lundi 22 juin 2015

Montessori comme Jourdain

Il faut dire en préambule de tout ceci que ma grand-mère paternelle a fréquenté Maria Montessori, assez pour que ses enfants (à ma grand-mère) apprennent leur alphabet avec des lettres en papier de verre.

Probablement que ça a influé (un peu, beaucoup ?) sur ma vision des enfants et de leur développement. Sur son approche, j'avais en tête "esprit absorbant", "individu à part entière et non adulte en devenir", "bienveillance" et "association compréhension / geste". C'est juste, mais vaste.

Pour Cro-Mi, je rêvais de la mettre dans une école Montessori, et puis pas les sous, pas la bonne école assez près, finalement, elle va à l'école du bas de la rue où elle se trouve, je crois, assez bien.

Du coup voyant Lomalarchovitch partir à la conquête du vaste monde, j'ai acheté un bouquin sur la pensée Montessori à la maison.

J'ai lu.

Et bien figurez vous que je pratique la pensée Montessori comme Monsieur Jourdain fait de la prose, dites donc. Disons qu'à un bon 70 % nos pratiques spontanées sont cohérentes avec son approche.

Du coup pour celles qui restent, il y a des sujets sur lesquels je me police (réserver le non aux dangers / interdits et œuvrer de diversion ou d'accompagnement pour le reste, ou encore moins intervenir pendant qu'il est absorbé pour commenter / montrer et le laisser à sa concentration).

Comme pour sa sœur, le plus tôt possible, on s'arrangera pour qu'il puisse entrer et descendre de son lit simplement, plutôt d'attendre qu'il se jette par dessus bord.

Pour d'autres sujets, on restera en l'état : la cuisine restera pièce interdite pour un temps, il y a trop d'étourdis et d'optimistes qui pensent que l'accident domestique n'arrive qu'aux autres dans cette maison pour que ça soit gérable de "présenter" les dangers et faire confiance à sa capacité d'apprentissage là tout de suite maintenant (on apprend vachement moins bien avec le crâne amoché par une carafe ou une casserole, quand même).

Ça a globalement l'air de lui réussir, à notre mini géant, qui semble content de son sort autant que possible.

En revanche si quelqu'un avait un truc pour lui faire passer les hurlements stridents qu'il pousse quand on ose mettre un truc qui se mange dans nos bouches sans lui en proposer, ça arrangerait mes tympans !

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vendredi 19 juin 2015

Putain de tolérance

Je sors de la voiture et je viens d'entendre la formule "stop au racisme, oui à la tolérance" (en substance).

Mais putain de nom de dieu de merde, s'il y a bien un truc qui me met en colère, c'est d'opposer racisme et tolérance.

Le contraire de raciste n'est pas tolérant.

Parce qu'aucun de nous n'a à se mettre dans la position d'autorité et de supériorité qui tolère.

Tolérer, verbe transitif : Ne pas user, souvent avec condescendance, du pouvoir, de l'autorité que l'on détient pour interdire quelque chose, pour empêcher de faire quelque chose

Donc non, je n'ai pas à tolérer que les noirs, les juifs, les arables, les chinois, les homosexuels, les roux, les manchots, les amateurs de caniche et même ces gros cons d'électeurs du FN aient les mêmes droits que moi. De fait, ils font partie de la même espèce et, si sur le même sol territorial que moi, soumis aux mêmes lois.

Point à la ligne.

Qu'on arrête d'ériger des statues aux non racistes, ou non-phobes-de-tous-genres pour leur tolérance. Merde. Si on veut des cookies en récompense, on peut se les faire nous-même.

Et qu'on s'attaque un peu à éduqer des gens pour démonter tous ces mécanismes puants qui font qu'on désigne l'autre comme source de toutes ses emmerdes.

lundi 15 juin 2015

2- Féminitudes

Deuxième histoire de la catégorie (à vrai dire une synthèse dialoguée de quelques conversations récentes).

– Non mais tu m'emmerdes, avec tes principes ! Si j'ai envie, moi, de m'occuper plus des gosses que mon mari ? Si je suis d'accord avec le fait que les tâches ménagères, c'est un truc de femmes ?

– Mais tu es d'accord avec qui, là-dessus ??

– Ben avec le monde entier ! Y a que vous autres, les féministes, pour cacher votre flemme par des grands discours sur le partage des corvées, mais regarde partout, tout le temps, ça s'est fait comme ça !?

– Et si ça s'est fait comme ça parce qu'à force de raconter aux femmes qu'elles doivent le faire parce que c'est leur boulot, que dis- je, leur rôle terrestre ?

– Et ?

– Et si à force de le répéter on l'a cru comme une vérité, alors qu'en fait...

– En fait quoi ??

– Sérieusement, tu ne trouves pas qu'un homme a tout ce qu'il faut comme matériel pour passer l'aspirateur ? Deux bras, deux jambes, et un cerveau pour trouver ou ça se branche ?

– Si. Mais ça l'ennuie. Et puis il bosse plus. Et il rapporte plus à la maison.

– Et du coup tu le rembourses en jouant la parfaite femme domestique sans horaires ?

– Non, c'est pas ça. Rhhaaaa. Tu déformes tout.

– Non mais là, on dirait que tu te sens redevable.

– Oui, un peu, enfin non, mais je ne vais pas l'embêter avec les couches sales et l'aspirateur, il a le droit de se reposer aussi.

– Et toi ?

– Ben quoi, moi ?

– Tu te reposes quand, toi ? Ta mission sur Terre prévoit ça, un peu ?

– ...

– Et vos mômes, ils ne seraient pas contents aussi de voir que leur père s'occupe d'eux un peu tous les jours ?

– Je ne crois même pas qu'il sache changer un bébé.

– Et toi, tu savais, avant la première fois où tu l'as fait ? Faut arrêter avec l'instinct, ça marche surtout au bon sens. Et personne n'est génétiquement favorisé pour supporter l'odeur de caca de bébé.

– Oui mais bon. A quoi tu sers, après

– Après quoi ?

– Une fois que tu as partagé les mômes et le ménage avec ton mec, tu sers à quoi ? Elle est où, ta place ?

– C'est une vraie question ?

– Oui, pourquoi ?

– C’est presque insultant, comme question... Alors ma place elle est aussi dans mon rôle de mère, que je remplis d'autant mieux que j'ai par ailleurs des sujets d'épanouissement : l'autonomie financière, par exemple, le fait de côtoyer d'autres adultes au boulot, de pouvoir avoir un boulot intéressant. Et aussi en partir tôt pour profiter des mômes. En jouant avec eux, en leur parlant, et pas seulement en les faisant manger ou en repassant leurs chaussettes. Et toi, ta place, quand ils auront grandi, elle sera où ?

– Dans leur souvenir, dans leur équilibre d'adultes, comme grand–mère.

– Et si tu te retrouves jeune veuve, tu les fais manger comment, tes futurs adultes équilibrés, avec ton trou dans ton C.V. ?

– ...

– Par ailleurs on peut souhaiter aux enfants qui ont des parents qui travaillent de pouvoir accéder à l'équilibre, quand même.

– ...

– T'es bien silencieuse.

– Je me dis que bon. Quelles que soient nos positions respectives, on sacrifie des choses, quand même. Et quel que soit notre mode de vie, on est toujours dans la preuve : qu'on est une bonne mère, qu'on peut faire carrière en allant chercher les mômes le soir.

– C'est exactement pour ça que je suis féministe. Pour qu'on ait juste le même nombre de choses à prouver que les hommes, ni plus, ni moins.

52 histoires

Krysalia partageait ici des conseils et des encouragements autour de l'écriture.

Evidemment ça m'a parlé un peu :)

Du coup je me suis dit que ça serait une bonne idée de donner un peu d'élan à mon manque de temps d'écritude avec cette idée : écrivez 52 histoires courtes par an.

Je ne suis pas sûre de vraiment tenir le rythme d'une histoire par semaine, mais ça faisait un joli intitulé.

C'est donc dans cette catégorie que se regrouperont des courtes histoires. Pour le plaisir de ne pas se rouiller du clavier.

Merci Krysalia !

mardi 2 juin 2015

C'est compliqué

C'est chouette, cette période où le boulot est passionnant. C'est chouette, mais un peu chronophage.

Je rentre vidée, encore porteuse de fatigue accumulée, puis les enfants, l'Enchanteur et puis... dodo.

Je manque de temps pour écrire de longs mails à mes amies de loin, pour écrire, pour aller lire les autres, ça me manque, beaucoup, même si je suis heureuse de ce que je fais de mes journées.

Je manque de temps pour creuser mes sujets d'intérêt du moment, notamment comment on pourrait avoir une approche "éthique" du data dans nos métiers (et là j'imagine ma chère Samantdi froncer du sourcil et m'imaginer approcher le data comme d'autres chassent le dahu).

Il faudrait aussi trouver plus de temps pour les copains de Dotclear, renouer avec une vie sociale moins en pointillés (c'est en bonne voie), réfléchir à quoi faire des pistes de cadeau d'anniv que nous a fournies le Lutin (a priori difficiles à réaliser).

Et puis continuer à trouver du temps pour dormir et écluser la dette de sommeil, à regarder les enfants pousser.

Enfin bref. La vie cavale et il lui manque encore 5 ou 6 bonnes heures libres par jour pour bien faire.