"Mais qu'est-ce qu'elle nous a gonflés avec sa piscine, alors, si elle ne sait pas nager ?" êtes-vous en droit de réagir au titre de ce billet. En fait je sais nager, c'est juste qu'on ne m'a jamais appris.
Il se trouve que j'ai très tôt flotté intuitivement, j'étais de ces enfants qui n'avaient pas peur de l'eau, s'y sentaient bien, peu à peu j'ai bougé les bras et les jambes de façon désordonnée, puis un peu moins, puis de plus en plus en imitant les grands et voilà. Dans ma famille on ne plaisante pas avec un sujet : les enfants doivent pouvoir flotter et se diriger en cas de chute à l'eau.
Ah oui, et quand on est cap d'aller chercher une pièce de 10 francs (now 2 euros, bonjour l'augmentation des prix) au fond de la mer là où on a pas pied, on gagne un masque, des palmes et un tuba pour aller mater les poissons en se faisant rôtir le dos.
Le reste est littérature.
Ca m'a pris très longtemps et un grand nombre de lumbagos avant de réaliser que je pourrais faire ça régulièrement dans une piscine plutôt que d'attendre l'été et ses vacances méditerranéennes. Une fois immergée et après quelques séances, je me suis un peu interrogée et c'est dotée des encouragements de fredoche, elle-même nageuse sérieuse, et de quelques tutos youtube que j'ai appris la brasse coulée, steuplé. J'avais même démarré un dégrossissage de mon embryon de crawl de débutante [1], j'ai même eu droit à un bref coaching (sur la terre ferme de la belle Avignon, pas dans la piscine) d'un champion olympique, un vrai, sur le sujet[2]...
... quand ma piscine a fermé pour cause de gros travaux, à l'heure où on se parle elle sert de site d'entraînement pour les épreuves de natation synchronisée pour les JO. Il paraît qu'on en récupérera pas l'usage avant début 2025, j'ai hâte de la retrouver.
Quand on bossait encore à Nanterre, une fois par semaine, j'allais nager le midi, une pause d'un kilomètre qui me faisait du bien au corps et à la tête.
Je suis complètement consciente de n'avoir aucune technique, de nager de la façon très inefficace. Mais j'ai la grande fierté de faire mon kilomètre sans m'arrêter à chaque bout de ligne, PAS comme un certain nombre de frimeurs croisés dans les couloirs (de natation, pas du métro) vite hors de combat.
Et lente, aussi. Je veux dire, le temps que je fasse un kilomètre, Léon Marchand fait le sien, fait des enfants, les élève et les envoie à l'université, genre. Et il a préparé le dîner en plus.
Mais je m'en fous complètement. Je suis en train de faire des voeux pour échapper aux méduses cet été et faire des tours de zone de baignade avec mon fils. Je me languis de ma piscine, qui aura sans doute pas mal changé quand j'y retournerai. Et de ces quelques dizaines de minutes méditatives et mouillées qu'on partage, elle et moi (oui, en novembre aussi, même quand il pleut).
Et oui j'aurais pu aller dans une autre piscine mais j'aime les bassins de 50m, parce que dans les plus petits on passe son temps à tourner, et puis celle de la ville d'à côté, je l'aime pas et celle d'une autre ville pas loin, elle est hors de prix. Globalement ça coûte une blinde quand on est pas résident de la ville de la piscine.
Vivement, donc.
Ah oui, je fais moteur immergé de stand up padel plein d'enfants, à mes heures perdues, aussi.