mercredi 6 janvier 2016

Le bon timing

Cro-Mignonne est en garde alternée 1 semaine sur 2, mais comme les horaires de son père et de sa belle-mère ne leur permettent pas de la déposer et de la récupérer matin et soir à l'école, elle transite par la maison.

Du coup, je la vois 13 jours sur 14, et c'est assez chouette.

Cette semaine nous sommes dans une semaine "chez son père". Mais hier soir, trafic idéal, moins de 20 minutes pour rentrer, du coup je lui ai fait la surprise d'aller la chercher à la sortie de l'étude. Ça m'a permis d'échanger quelques mots et vœux avec son ancien enseignant, et puis de rentrer avec elle et deux de ses copines, quelques minutes volées dans les journées chargées.

Une fois partie, et son frère amusé-toiletté-nourri-couché, nous nous sommes retrouvés à 19h30 et quelques, tous les deux en amoureux.

Du coup on a dîné pique-niqué devant l'épisode final de Downton Abbey, profité d'un peu de douceur et de temps calme à deux, et ça fait du bien à la vie.

mercredi 21 mai 2014

8

8 ans.

Elle a huit ans aujourd'hui. Elle aura 8 ans à 17h25 précisément. Elle pèse 25 kilos de plus qu'alors et mesure 75 cm de plus, environ.

Cette grande chose qui est mon bébé. Cette gaminette dans laquelle on devine déjà des morceaux d'elle au futur. Celle qui aime violemment, de tout son petit être, celle qui dédaigne d'un mouvement d'épaule ce qui ne lui plait pas, celle qui se passionne et celle qui marque son territoire.

L'autre soir elle renâclait qu'on lui mettait trop la pression pour l'école (au prétexte vrai que je lui suggère d'apprendre par coeur ses tables de multiplication, alors que la maîtresse les leur fait entrer par imprégnation. Reste de vieille école que je porte en moi ? Facilité de lui demander plus parce qu'elle peut tant ?). Bref, j'ai acquiescé à sa demande : tant qu'il n'y a que du point vert, je regarde les leçons pour me tenir au courant mais sans réviser ce qu'elle a déjà vu en étude. Ça paraît plus que raisonnable, à vrai dire :)

Bref, pendant qu'on parlait, elle me disait qu'elle trouvait dur de s'entendre dire qu'elle n'est pas parfaite. A quoi je lui ai répondu que personne n'était parfait.

"Toi, comme maman, tu es parfaite", me répond-elle.

Sourire et rires et démonstrations que non, mais que quand on s'aime, on s'aime justement autant dans ses imperfections, voire plus, que dans quoi que ce soit d'autre.

Plus tard je demandais à mon Enchanteur s'il avait enregistré ce moment précieux, pour que je me le repasse en boucle dans les années à venir.

Il m'a dit que non, puis a attiré mon attention sur quelque chose. Que même si à l'adolescence, il y avait sans doute eu quelques râleries, il ne m'entendait guère renâcler contre ma propre mère.

Forcément, ma maman, elle est parfaite. Ça m'a touchée fort qu'il fasse ce parallèle.

J'espère surtout que ces huit premières années auront été le moyen d'aider ma petite grande à trouver sa structure, à écrire la base de qui elle est.

Qu'à son tour elle devienne quelqu'un qui avance dans la vie avec la force de qui n'a jamais souffert de sa mère. Que je lui sois toujours une mère positive, aidante, accompagnante, qui qu'elle soit et quelle que soit sa réalité.

(En attendant, vivement ce soir, voir les frimousses réjouies et barbouillées au chocolat, la rondeur des joues encore pleines d'enfance, jouer avec les cadeaux et la voir rayonner du plaisir très attendu d'être la reine du jour).

mercredi 7 mai 2014

Le jeu des oeufs

Pour des raisons pratiques liées à une alimentation un peu réaménagée ces derniers temps, il m'est pratique de disposer d'un stock de protéines "prêt à l'emploi".

Du coup il y a souvent de la tranche de jambon et des oeufs durs dans le réfrigérateur familial.

Comme beaucoup le savent, je suis semi névrotique de l'organisation, semi roue libre totale. Du coup, j'ai adopté un système "œufs crus à gauche, œufs durs à droite" pour le rangement, sans pousser jusqu'à la précision légendaire de ma maman qui marquait les durs d'un D au crayon de bois.

Et puis hier, j'ai fait une omelette. J'ai bien vu qu'il y avait plus d'oeufs à droite que ce que j'en avais stocké, mais je pensais avoir fini les oeufs durs et qu'une main blagueuse ou rangeuse avait, du coup, réparti la charge, étant donné que deux oeufs crus étaient en équilibre un peu précaire, et puis voilà.

Sauf qu'au moment de casser les œufs (car on ne fait pas d'omelette sans, vous le savez), paf, un dur.

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J'ai ri. Accusé fort injustement L'Enchanteur. Avant que Cro-Mignonne n'avoue son méfait, morte de rire, en disant qu'elle avait trouvé bizarre qu'il y ait plein d’œufs à gauche dont deux en équilibre et un seul à droite.

Pour ceux qui seraient inquiets, c'est bon, les névroses instillées à ma fille commencent donc à se montrer au grand jour.

N'empêche qu'on a bien ri, du coup.

jeudi 3 avril 2014

Ecolière épistolière

Le père de ma fille lui a ouvert une adresse e-mail, il y a quelques jours, en même temps qu'il lui a créé un accès sur son ordinateur. Comme c'est un grand suppôt (à l'eucalyptus) du système Fenêtres, nous avons jugé, mon Enchanteur et moi, qu'il lui fallait aussi un accès sur mon ordinateur, qui carbure avec un OS pour libriste gauchiste et chevelu, histoire de rééquilibrer les choses.

Cette parenthèse militante fermée, la voici donc, avec son accès sur mon ordinateur, le contrôle parental et le fond d'écran Pokémon installés, fort investie dans une activité épistolière.

Elle adooooooore consulter sa boîte, y découvrir un message. "Je réponds, maman ?" me demande-t-elle.

"Comme tu veux ma chérie".

"Oh oui, j'adooooooore ça".

Elle met une demi heure à taper deux phrases, mais ces deux-là sont justement si pleines d'amour et de fierté d'émettre, elle toute seule comme une grande, une correspondance privée autant qu'autonome, que ça me remplit le cœur de joie.

Dès le début je lui ai dit que son orthographe s'améliorerait avec la pratique, à l'école, en lisant, en écrivant, et que je ne la corrigerai que si elle le souhaite, en tout cas qu'à mes yeux, ça n'était pas une raison pour brider ce qu'on a envie de dire. (Il faut dire que je suis assez confiante en ses aptitudes scolaires pour ne pas me hérisser à mi CE1 sur le sujet).

Sa curiosité naturelle prenant le dessus, elle se tourne à intervalles réguliers pour m'interroger.

"Maman, comment comment ça s'écrit "communiquer" ?"

Ma fille.

Suis fière.

mardi 28 janvier 2014

Elle est folle

Ma fille est folle, cinglée, crapulette.

Particulièrement quand elle va bien, d'ailleurs.

Elle se met alors à raconter des bêtises d'un ton enjoué, à éclater de rire à tout propos, à faire des danses de la joie, enfin bref, un petit tourbillon joyeux de folitude adorable.

Ce matin, elle s'est levée quand elle m'a entendue, s'est préparé le petit déj et s'est installée confortablement dans le canapé pour consommer.

J'étais déjà à l'étape du lavage de dents mais pour piquer un peu de temps, d'amour et de rire à la vie rémunérée, je me suis pointée, en t-shirt, brosse à dents en bouche en lui faisant un "Twist and shout" mousseux agrémenté de la choré qui va bien.

Elle a fait semblant de soupirer, a levé les yeux au ciel comme dans les pires vaudevilles avant de lâcher un "elle est folle".

(Je la soupçonne de regretter de n'avoir pas eu l'idée avant moi).

Je crois que j'ai une vague idée de qui elle tient, en fait :)

Et j'aime à la folie (aussi) ce bonheur à être mère et fille qu'on partage intensément, elle et moi.