Les aventures de Lomalarchovitch

vendredi 14 mars 2014

Gravité de la gravidité

Bon. Me voilà partie à faire un billet de plus sur cet enfant à venir. Mais après on passe à autre chose, je ne suis pas qu'un utérus à pattes.

La question qu'on nous a le plus souvent posée depuis qu'on a annoncé qu'on était en voie de reproduction, c'est "mais vous l'avez fait exprès ?" (sous des formes variées).

Rompons-là le suspense, oui.

Je passe sur l'agacement notoire lié à ceux qui pourraient penser que j'ai "coincé" ainsi mon Enchanteur. D'une part, parce qu'on est l'un et l'autre bien placés pour savoir qu'avoir un ou des enfants avec quelqu'un n'est pas un gage de finir sa vie avec le quelqu'un en question. Parfois, tant mieux, d'ailleurs. Mais c'est un autre sujet.

D'autre part parce que c'est une insulte à son intelligence et à sa capacité à avoir un avis propre de penser qu'on peut lui imposer des choses. D'abord il a une intelligence plutôt supérieure à la moyenne ce qui le place en situation de pouvoir correctement analyser les tenants et aboutissants d'une situation donnée. Ensuite parce que oui oui, il est capable de dire non. Alors certes, on peut forcer le passage et faire les choses en dépit de.

Pour le coup c'est une insulte qu'on me fait à moi que de penser que je pourrais passer outre son avis juste pour suivre une idée fixe qui ne serait qu'à moi, encore plus en mettant en jeu la vie d'un être à venir et non concertable à ce stade du projet.

Or donc, oui, on l'a fait exprès. On s'est dit à un moment qu'à nos âges, il fallait se poser la question avant qu'il ne soit trop tard pour se la poser. On a pris chacun son temps de réflexion. On a parlé beaucoup, soupesé ce qu'il faudrait sacrifier de fatigue, d'inquiétudes, de sacrifice d'espace personnel au projet de faire un petit d'homme qui serait un espoir de quelqu'un de bien.

On a pesé aussi la possibilité que ça n'aille pas tout seul, qu'on réponde oui à l'envie mais qu'elle ne se concrétise jamais.

Et puis on a dit qu'on était OK pour tout ça, chacun notre tour.

Et on s'est lancés dans l'idée qu'on partait pour un marathon potentiel de la fertilité tardive. (C'est la partie la plus rigolote de l'histoire, si on y pense bien, et rassurez-vous, on a pas oublié d'en profiter).

Il se trouve qu'on avait à peine fini de s'échauffer qu'on avait de bonnes nouvelles. Rassurez-vous, toute cette énergie n'est pas perdue, on va trouver quoi en faire :p

Alors oui, on est un couple encore relativement récent et on va avoir un bébé. Comme pas mal de gens qui frôlent la quarantaine (voire qui l'auront dépassée au moment du terme, hein mon amour ?) et qui recommencent une vie de couple après une première. Et l'avantage c'est qu'on sait déjà à quel point la naissance d'un enfant peut impacter une vie de couple, du coup, à défaut d'être prémunis, on est avertis, et armés pour ça.

Et on est heureux. J'envisage donc d'envoyer ce billet à copier aux prochains qui nous posent la question, plus ou moins directement.

Que ceux à qui ça pose question d'une façon ou d'une autre aillent se faire cuire le cul.

Je profite de boucler sur le sujet pour préciser une chose. Ce matin sur Twitter, des amies bien intentionnées tentent de me faire croire, à l'occasion d'une gigantesque faute d'étourderie et de "j'ai voulu faire trop vite" que la perte de mes neurones, invoquée dans une tentative pitoyable de me trouver une excuse, était normale dans mon état.

Alors je ne connais pas le fondement scientifique de cette affirmation, mais je n'ai pas noté, pour aucune de mes deux grossesse, de perte significative d'intelligence entre l'avant et le pendant.

Mon père, ce grand moqueur, et ceux qui adorent me détester (coucou vous, ça va, vous vous régalez ? Allez jouer avec vos jouets, maintenant !) vont illico penser que la raison est la suivante : plus bête, tu meurs, de toute façon.

Pour autant, constatant régulièrement que la bêtise humaine n'a pas de fond, et en toute immodestie, je me considère comme encore capable de descendre, et par le fait je l'affirme : je fais des fautes à 1fauteparjour par étourderie ou envie d'aller trop vite, et ce même quand mon utérus est vide, et pas à cause de la grossesse, et toc et paf !

mercredi 5 mars 2014

Ma très chère interne

Alors en préambule et pour que les choses soient claires, je n'ai rien contre le fait de prêter mon corps à la science aux futurs médecins en formation, pour peu qu'ils n'en fassent pas n'importe quoi.

Aussi, quand je me suis inscrite à la maternité et qu'on m'a annoncé que je ne serai pas suivie par une sage-femme mais par un(e) interne, je n'y ai rien trouvé à redire.

Depuis je l'ai vue deux fois et...

... comment dire ?

On va dire qu'elle n'a pas fini d'apprendre !

Entre la première consultation où elle commence une phrase par "rassurez-moi, vous ne contractez pas ?" (à quoi je me suis mordu la langue pour ne pas lui répondre vertement que si c'était le cas, c'était son job à elle de me rassurer et pas l'inverse), le manque d'assurance et de douceur dans le geste, et celle de ce matin où elle m'a dit au revoir comme ça : "Bonne continuation ma petite dame" (mais ouaaaate ? On se croirait à la boulangerie ou au café du commerce !!!).

Et encore je passe sur le fait qu'elle avait une jeune femme en formation avec elle et qu'elle ne m'a ni présentée, ni demandé si j'étais ok pour être scrutée par une personne surnuméraire (on va dire que je suis exigeante sur la politesse requise en CHU...).

Bref. On va dire qu'heureusement que je suis de nature détendue, pas angoissée, pas facilement angoissable,et qu'il y a moyen d'en rigoler en racontant parce qu'elle ne me met pas en situation délicate, douloureuse, ou dangereuse.

Et doublement heureusement, d'ailleurs, parce qu'on fait quoi quand on se sent "mal traité", d'une façon ou d'une autre ? On en parle à qui ? Je crains que la question n'appelle des réponses fort différentes, du "ouais mais si on ne veut pas d'étudiantes on va en clinique" à d'autre, heureusement plus "orientées patients".

Par ailleurs et pour conclure sur une note bien moins aigre-douce, j'en profite pour saluer l'évolution des pratiques vers une prise en charge moins invasive et chiante que ma première, et la très grande bienveillance de toute l'équipe envers leurs patientes, quel que soient leurs âges, poids, couleur, niveau de compréhension ou même aptitude à parler le langage administratif couramment.

Bravo, merci, et faites durer ainsi jusqu'à l'accouchement, au moins ;-)

mardi 4 février 2014

David Tennant, les hormones et moi

Ça fait partie des moments qui me font plutôt rigoler, dans les mineurs inconvénients de la grossesse, ces instants où vous fondez en larmes devant la télé, intérieurement morte de rire d'être la proie d'un tel bouleversement lacrymal.

La semaine dernière, donc, on regardait avec mon Enchanteur l'épisode final de David Tennant en tant que Dr Who (ne lisez pas la note de bas de page si vous ne voulez pas de spoilers) [1], devant lequel j'avais déjà abondamment pleuré au premier visionnage.

Or donc, bien que préparée, nous voici devant le final, moi inondée de mes propres larmes. Générique. Je me lève pour aller faire pipi (car les chutes du Niagara qui coulaient de mes yeux n'avaient pas réussi à me déshydrater). Et maugréer : "c'est malin, je suis triste pour toute ma vie, maintenant" dans un plus pur effet dramatique.

C'est semi hilare que mon Enchanteur m'a demandé au retour si je voulais voir les bonus, ou si j'étais en deuil ("oui, je suis en deuil", ai-je répondu).

Et j'ai comme l'impression que cette scène de grossesse va me suivre quelques années...

Note

[1] la fin de la mini saison où après avoir déprimé velu à se retrouver seul et considérer qu'il a vécu trop longtemps, il termine par un "I don't want to go" saisissant

jeudi 16 janvier 2014

3

Un tiers de fait, peut-être même un peu plus selon la date d'arrivée que choisira Petit(e) Machin(e).

J'aspire au sommeil, comme pour Cro-Mi. Je me réjouis des petites sensations jolies, sans doute plus que la première fois. Je me sens plus en harmonie, moins "agressée par le squattage".

Mais ce qui ne change pas c'est l'impatience de connaître la petite personne qui se cache derrière mon nombril.

Pour le moment il/elle communique par petits battements d'ailes de papillon à l'intérieur de moi, c'est doux.