Sacrip'Anne

« Oui, je sais très bien, depuis longtemps, que j’ai un cœur déraisonnable, mais, de le savoir, ça ne m’arrête pas du tout. » (Colette)

jeudi 11 juillet 2019

Monsieur Lomalarchovitch a 5 ans

A l'heure où j'écris ce billet, un peu en avance, il a en fait quatre ans pour la dernière nuit de sa vie.

Il y a 5 ans tout pile on partait pour la maternité.

Et le 11 à 11h11 il pointait son petit nez tout rond, déjà joyeusement affamé et doux tout tendre.

Il a 5 ans, donc, commence à bien lire des mots simples, et même plus si simples, à écrire, l'autre jour il s'est arrêté de compter à 400 parce qu'il s'ennuyait, mais il en avait sous le pied pour continuer.

Hier soir il m'a annoncé avec une grande mine solennelle qu'il arrêtait les questions car il avait posé toutes celles qu'il avait en tête. A 2783 "pourquoi" par jour depuis ses 18 mois, j'ai accueilli la nouvelle avec nostalgie, soulagement, et à vrai dire une grande méfiance.

Ça ne durera pas !

Il est immense pour son âge et mange comme un cochon (on ne peut pas tout faire), toujours bavard et charmeur et commence à bien pédaler sur son beau vélo rouge.

Dans quelques jours il part en mini colo pour la première fois de sa vie et j'ai beau faire la fière à me régaler d'avance à grand bruit de 4 soirs sans enfant dans la maison, ça sera la première fois que je ne le vois pas si longtemps et ça me fait tout drôle. Mon petit drôle qui s'éloigne...

Bref, c'est le plus merveilleux fils que la Terre ait porté jusqu'à ce jour.

En toute objectivité.

Mon bébé tout grandi :heart:

lundi 1 juillet 2019

Blogage en images

L'autre jour, je vous disais que j'avais un peu perdu le chemin de la gymnastique régulière de l'écriture.

Mais je n'en ai pas pour autant perdu le goût du bavardage ! Et puis, un peu parce que certain(e)s (dont Minka) avaient envie de voir mon trajet à vélo, un peu parce que j'avais envie de partager ce joli moment dans la nature, j'ai filmé ma route.

En papotant, chantant, rigolant (fort heureusement pour vous la partie chant n'a pas survécu au montage !) On a coupé, donc, un peu, pour rester dans un timing "regardable".Regretté de ne pas avoir investi dans un stabilisateur.

Mais hop, c'est en ligne.

Ça m'a pas mal plu, ce déroulage des pensées en pédalant. Du coup je crois que j'en referai, et qu'on les mettra ici aussi comme une autre forme de blogage. Ça vous dit ?

En attendant, pour les courageux qui supporteront le mouvement, si vous avez envie, je vous emmène faire du vélo !

 

PS 1 : La caméra était fixée sur mon torse, que personne ne s'inquiète, je regarde bien à droite et à gauche aux intersections

PS 2 : Par ailleurs certains passages sont accélérés, ne croyez pas que je roule si vite que ça ;)

PS 3 : Enfin, je parle des trajets nocturnes comme si c'était pas grave qu'on ne me voit pas, n'oubliez pas que j'ai des coeurs sur mes roues et une lampe qui évoque le phare de voiture, hein. Ne faites pas ce trajet en mode ninja !

mardi 18 juin 2019

Déroulage dans ma tête

J'aimais le temps où je trouvais quasiment tous les jours le chemin de l'écriture pour le plaisir, le chemin de ce blog.

Malheureusement, je me suis pris de plein fouet la malveillance d'une "surveillance ciblée". Avec le corollaire de l'élimination de tous les sujets sur lequels je ne voulais (veux) pas que la surveillance fasse ses petites fiches. Y compris sur le blog privé, qui a été rapidement infiltré.

Si on enlève aussi tout ce qui pourrait avoir trait à la vie pro car sait-on-jamais, il nous reste les chats, les vélos, quelques livres et l'herbe qui pousse, mais de moins en moins bien.

Pourtant cet exercice me manque, même si je n'arrive plus vraiment à me rappeler comment je trouvais le temps. La mutation des modes de commentaires (déportés sur les réseaux sociaux, remplacés par un like, un cœur) aussi, font que les blogs ne sont plus les joyeux lieux de conversation que nous avions.

Même si la nostalgie existe, la vie est la vie et il faut bien faire avec.

Mais quand même. Prenons quelques minutes pour laisser les mots suivre leur cours, comme mes pensées pédalantes du matin.

Ce matin je roulais assez tranquillement (la différence de temps de pédalage entre tranquillement et toniquement est d'ailleurs suffisamment minime pour que... bref, on s'en fout).

Je pense que j'avais besoin de ce temps où le cerveau déroule, j'écoutais le podcast de Popopop avec Aurélien Barrau - qui m'a fait penser à un autre cerveau musclé et gentil de ma connaissance.

Ca fonctionnait bien ensemble, l'idée de décroissance, de changement social pour changer l'environnement et la communion avec la nature, le rythme régulier des pédales.

Je vais, je pense, me procurer son livre pour creuser un peu [1]. Ca m'a touché de simplicité et d'humanité, ce qu'il disait avec conviction et gentillesse, mais en même temps un monde où on prendrait aux riches pour empêcher les enfants de mourir, wouah. Ils ne vont pas se laisser faire.

Et puis tout d'un coup la sortie de la zone tranquille, le retour à la "civilisation" (c'est-à-dire le port industriel de Nanterre, autant vous dire que les guillemets à civilisation sont pensés).

Déjà ? Petit choc émotionnel aussi. J'étais bien, seule avec mes pensées et les siennes.

Je me demande vaguement ce que sera la tonalité du trajet de ce soir. Chantant (faux et à tue-tête) pour libérer les énergies contenus ? Méditatif (pédaler est une forme de pleine conscience assez puissante, pour peu que le revêtement soit inégal) ? Prospectif ? Ou juste défoulatoire ?

Il sera chaud, en tout cas, me dit météo france. Et, en soi, c'est une bonne nouvelle. C'est de nouveau la saison pour rouler robe au vent, le vent (réel ou relatif) en rafraîchisseur, le temps des marques de mitaines sur les mains et de traces des lanières de sandales sur les pieds.

Il faut savoir savourer les petits bonheurs où ils sont.

Note

[1] Je vous tiens au courant quand je l'aurai lu !!

mercredi 15 mai 2019

Petite vitesse, grande lenteur, mais pas tant que ça

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Quand on en vient à parler de "combien de temps ça me prend" de venir à vélo, j'ai la minute complexée qui surgit facilement.

Pourquoi ? Parce que je suis entourée de collègues et de copains qui roulent fort (l'expression veut dire rouler vite sans avoir l'air de se préoccuper de vitesse comme les bagnolards :-D), notamment !

Mais tout de même ! Mon premier trajet de 9 kilomètres et demi, je l'ai fait en 52 minutes. Un an et quelques après je suis souvent autour de 38 minutes.

Et vous savez quoi ? Finalement, rouler autour de 15 à l'heure, avec mon âge, mon poids, mon vélo, et ben c'est : normal. Et ça répond à mon besoin.

Donc j'ai ravalé mes complexes de rouleuse moins rapide et je savoure mon rythme qui va bien.

Et comme j'ai surtout le sens de la compétition avec moi-même, je savoure et me félicite de mes records.

Ce matin c'en était un et je suis fière de moi, car c'est également la première fois que je vais trois jours de suite au bureau à vélo, sans pause au milieu. 17 putains de kilomètres par heure et un temps de 33 minutes fesses en selle !

Ça m'encourage pour le troisième soir de retour avec gros vent de face prévu (en plus on est mercredi, il y aura sur ma route moults chiens et enfants en bas âge, ça ne sera pas un trajet à records).

Donc si vous vous posez la question : oui vous pouvez :)

Arrivee15052019.jpg

mardi 5 mars 2019

De pixels ou de papier, lire

Longtemps j'ai résisté à la liseuse. Rapport au toucher, à l'odeur du papier, au livre qu'on peut prêter (et certainement ne jamais voir revenir), et à des tas d'autre chose qui font que ma maison se trouve là où sont mes livres (et mes enfants, mon amoureux et chats).

Et puis l'hypothyroïdie et ses insomnies matinales venant, j'ai fini par craquer pour pouvoir lire sans réveiller ledit amoureux aux petites heures de la nuit.

Très vite l'objet m'est devenu indispensable et à un moment au point que j'ai eu peur de larguer mes bons vieux livres en papier.

Du coup, depuis quelques années je me suis fixé une règle de gestion simple. Quand il fait jour, je lis du papier, quand il fait nuit, je lis du pixel.

Ca me permet de lire deux livres à la fois comme du temps de ma folle jeunesse (avec des coups d'accélérateur sur la version papier le week-end quand j'ai le temps de prendre un loooong bain :D)

Et comme j'avais un peu envie de hasard dans mes lectures (au moins papier), je me suis abonnée au Ptit Colli qui m'envoie tous les mois deux livres de poche, une gourmandise et un petit cadeau (et de belles boîtes qui me servent à ranger tout un tas de bazar dans la maison ou à faire des emballages pour des cadeaux !)

Ca doit faire un an que j'y suis abonnée et j'ai eu une mauvaise suprise et beaucoup de pépites découvertes.

Tout ceci, ainsi que les généreux dons des Pères et Mères Noël et des étrennes de Nouvel An, me permet d'apaiser l'angoisse existentielle numéro 1 : ne rien avoir sur la Pile à Lire (là, je suis servie, j'en ai encore au moins trois d'avance).