Dans ma famille, il y a les bavards (côté paternel) et les taiseux (côté maternel).
Je suis du côté des bavards. Pour des raisons d'ADN, d'abord, on aime jouer avec les idées, les mots, essayer d'aller aussi vite que nos pensées. Ca s'assortit en général d'un débit élevé et d'une élocution parfois... mettons approximative (certains mangent leurs mots, moi je les inverse, mélange, fusionne).
Mais aussi, pendant que je parle, je vous enfume. Je vous empêche de voir que je ne dis pas l'essentiel.
Jamais. Ou presque jamais et vraiment, vraiment pas à tout le monde.
D'ailleurs, rions un peu, quand je le dis, souvent, je l'écris. Zéro décibel.
Ca va peut-être vous étonner mais j'adore aussi ne pas parler. Dans ma nouvelle tranche de vie la parole cesse quand les enfants disparaissent et ça fait un bien fou. Je peux ne parler à personne pendant quelques heures, voire jours, sans que ça me gêne plus que ça.
Avec les gens, c'est plus compliqué, il faut une sacrée dose d'intimité pour bien se taire ensemble. Ou bien assumer les silences, et je ne sais pas le faire avec tout le monde. A part les gens avec qui on vit (et si vous connaissez mes enfants, vous savez que je suis une carpe, en comparaison), ça n'est pas si simple d'être bien, ensemble, sans paroles ou très peu.
A part quelques très proches et mes taiseux préférés, avec qui je sais que ça ira, ça n'est pas très fréquent, en tout cas pas autour de moi. Je connais quelqu'un avec qui je pense j'aimerais me taire autant que j'aime lui parler. Mais bon, quand on se voit, le temps d'échanger nouvelles, pensées, rires, ce que, je crois on aime faire aussi, il est temps de retourner au cours de la vie. Au temps pour le silence.
Commentaires
Comme tu as raison. Mes meilleurs amis sont ceux avec lesquels je peux me taire sans me sentir mal à l'aise.
« Je suis du côté des bavards » > Ah bah ça alors ! J’aurais pas cru ! 😅
« pendant que je parle, je vous enfume. Je vous empêche de voir que je ne dis pas l'essentiel » > Je vois qu’on a la même technique… huhuhu…
« il faut une sacrée dose d'intimité pour bien se taire ensemble » > 👍
« Je connais quelqu'un avec qui je pense j'aimerais me taire autant que j'aime lui parler. Mais bon, quand on se voit, le temps d'échanger nouvelles, pensées, rires, ce que, je crois on aime faire aussi, il est temps de retourner au cours de la vie. » > pareil 😌
C'est bien de silencer, de temps en temps ;-)
Marie-Aude oui, bon, c'est pas non plus la découverte du siècle mais hein ?
Orpheus team "volubiles" comme dirait joliment Padawan ! C'est juste que ça prend du temps, d'être silencieux. On ne se rend pas compte.
Franck Lucien et toi vous étiez bien sûr reconnus sous l'expression "mes taiseux préférés", j'espère.
Tu nous enfumes pas tant que ça 🤪
Plus je vieillis moins je suis bavarde, mais comme je pars de très loin, je ne suis pas encore arrivée au silence que j’aime pourtant beaucoup.
Luceluciole toi tu es quasi impossible à enfumer, mais ça marche sur 98 % du monde !
Encore un texte qui se remarque et fidélise, laissant baba ;). Merci, la journée commence bien ! Quand je retrouve mes parents, bonjour la cacophonie ! Le silence est apparenté à une soupe dans laquelle on pleurerait. Ils évitent les temps morts et pétillent de fantaisie, ou s'émeuvent de vieux souvenirs. Ils me font un grand numéro, auquel j'adhère en bon petit perroquet. Parfois, un scoop surgit de leurs mots, après toutes ces années (comme la lumière révèle dans un intérieur tel objet, vers cinq heures du soir en ce moment, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi le jour se porte sur lui). Pour le reste, mes journées ordinaires sont silencieuses et mes nuits font leurs rêves, inspirées par le rythme de mon coeur battant ses soixante coups à la minute, ça inspire des films étranges. Parmi eux, je veux crier au secours, mais rien ne sort ! Comme à l'écrit, bien souvent :)
Bonne remarque, en effet...Etant taiseux, je sais que mes silences interrogent mais me mettent mal à l'aise aussi, parce que ça ne m’empêche pas de penser à ce moment, de chercher quelque chose à dire. Et c'est peut-être ça le signe que l'on se sent bien ou pas avec quelqu'un. Mais quand deux taiseux se rencontrent, ils se racontent des histoires de taiseux :-D
Chez moi c'est l'inverse (le paternel et le maternel). Ce qui fait qu'un mec bavard m'apparaît comme une curiosité.
Où ai-je lu récemment que les Finlandais ne connaissaient pas le small talk, la pluie et le beau temps? Qu'ils l'apprenaient en cours d'anglais, que chez eux ils pouvaient y avoir des silences de plusieurs minutes au milieu des repas.
Quant à l'enfumage : il y a une règle qui dit «il faut poser la question "pourquoi" cinq fois» pour avoir la vraie raison.
« Imaginez que vers la fin du repas X. se lève pour aller chercher le fromage : vous ne pouvez pas savoir si c'est pour rendre service, si c'est parce qu'il s'ennuie, si c'est pour échapper à une discussion dans laquelle il ne veut pas prendre partie, si c'est parce qu'il veut être sûr que le plateau sera présenté comme il convient… »
Quant à moi je suis persuadée que ce qu'on a de plus précieux ne doit pas être partagé avec n'importe qui (voire pas partagé du tout (mais sur un blog, ça va ;-)).
Creatinine merci.
Didier (Iceman) "Qu'est-ce que t'as dit ? J'ai pas entendu ?" "Rien".
Alice la règle des 5 pourquoi est très utilisée au boulot pour "identifier les faux besoins" (sic). Mon grand, à côté de qui je suis muette, s'étonne souvent quand il va dans d'autres familles et qu'ils ne se parlent pas à table. Peut-être qu'il ne côtoie que des familles finlandaises ?
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