Hier en fin d'après-midi j'ai éteint mon ordinateur, et c'était là, enfin. J'étais en vacances.
Après 36 heures de maux diverses et deux nuits hachées, mais aussi de rires de deux amies chères dans mon téléphone, j'émerge ce matin, crevée, à me demander quel goût elles vont avoir, ces vacances, si malade je suis, si épuisée je redeviens.
Et puis j'ai levé les volets et j'ai trouvé la lune comme en plein jour, alors qu'il n'était même pas 8 heures. Baignée d'une lumière un peu jaune, un peu martienne, qui était le reflet du soleil qui émergeait de l'autre côté de l'appartement.
(Pardon pour cette perspective claquée au sol, mais vous admettrez qu'il est un peu difficile d'être droite dans tous les sens face à ces colosses de banlieue. J'en ai une mieux, mais elle était pour quelqu'un d'autre, oui, je suis exclusive dans le choix des photos)
Alors je suis allée me faire du thé en regardant les lumières du levant en face de l'autre côté de l'appartement.
J'ai petit déjeuné de fruits et de fromage, me suis mis un monumental coup de pieds aux fesses pour me propulser au marché, et devinez ce que j'ai trouvé sur la route ?
Des fleurs au jardin des senteurs !
Des bourgeons sur le grand machin juste devant l'entrée du marché ! Du ciel bleu !
C'est souvent comme ça, le marché. Je ronchonne avant, mais entre les microscopiques nouvelles de ce qui sera un jour une nouvelle saison, les bavardages joyeux, la promesse de délices à manger, j'en sors toujours heureuse du moment passé. Figurez-vous que le volailler qui devait être fermé était ouvert quand même et que j'y ai trouvé un poulet dont l'odeur, arrosto, fait bondir mes doigts sur le clavier pour finir vite ce billet et aller le dévorer.
Car, oui, rentrée, j'ai lancé la cuisson du pot-au-feu, enfourné le poulet, préparé la pâte pour les gaufres de demain matin. Efficace, concentrée, couteau aiguisé, ça me permet d'avoir tout le temps qu'il faut pour ramasser le contenu d'une boîte de poivre que j'ai laissée échapper de mes mains. L'organisation, c'est un métier, comme j'aime à le répéter. Ca sert à dégager du temps pour réparer ses conneries.
Je me pose et ce sont les vacances, enfin, l'appartement sent bon la cuisine de grand-mère qui nous durera plusieurs repas, je vais essayer de dormir - lire - écouter de musique pour le reste de la journée, demain double ciné en vue avant de récupérer Lomalarchovitch.
Ca ne commence pas si mal, finalement[1].
Note
[1] Et pour celles et ceux qui ont commenté mes menus de la semaine, amendés avant même d'être cuisinés, oui, il y aura gaufres demain matin et crêpes demain soir. Et d'une j'avais zappé la Chandeleur, et de deux, c'est mes vacances, kestuvafer ?