombes)

Notes

[1] il y a même une fois où j'avais dû retirer mon soutif, en le faisant passer par mes manches, à un feu rouge, tellement c'était intenable

[2] comme quoi les vêtements du haut pas rentrés dans le pantalon, c'est pas juste une question de style, c'est aussi se préparer à toutes les situations

[3] car l'expérience m'a déjà montré plusieurs fois que la gaine recousue, en tout cas par mes soins, ne suffirait pas à contenir la baleine plus de quelques heures

vendredi 27 novembre 2015

Je vais vous taper du pognon

Gens, copains, inconnus du ouèb, amis, familles, je vais vous taper du pognon.

C'est pas pour moi, c'est pour les enfants.

Pas pour les miens (enfin pas directement).

C'est pour les enfants de l'école de ma fille. Nous sommes dans un quartier où les parents ont du mal à soutenir leurs enfants en situation difficile, à l'école. Un quartier où 30 % des élèves n'ont pas le niveau requis en fin de CM2. Des élèves pour qui on sait qu'ils sont déjà en échec en élémentaire, ça fait mal, je trouve. Dans un pays où l'on cultive la religion du fort en math, du parcours académique, et où ceux qui n'entrent pas dans le moule ne sont pas célébrés à tous les coins de rue.

Alors quand l'ancien enseignant de Cro-Mi, au conseil d'école, nous a dit qu'il allait profiter de son statut de PDMQDC[1] pour faire entrer un peu de Montessori (entre autres) dans l'école, j'ai fait quinze pas en avant pour me porter volontaire. Inspiré par l'expérience de Céline Alvarez, qui a donné des résultats encore meilleurs qu'attendus, il a l'énergie et l'envie qu'il faut pour expérimenter des choses, pour ne pas baisser les bras contre l'échec scolaire.

Alors voilà.

Vous pouvez allez lire tout ce qu'il faut savoir sur le blog du projet, Tous bons élèves ! [2]

Et si vous pouvez donner quelques sous (il nous faut environ 2 900 euros pour équiper une classe, un peu moins de 9 000 pour en équiper trois.

Bien sûr il y a des démarches faites pour obtenir des financements, mais ça ne sera pas suffisant.

Alors, donc, si vous voulez donner quelques sous, c'est ici.

A vot' bon coeur, à la santé des enfants qui pourront en bénéficier. Et faites tourner, siouplé.

Notes

[1] Plus De Maîtres Que De Classes

[2] un blog dotclear il va de soi

lundi 16 novembre 2015

Que faire de la peur ?

Même pas peur, cri bravache, cri un peu enfantin.

Bien sûr qu'on a peur. Parce qu'on est humains. Parce qu'on a bien des raisons de ne pas être optimistes. On fabrique de l'exclusion, de la discrimination depuis des décennies, on refuse de voir... et ça nous pète à la gueule, littéralement.

J'ai bien peur, donc, que ça ne soit pas la dernière fois.

Pour autant, même si, fondamentalement, on a peur, que faire de cette peur ?

Pour ma part, une réponse est évidente : continuer à vivre. Sans minimiser le danger, mais sans le voir partout. Sans terroriser ma fille en lui faisant porter le poids d'une terreur aveugle qui n'est pas la peur.

Une autre réponse essentielle : en ayant certainement pas peur de l'autre. En continuant à saluer les gens dont je croise le regard dans la rue, quelle que soit leur tenue, leur tronche. En faisant entendre ma voix à chaque fois qu'un discours insoutenable sera tenu en ma présence. Pas par espoir de faire changer d'avis, mais dans celui de donner du courage, peut-être, à ceux qui se taisent même quand ils ne sont pas d'accord ? Un peu vaniteux, sans doute. Je n'ai pas d'autres armes.

Faisons quelque chose de beau de cette peur qu'on nous prive de nos libertés, de nos vies, de nos façons de vivre : rapprochons-nous. Faisons bloc avec nos différences conciliables, pas avec nos ressemblances.

Voici ce que je me dis, là tout de suite, dans le chaos du dedans de ma tête.

mardi 10 novembre 2015

Z'en avez pas marre, les gars ?

Depuis des années, il y a un truc qui me sidère dans les discussions "para féminisme".

De plus en plus, il y a des hommes pour dire qu'ils sont d'accord sur le fait que plus d'égalité est souhaitable, qu'ils souhaitent prendre leur place dans des domaines comme la parentalité, que les "combats" féministes les y aident, d'une certaine manière, en ouvrant le champ des possibles pour tous les genres. Et ça c'est chouette, même si du coup, ces hommes "prennent de la place" et qu'il s'agit ENCORE d'eux.

De façon horripilante, il y a au moins un mec par conversation pour dire "oui mais moi je ne suis pas comme ça". C'est très bien, on en est contents, on donne le cookie au monsieur et ça n'est pas le sujet. Mais au moins, disons qu'ils ont une conscience, quelque part, et même s'ils ramènent à eux, on peut espérer qu'au bout du compte, dans les faits, dans le quotidien, ils aient des pratiques moins chiatiques que d'autres, au bureau, à la maison, dans la rue...

Mais, très très très rarement, quand il s'agit de foutre la paix aux femmes dans la rue, par exemple, ou de viol conjugal et que le pathétique "argument" vêtements / attitude / maquillage / allure de la victime surgisse et finisse par leur "donner tort", face à ces pauvres mâles qui ne peuvent rien faire contre des pulsions très naturelles, il en est pour s'indigner. Je crois même que je n'ai jamais entendu un homme dire que l'argument ne tient pas la route. Alors que j'ai souvent entendu des hommes ricaner avec un air connivent (dans le meilleur des cas) à l'évocation de la salope qui passe les jambes à l'air.

Alors je pose la question.

Que vous soyez séduits par une robe, une allure, un sourire, une chevelure, bref, qu'une personne attire votre attention n'est PAS la question. Figurez-vous que ça arrive à tout le monde, mêmes aux femmes (qui, oui, ont le droit d'être séduites aussi et de ne pas attendre le bon vouloir du mâle).

Mais vous n'en avez pas marre d'être réduits à vos pulsions ? Et si vous deviez vraiment toutes les suivre, combien de personnes devriez vous frapper, tuer, embrasser, violer par jour ?

Sérieusement, ça ne vous indigne pas qu'on vous dise que vous, les hommes, vous êtes des animaux conduits par votre cerveau reptilien ? Ca flatte quoi, chez vous, au juste ?

Encore une fois, qu'on ait de l'appétit pour un autre, c'est la vie et c'est ça qui fait que l'espèce a un peu duré.

Mais qu'on se serve de cet argument pour expliquer que les femmes ont tort d'être dans l'espace public, et encore plus tort d'y être comme elles sont, et que ça ne vous fasse rien de vous faire insulter au passage, ça me dépasse.

Rappelons au passage que la grande majorité des coupables de viols font partie de l'entourage de leur(s) victime(s). Et que, tant qu'on y est, s'il n'y avait que de belles gonzesses dénudées pour se faire violer, ça se saurait.

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