Passage à vide long et noir.
Pas la faute au Covid lui-même (encore qu'il tabasse bien), mais à ce qu'il a mis en lumière.
La solitude de l'extrême quand on est plus vulnérable que d'habitude.
J'ai pas aimé. Ni la sensation, ni l'attitude dégueu de mon aîné ces deux dernières semaines - ok, il digère une sale nouvelle mais quand même. Ni la fondamentale tristesse qui tarde à se dissiper.
Le burn-out existentiel, la perte d'appétit pour le simple fait de continuer à m'acharner sur des trucs dont la terre entière se fout.
C'était moche. Ca n'est pas fou-fou non plus ce matin mais c'est un peu mieux. Moins pire.
Moins de larmes qui montent à l'idée de tout ce qu'il faut gravir chaque matin, le job qui se délite, les effets collatéraux d'avoir des enfants, le budget à zéro ce mois-ci, ah non, les prévisions sont déjà en négatif, Lomalarchovitch a perdu son livre de maths, il faut le remplacer, les repas à enchaîner, les trucs à réparer, les courses à faire, les agendas à synchroniser. La lutte, sur tout, tout le temps.
Encore un peu des larmes, on ne va pas se mentir.
J'envie tellement les gens qui ont trouvé "leur" bonne personne, qui ont au moins des bras ouverts, pas que virtuellement, dans lesquels venir se blottir quelques minutes. Et à qui ouvrir les bras en retour.
Et pourtant je ne regrette rien : on se sent au moins aussi seul(e) avec une personne à qui on ne fait plus confiance pour prendre un peu soin de nous.
C'est juste que je me sens comme une enfant à qui on apprend que le père Noël n'existe pas. Ou pire : il existe, bien sûr, je suis juste exclue de sa tournée.
Et ingrate vis-à-vis de ce que je reçois d'affection, de soutien, d'attention, d'indulgence, en plus.
Ca ira mieux, je ne sais pas encore trop sur quel bouton appuyer pour ça mais ça ira mieux.