Le père de ma fille lui a ouvert une adresse e-mail, il y a quelques jours, en même temps qu'il lui a créé un accès sur son ordinateur. Comme c'est un grand suppôt (à l'eucalyptus) du système Fenêtres, nous avons jugé, mon Enchanteur et moi, qu'il lui fallait aussi un accès sur mon ordinateur, qui carbure avec un OS pour libriste gauchiste et chevelu, histoire de rééquilibrer les choses.
Cette parenthèse militante fermée, la voici donc, avec son accès sur mon ordinateur, le contrôle parental et le fond d'écran Pokémon installés, fort investie dans une activité épistolière.
Elle adooooooore consulter sa boîte, y découvrir un message. "Je réponds, maman ?" me demande-t-elle.
"Comme tu veux ma chérie".
"Oh oui, j'adooooooore ça".
Elle met une demi heure à taper deux phrases, mais ces deux-là sont justement si pleines d'amour et de fierté d'émettre, elle toute seule comme une grande, une correspondance privée autant qu'autonome, que ça me remplit le cœur de joie.
Dès le début je lui ai dit que son orthographe s'améliorerait avec la pratique, à l'école, en lisant, en écrivant, et que je ne la corrigerai que si elle le souhaite, en tout cas qu'à mes yeux, ça n'était pas une raison pour brider ce qu'on a envie de dire. (Il faut dire que je suis assez confiante en ses aptitudes scolaires pour ne pas me hérisser à mi CE1 sur le sujet).
Sa curiosité naturelle prenant le dessus, elle se tourne à intervalles réguliers pour m'interroger.
"Maman, comment comment ça s'écrit "communiquer" ?"
Ma fille.
Suis fière.