Bon. Me voilà partie à faire un billet de plus sur cet enfant à venir. Mais après on passe à autre chose, je ne suis pas qu'un utérus à pattes.
La question qu'on nous a le plus souvent posée depuis qu'on a annoncé qu'on était en voie de reproduction, c'est "mais vous l'avez fait exprès ?" (sous des formes variées).
Rompons-là le suspense, oui.
Je passe sur l'agacement notoire lié à ceux qui pourraient penser que j'ai "coincé" ainsi mon Enchanteur. D'une part, parce qu'on est l'un et l'autre bien placés pour savoir qu'avoir un ou des enfants avec quelqu'un n'est pas un gage de finir sa vie avec le quelqu'un en question. Parfois, tant mieux, d'ailleurs. Mais c'est un autre sujet.
D'autre part parce que c'est une insulte à son intelligence et à sa capacité à avoir un avis propre de penser qu'on peut lui imposer des choses. D'abord il a une intelligence plutôt supérieure à la moyenne ce qui le place en situation de pouvoir correctement analyser les tenants et aboutissants d'une situation donnée. Ensuite parce que oui oui, il est capable de dire non. Alors certes, on peut forcer le passage et faire les choses en dépit de.
Pour le coup c'est une insulte qu'on me fait à moi que de penser que je pourrais passer outre son avis juste pour suivre une idée fixe qui ne serait qu'à moi, encore plus en mettant en jeu la vie d'un être à venir et non concertable à ce stade du projet.
Or donc, oui, on l'a fait exprès. On s'est dit à un moment qu'à nos âges, il fallait se poser la question avant qu'il ne soit trop tard pour se la poser. On a pris chacun son temps de réflexion. On a parlé beaucoup, soupesé ce qu'il faudrait sacrifier de fatigue, d'inquiétudes, de sacrifice d'espace personnel au projet de faire un petit d'homme qui serait un espoir de quelqu'un de bien.
On a pesé aussi la possibilité que ça n'aille pas tout seul, qu'on réponde oui à l'envie mais qu'elle ne se concrétise jamais.
Et puis on a dit qu'on était OK pour tout ça, chacun notre tour.
Et on s'est lancés dans l'idée qu'on partait pour un marathon potentiel de la fertilité tardive. (C'est la partie la plus rigolote de l'histoire, si on y pense bien, et rassurez-vous, on a pas oublié d'en profiter).
Il se trouve qu'on avait à peine fini de s'échauffer qu'on avait de bonnes nouvelles. Rassurez-vous, toute cette énergie n'est pas perdue, on va trouver quoi en faire :p
Alors oui, on est un couple encore relativement récent et on va avoir un bébé. Comme pas mal de gens qui frôlent la quarantaine (voire qui l'auront dépassée au moment du terme, hein mon amour ?) et qui recommencent une vie de couple après une première. Et l'avantage c'est qu'on sait déjà à quel point la naissance d'un enfant peut impacter une vie de couple, du coup, à défaut d'être prémunis, on est avertis, et armés pour ça.
Et on est heureux. J'envisage donc d'envoyer ce billet à copier aux prochains qui nous posent la question, plus ou moins directement.
Que ceux à qui ça pose question d'une façon ou d'une autre aillent se faire cuire le cul.
Je profite de boucler sur le sujet pour préciser une chose. Ce matin sur Twitter, des amies bien intentionnées tentent de me faire croire, à l'occasion d'une gigantesque faute d'étourderie et de "j'ai voulu faire trop vite" que la perte de mes neurones, invoquée dans une tentative pitoyable de me trouver une excuse, était normale dans mon état.
Alors je ne connais pas le fondement scientifique de cette affirmation, mais je n'ai pas noté, pour aucune de mes deux grossesse, de perte significative d'intelligence entre l'avant et le pendant.
Mon père, ce grand moqueur, et ceux qui adorent me détester (coucou vous, ça va, vous vous régalez ? Allez jouer avec vos jouets, maintenant !) vont illico penser que la raison est la suivante : plus bête, tu meurs, de toute façon.
Pour autant, constatant régulièrement que la bêtise humaine n'a pas de fond, et en toute immodestie, je me considère comme encore capable de descendre, et par le fait je l'affirme : je fais des fautes à 1fauteparjour par étourderie ou envie d'aller trop vite, et ce même quand mon utérus est vide, et pas à cause de la grossesse, et toc et paf !