Je sors de la voiture et je viens d'entendre la formule "stop au racisme, oui à la tolérance" (en substance).
Mais putain de nom de dieu de merde, s'il y a bien un truc qui me met en colère, c'est d'opposer racisme et tolérance.
Le contraire de raciste n'est pas tolérant.
Parce qu'aucun de nous n'a à se mettre dans la position d'autorité et de supériorité qui tolère.
Tolérer, verbe transitif : Ne pas user, souvent avec condescendance, du pouvoir, de l'autorité que l'on détient pour interdire quelque chose, pour empêcher de faire quelque chose
Donc non, je n'ai pas à tolérer que les noirs, les juifs, les arables, les chinois, les homosexuels, les roux, les manchots, les amateurs de caniche et même ces gros cons d'électeurs du FN aient les mêmes droits que moi. De fait, ils font partie de la même espèce et, si sur le même sol territorial que moi, soumis aux mêmes lois.
Point à la ligne.
Qu'on arrête d'ériger des statues aux non racistes, ou non-phobes-de-tous-genres pour leur tolérance. Merde. Si on veut des cookies en récompense, on peut se les faire nous-même.
Et qu'on s'attaque un peu à éduqer des gens pour démonter tous ces mécanismes puants qui font qu'on désigne l'autre comme source de toutes ses emmerdes.
Commentaires
J'aime les cookies. Pourquoi on est rarement aussi inspirés que quand on est énervés ?
fredoche mais je suis sûre que tu sais t'en procurer sans compter sur le fait qu'on t'en doit en reconnaissance de tes valeurs.
Bravo Anne, la colère te va bien et tu vises juste !
Ben ça alors, ton billet décrasse mes neurones qui avaient tendance à opposer racisme et tolérance. Merci très beaucoup, ça fait du bien de les décalaminer un peu.
Sinon, t'en pense quoi des maisons de tolérance ?
p-)
En théorie, je suis tout à fait d'accord avec toi.
En pratique, je me dis qu'on peut aussi penser éducation positive, il n'y a pas que sur les enfants que ça marche : souligner ce qui ne va pas est important, dire ce qui va bien (ou mieux) est vital aussi, ça motive.
(Exemple enfantin : si mon fils a l'habitude de prendre les jouets de sa sœur sans rien lui demander, je le gronde. Si ensuite il lui demande (spontanément) avant de les prendre, je le félicite.)
C'est complètement rageant que ce soit nécessaire sur des points aussi essentiels, et pour des adultes.
T’as raison … sauf pour les gros cons d’électeurs du FN ! :-D
Merci charlottine !
Hahaha mirovinben :)
Anna ah oui mais d'abord, un adulte et un enfant, ça n'a pas les mêmes outils de compréhension du monde, déjà. Et puis entre valoriser un discours positif individuel et lénifier à spectre large, c'est pas non plus pareil :)
Franck même. Faut qu'ils existent pour qu'on continue à s'indigner. Sinon ça ne marche plus pareil. (mais s'ils étaient beaucoup beaucoup moins nombreux...)
J'ai cherché, je crois qu'en opposition à racisme, ce qui fait le mieux c'est fraternité. Ca tombe bien puisqu'on l'a dans notre devise.
''Donne-moi la main camarade,
J'ai cinq doigts moi aussi,
On peut se croire égaux".
La chanson dit si bien en si peu de mots!
Je ne vais pas abonder dans ton sens car le mot « tolérance » me paraît beau et utile : pour moi, la tolérance est la clé qui permet de faire société. Peut-être à cause du "Traité sur la Tolérance" de Voltaire...
Le verbe « tolérer » lui-même a aussi pour signification: "Supporter chez autrui ce que l’on n’approuve pas. »
Cela veut dire pour moi quelque chose comme : tu n’es pas comme moi, tu ne penses pas comme moi, tu ne t’habilles pas comme moi, tu n’as pas la même conception de dieu que moi, mais on se tolère, on peut donc vivre dans le même quartier, fréquenter les mêmes lieux, et même avec un peu de chance échanger nos points de vue.
Je te rejoins sur le fait qu’opposer racisme et tolérance n’est pas très pertinent.
Personne ne devrait avoir même l’idée d’être raciste, ni de rejeter les autres parce qu’ils sont pauvres ou gros ou maigres ou au chômage etc… Mais comme ce n’est pas le cas, il me semble que se tolérer, c’est déjà beaucoup et je ne suis pas sûre que nous vivions dans une époque de tolérance, hélas.
Merci Sam, j'avais un truc à dire similaire sur le bout de la langue mais une grosse flemme de faire l'effort de le penser jusqu'au bout. J'en profite pour faire des bises à vous deux en passant !
Eli, merci pour ton passage et ces jolis mots. Nougaro ?
samantdi, c'est bien l'opposition de l'un à l'autre, qui me perturbe, c'est comme de dire : j'accepte les autres, même différents. Ah bon parce qu'il fallait demander un permis avant d'être différent ?
Enfin, je ne suis pas sûre que "se tolérer, c'est déjà beaucoup". C'est comme les manies de son conjoint ou de son coloc. Quand tout va bien on "tolère" le tube de dentifrice pressé au mauvais endroit où l'abattant des chiottes jamais baissé / relevé. Et à la moindre crise, ça devient un sujet de discorde énorme.
Du coup, je crois que c'est cautère sur une jambe de bois, mais je n'ai pas beaucoup de solutions alternatives quand l'éducation ne s'est pas faite dans le sens qu'on aimerait, nous autres.
Luce ben une fois n'est pas coutume, on est pas d'accord (ci ci-dessus, j'ai la flemme de recopier !)
Ah ben dis-donc je désespérais de le lire, un jour, ailleurs que dans mes tiroirs surchargés. Le mot tolérance m'a toujours donné des boutons, exactement pour la raison que tu essssplikes. (avé une esse car j'ai dis tu). Et dire qu'on en fait la vertu suprême à longueur de lieux communs irréfléchis badigeonnés d'autosatisfaction.
andrem j'ai déclenché un tollé l'autre midi sur le sujet (ah mais non c'est bien d'être tolérant.) Ah ça, ce qu'on met derrière un mot. Enfin bref.
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