Les aventures de Lomalarchovitch

mercredi 16 juillet 2014

Cérémonie des Césars

Je voudrais commencer ce discours de remise des prix par une information. Le surnom de "Petit Machin" ne convient pas du tout au trophée de 53 centimètres qu'on a déposé dans nos bras le 11 juillet à 11 heures 11.

Il va falloir turbiner du cerveau pour trouver du nouveau (Lomalarchovitch tient la corde, mais en cas de dyslexie de fatigue, on savonne vite).

J'ai donc gagné le César(ienne) du plus beau bébé de tous les temps. Avec une entrée fracassante liée à un petit rythme cardiaque un peu instable, lié au magnifique costume : écharpe en cordon ombilical négligemment jetée autour du cou, la naissance n'en reste pas moins un souvenir un milliard de fois plus facile pour moi que celle de sa grande soeur.

Merci donc à la formidable équipe de l'hôpital Louis Mourier pour sa compétence, sa réactivité, mais aussi sa capacité à avoir amélioré ses pratiques humaines, et à s'obstiner à me livrer des bébés en santé pétaradante alors que je me pointe dans des situations embarassantes.

Je ne voudrais pas que mes amies qui prônent la naissance comme acte le plus naturel du monde n'y voient une violente attaque, mais pour ma part, très consciente du fait que dans la nature, on meurt assez facilement prématurément, et qu'une poignée de secondes séparent un "tout va bien" d'un "rien ne va plus", je ne conteste pas l'envie qu'on puisse avoir de renouer avec la nature, mais pour ma part, des humains chaleureux ET super compétents, ça me va bien.

Je suis émerveillée par le fait que cette équipe, qui voit naître environ 3000 bébés par an, sache être à la fois si pertinente médicalement et si respectueuse (à une interne et une auxiliaire de puériculture près) de l'état physique et psychologique des parents, comme quoi faut pas tout croire quand on oppose vilaine médecine invasive et tout naturel bio comme à l'époque.

Et pour le principal : nous avons un bébé merveilleux, qui aime dormir autant que manger, tout cool et tout doux sauf quand on on ne lui donne pas assez à manger à son goût. Son seuil du pas assez étant assez déconcertant et nettement plus "élevé" que ce qu'on imagine d'un bébé de 5 jours... (fils de son père, j'ai entendu, la salle, hein !!). En même temps, on est très éloignés du concept de crevette, il faut bien nourrir la bête !

Et voilà pour le moment, pour ceux qui veulent on peut le voir sur mon compte flickr, je suis sur la tablette et j'ai la flemme d'insérer un lien, mais ça viendra un peu plus tard !

jeudi 26 juin 2014

La grande flemme

La flemme d'allumer l'ordinateur, d'écrire, de bouger, la flemme ou les tiraillements qui rappellent à l'ordre. La flemme de m'installer sur mon tabouret ergo-japonisant pour lire et commenter ce qui se passe ailleurs [1].

Un peu moins de 3 semaines. MAX. Bizarre. Dans trois semaines maximum il y aura un bébé dans cette maison. S'il se fait sentir très concrètement dans mon corps, j'ai encore du mal à faire le lien avec la réalité d'un nourrisson dans nos bras sous peu.

Et puis parlons-en de ces trois semaines. Les parents arrivent, il y aura donc une garde rapprochée autour de moi tout le temps : pourquoi attendre ?

Hey Petit Machin, tes derniers cheveux, tes petits ongles et tes 15 grammes de gras par jour, tu peux faire ça de dehors, aussi, tu sais ? ;)

Parce que mine de rien, on a hâte de faire ta connaissance.

Note

[1] et puis cette histoire de commentaires qui m'enchaînent dans les spams me saoule, d'une force !

mardi 13 mai 2014

Au royaume du glucide les féculents sont rois

J'ai longuement hésité à publier ce billet sur le blog privé. Pas envie que des personnes mal intentionnées viennent fourrer leur nez dans cette intimité qui est la mienne en ce moment.

Ce qui me fait pencher vers le public est un encouragement, qui date déjà un peu, de Krysalia.

Krysalia a cette grande qualité de partager ses expériences, dans tous les domaines dans lesquels elle en a, avec une grande générosité. Elle m'a donc soufflé que ça serait bien que je parle de ce que je vis et comment.

Le partage étant, dans mes valeurs, plus important que de me laisser pourrir par la toxicité des malveillants, me voilà partie, donc, et sur la partie publique qui plus est.

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dimanche 20 avril 2014

Touche pas à mes seins !

Je trouvais cette grossesse relativement sereine en "avis de Les Gens". Les Gens qui Savent et qui vous racontent comment vous devez mener votre vie.

C'était d'autant plus savoureux qu'avec les emmerdes qui me tombent sur la tête à intervalles réguliers, je me sentais bien cible des "moi je tu devrais en tout genre".

Mais pas trop. Soit je fait (enfin) peur à Les Gens qui ont découvert ma véritable identité de gorgonne. Soit j'ai pris de la sagesse et je ne les entends plus que d'une oreille fort fort lointaine. Soit encore on considère qu'au deuxième, on Sait, et que tout a été dit précédemment.

J'en étais là de mes réflexions quand j'ai rencontré un Les Gens. Un type cordial, dont j'avais fait connaissance à peu près une heure avant et qui, devant mon refus d'alcool (visiblement il n'avait pas vu, assise que j'étais, la pastèque gonflée qui me sert de bide), m'encourage d'un "allez, plus que trois ans".

Trois ans ?!!! Mais qui me veut du mal au point de me priver de bon vin, d'une bière fraîche en terrasse, d'un pink mojito, bref, des délices alcoolisés de la vie, même consommés avec grande modération, pendant TROIS ANS Trouvez pas que j'en chie déjà assez, dans la vie ??? Et je vous garantis que je ne suis pas une pochtronne coutumière des bitures hebdomadaires (au moins), hein. Juste que bon. Quand même. Faut pas déconner.

J'ai rétorqué que trois mois ça irait bien. Il s'est étonné que je refuse de nourrir mon enfant à venir. J'ai répondu que j'avais tout à fait l'intention de le nourrir, avec du lait dans un biberon. Il a grimacé, dégoûté par tant d'irresponsabilité avant (politesse oblige, il avait, malgré tout, l'air d'un garçon poli), de finir par admettre que c'était avant tout une question de choix de la mère. Je ne te le fais pas dire, olibrius. Et même si ça me place en tête de ta liste des mauvaises immondes mères, va te faire cuire le cul si t'es pas d'accord.

Non parce que déjà pour la première j'avais envie d'allaiter avec mes seins autant que de me pendre avec mes propres tripes. Et ça ne s'est pas arrangé depuis.

Par ailleurs, depuis plusieurs mois, en plus des concessions liées à la grossesse "standard", je me tape quand même quelques contraintes un chouïa relous(es ??) toute seule comme une grande et pour le bien-être de ce futur merveilleux enfant.

Je fais ma part. Mais JE VEUX RECUPERER MON CORPS PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, EUH !!!

Et à partir du moment où cet enfant est traité avec les égards et les soins qui lui sont nécessaires, je ne vois pas au nom de quelle opinion, surtout celle d'un mec qui ne saura JAMAIS ce que c'est de céder la place à un individu vampiresque pendant 9 mois (et 3 ans, dans son cas), je devrais faire ma religion en fonction de l'injonction des autres.

Alors ne vous méprenez pas. Je suis ravie pour toutes celles qui ont savouré l'extase de l'allaitement au sein (oui parce que dans un bib, y a du lait, donc on peut raisonnablement parler d'allaitement AUSSI), je suis tout à fait capable de lire les recommandations de l'OMS, de l'OMG, du PSG et de la Leche League et je suis ravie pour toutes celles à qui ça a apporté de la lumière et de la connaissance.

Mais considérons que je sais lire, traiter l'information, et que personne n'est autorisé à décider à ma place, que ça soit sous la forme d'injonction farouche ou de conseil bienveillant.

Touche pas à mes seins, bordel.