La vie et toutes ces sortes de choses

lundi 5 septembre 2022

Des nouvelles de la ferme

Hier c'était jour de pique-nique festif, et comme nombre des convives m'ont posé la question, je me suis dit que ça valait bien un billet de blog pour répondre à celles et eux qui n'ont pu être avec nous et qui se poseraient la même.

Or donc OUI, ça se passe bien à la ferme maison entre le chien et les chats.

Pour rappel, quand nous sommes rentrés pas tout à fait mais presque à l'improviste de la SPA avec un chien, début juillet, et alors même que ce dernier avait fait preuve d'une fourberie zénitude totale dans la chatterie des vieux matous irascibles, il s'est précipité sur nos deux félins pour "faire connaissance sur un mode festif".

J'ai retrouvé les deux matous sur le rebord de la fenêtre de notre chambre (au 9e étage), filet de protection déchiré (pas totalement par leurs soins, il était en fin de vie) et totalement paniqués.

S'en sont suivi :

  • quelques jours de chats totalement planqués dans notre chambre (dans laquelle nous avons ô joie, ô bonheur, rapatrié gamelles et litière)
  • quelques jours de chats non planqués et de chien curieux de part et d'autre de la porte de notre chambre avec les humains qui faisaient pont aérien d'odeurs
  • quelques jours de plaque de plexi d'un mètre de haut en guise de porte de notre chambre (et c'était fort bienvenu pour enfin faire un courant d'air nocturne, il a fait "un peu" chaud, cet été) pour que les différentes espèces s'observent de plus en plus près sans risque d'agression physique
  • quelques jours où le chien tenu fermement était autorisé à venir saluer les chats rapidement

Pendant ce temps-là, la tête du chien s'est de moins en moins souvent arrondie (vous savez, oreilles hautes, yeux grands ouverts, intérêt marqué qui dégénère rapidement en bonne grosse envie de jouer / courses ces jolies petites bestioles si rigolotes). Les chats ont de moins en moins fait les rince-bouteille.

Et puis Obi-Wan en a eu marre. Il nous a fait comprendre que le machin en plastique, ça allait bien (donc on l'a enlevé) et s'est aventuré de plus en plus près du chien. Il a joué au chat qui se fait aussi gros que le lion en crachant pour bien montrer comme il était fort. Il a distribué, et continue à l'occasions en guise de piqûres de rappel, quelques bons coups de pattes griffes sorties ("si moi, le chat, je ne sais pas pourquoi, le chien, lui, saura"). Résultat, quand le chien le voit approcher, il a l'oreille droite qui part vers l'arrière et recule craintivement. Bref, c'est Obi-Wan le boss.

Maïa est plus timide mais elle commence à se promener librement pas seulement aux heures où le chien est de sortie. Litière et gamelles ont rejoint la cuisine.

Et c'te bonne blague, comme nous dormons encore porte ouverte, rapport aux courants d'air susmentionnés, ça fait plusieurs fois qu'on trouve au petit matin le chien allongé sur le tapis aux pieds (ou plutôt au côté) de son maître, les chats dormant dans la pièce également. Alors, comment vous dire ? S'ils dorment dans la même pièce, on considère que c'est ok pour le partage du territoire, et le reste est du grand cinéma, n'est-ce pas ?

Et pour celles et ceux qui m'ont posé la question hier : oui j'ai vu comme les vaches des Highland étaient jolies, les chevaux miniature si mignons, les lamas si sympas, et les chèvres naines rigolotes. Je vois bien que personne ne me prend au sérieux quand je dis que là, on est complets. Moquez-vous ! En attendant quand vous aurez besoin d'une murmureuse à l'oreille des mammifères domestiques - enfants compris ! - on verra bien qui se moque la dernière !

lundi 16 mai 2022

Le retour de la vengeance du vélo bleu

Après une longue phase de télétravail exclusif, suivie d'une phase de travaux de ravalement de notre immeuble qui ont bloqué l'accès à notre cave et à nos locaux vélos, je n'avais pas pris mon vélo pour aller au travail (ni pour quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs) depuis un an et demi.

Dire que j'appréhendais la reprise n'est rien. Mais le temps passant, le manque grandissait aussi. Et c'est ainsi que ce matin, à peine plus aguerrie qu'à mon tout premier trajet, j'ai donné le premier coup de pédale.

A mon immense surprise : ça n'a pas été si mal. Je me suis astreinte à rouler tranquillement (c'est-à-dire en étant capable de respirer bouche fermée tout du long). Du coup j'ai mis un peu plus longtemps que quand je le faisais régulièrement. Ok. De toute façon j'étais quand même la première arrivée, du coup, who cares (à part mes copains qui pensent que rouler à moins de 30 km/h c'est déchoir, mais on a déjà accepté qu'on avait pas la même pratique).

Mais bon, physiquement, ça va, je ne suis pas rétamée, par surexcitée non plus (signe que je serai cramée plus tard), je ne me suis pas sentie en difficulté.

Pour la patauderie, en revanche, c'est pas loin du retour à la case de départ (non, je suis beaucoup plus habile à passer les barrières anti 2RM), mais ça n'a jamais été mon point fort, donc voilà. Et ça reviendra tranquillement.

Me reste à explorer une petite piste pour ne pas avoir le détour absurde et chiant que j'ai fait ce matin pour éviter le tristement célèbre boulevard de Valmy, ce qui sera chose faite dès ce soir.

Et puis à recommencer.

Avec la joie ineffable de croiser à nouveau certain de mes "habitués", de se saluer joyeusement et d'échanger rapidement des "ça va et vous ?" qui font dire qu'il y a encore de jolies pépites dans le monde.

Mais, la morale de l'histoire, même après une pause, n'hésitez pas à replonger ! Votre corps se souvient avec moins de terreur que votre cerveau de ce qu'il a à faire :)

mardi 10 mai 2022

Comment ça va, la vie, le monde ?

Alors voilà, le jeune Gabin va mieux. Du coup je ne prends plus le temps d'écrire pour lui les bonheurs qui passent et me revoici déconnectée.

Il faut dire qu'on trépide, nous, cette année, ma bonne dame ou mon bon monsieur (ou même quoi mon.a bon.ne non binaire).

Pour la première fois depuis onze ans, nous avons des emplois du temps synchronisés, un peu moins de serrage dans le budget. Et une automobile à même d'y enfourner tous nos enfants (et même plus) assez confortablement pour vadrouille.

Un dragon à Calais, des vacances au soleil, un week-end en Normandie, des vacances en Bretagne, des cloches en Belgique, bientôt retour en Normandie, nous avons arpenté du kilomètre cette année, passé du temps avec un à trois de nos enfants selon les cas. Flairé le monde. Passé du temps entre amis. Finalement notre vie personnelle va, depuis deux ans, inversement proportionnellement bien par rapport à l'état du monde. C'est déjà ça, et on en profite d'autant plus que "qui sait combien de temps ça va durer".

C'était chouette ce périple à cinq en terres flamandes. On a eu un ciel bleu comme s'il était grec. Des frites jusqu'à plus faim. Des canaux à n'en plus finir. Du dépaysement plein les yeux, les oreilles, les estomacs. J'espère que ça sera un chouette souvenir pour les enfants, ça l'est déjà pour moi. Avec l'envie, pour la prochaine fois, d'aller aussi à Bruxelles saluer les copains.

Et nous voilà en pente douce vers le printemps chaud, puis l'été. Je ne sais pas pourquoi aujourd'hui, une tombée dans le vortex du souvenir, des pensées pour Erick. Absurdité de se dire que ça fera bientôt 4 ans qu'il est mort.

Professionnellement sa succession a été dignement honorée. Je pense souvent à comme il serait content de voir comment on a fait grandir tous ces sujets. Comme il se serait éclaté en enregistrements, en tournages. On aurait bien ri. On rit aussi avec ceux qui ont pris la suite, et on construit aussi un beau lien pro et humain.

Mais souvent encore, j'ai son rire dans les oreilles. J'imagine les moyens qu'il aurait trouvé de rire de tout ce qu'on a traversé. Bref. Minute nostalgique.

Quoi qu'il en soit, si le monde ne tourne pas très rond, nous, ça va. Et c'est précieux par les temps qui courent. Et vous ?

lundi 21 février 2022

La chatière

En bonne mère poule inquiète du souffle nocturne de ses enfants asthmatiques, j'ai longtemps milité pour garder la porte de notre chambre entre ouverte pendant la nuit. Histoire d'entendre le moindre début de toux, de pleur, d'appel. Et puis je suis devenue une vieille dame insensible (hahaha). Mais nous avons recueilli des chats. Ceux qui savent savent quel est le rapport haineux qu'entretiennent les chats avec les portes fermées.

Maintenant que les enfants sont grands et tout à fait capables de venir nous réveiller en cas de problème, ils sont aussi, pour deux d'entre eux au moins, capables de se lever / laver / alimenter seuls le matin et partir pour le lycée. En revanche, le faire en silence ? Mission impossible. Quant à dormir porte fermée, c'est la certitude de se faire réveiller par des griffements furieux d'ObiWan, codépendant pathologique, en pleine nuit.

Bref, nous avons percé la porte de notre chambre pour y mettre une chatière (et j'imagine ceux d'entre vous hilares à cette idée et je suis ravie de vous offrir gratuitement cet instant de joie).

Le premier jour, les chats la regardaient avec des airs de mafieux russes, en train de se demander comment lui régler son compte.

Et puis à la faveur d'une fixation insuffisante, nous l'avons démontée pour ne laisser qu'un trou. Chats ravis. Nous moins car le bruit passe bien par les grands trous dans les portes.

Hier nous avons mis à profit l'énergie un peu retrouvée pour la refixer, correctement cette fois.

Têtes indignés. Regards courroucés de l'autre côté du panneau plexi.

Je vous vois nous traiter de cruauté animale. C'est donc le moment de vous dire que l'entrée de leur litière fonctionne sur le même principe de porte qui bascule et qu'il n'y a donc RIEN de nouveau sous le soleil.

Mes girafes de chats [1] sont bloqués sur leur indignation. Nous avons donc misé sur une familiarisation progressive en bloquant à l'aide d'une chaussette la partie basculante suffisamment ouverte pour qu'ils puissent entrer ou sortir. Sauf que ce crétin d'ObiWan a fait tomber la chaussette et s'est retrouvé du mauvais côté de la porte, à son goût, à deux heures du matin. Grand bruit.

Bref. A la fin on va gagner. Mais sachez, et riez à notre santé, que nous passons un bien trop grand nombre d'heures ces jours-ci à convaincre des chats de passer dans un dispositif conçu pour eux.

La vie est pleine de surprises.

Note

[1] pour ceux qui ne seraient pas familiers d'"Une saison au zoo", il se trouve que les girafes sont au moins aussi rétives que mes chats à la nouveauté

dimanche 13 février 2022

Le conflit de loyauté des chats

A la faveur d'un test Covid positif, la maison est, ces jours-ci, coupée en deux.

D'un côté le pauvre malade (qui va plutôt bien, c'est important de le préciser), qui a droit à l'immense canapé lit et à la grande télé moderne du salon. De l'autre ceux qui résistent et s'obstinent, au moins pour le moment, à rester négatifs.

Les chats, entre les deux camps, sont perdus. Inquiets comme des enfants coincés au milieu d'un divorce, ils vont de l'un à l'autre avec une petite mine malheureuse qui fend le cœur.

Chats en greve.jpg, févr. 2022 La première nuit, ils ont choisi le camp du malade et j'ai dormi en étoile de mer, absolument seule au milieu du lit deux places. J'avoue que c'est un peu mesquin mais j'ai savouré (je dois dire pour me disculper que le canapé lit est très confortable, et que je sais donc que mon pauvre Covidé y dort confortablement).

Certes j'ai bien eu quelques visites d'ObiWan pour me signaler que le reste du monde était ailleurs, t'es sûre que tu ne veux pas venir ? Mais quand même le grand calme.

Deuxième nuit : les chats ont choisi leur camp. Maïa a choisi celui du malade (à part une incursion à mes pieds en fin de nuit). ObiWan a finalement trouvé que la chambre c'était bien et s'est installé précisément au centre du lit. Au temps pour mon étoile de mer.

On sent néanmoins à leurs regards insistants qu'à leur yeux félins on fait : n'importe quoi. Je veux dire : c'est quoi la vie, la vrai, si ce n'est pas de faire le tas de chat qui se tient chaud ?

En attendant de retrouver l'unicité de lit et d'appartement, nous vivons dans un courant d'air (pour les non parisiens, il fait 1° une grande partie de la nuit et de la matinée. Nous déambulons donc (enfin pas trop, seulement quand on n'est pas enroulés dans nos couettes comme des nems surgelés) vêtus de collants en mérinos sous nos pantalons, de deux épaisseurs dont une, toujours, en mérinos, sous les polaires achetées pour le séjour en Bretagne (et qui remercie mon sens de l'anticipation, finalement ???!!). D'ailleurs j'écris ce billet avec des mitaines. Voilà où nous en sommes.

Bref, vivement qu'on soit tous positifs ou négatifs, mais qu'on en finisse.