La vie et toutes ces sortes de choses

mercredi 4 juin 2025

Des effets indésirables du Covid

Passage à vide long et noir.

Pas la faute au Covid lui-même (encore qu'il tabasse bien), mais à ce qu'il a mis en lumière.

La solitude de l'extrême quand on est plus vulnérable que d'habitude.

J'ai pas aimé. Ni la sensation, ni l'attitude dégueu de mon aîné ces deux dernières semaines - ok, il digère une sale nouvelle mais quand même. Ni la fondamentale tristesse qui tarde à se dissiper.

Le burn-out existentiel, la perte d'appétit pour le simple fait de continuer à m'acharner sur des trucs dont la terre entière se fout.

C'était moche. Ca n'est pas fou-fou non plus ce matin mais c'est un peu mieux. Moins pire.

Moins de larmes qui montent à l'idée de tout ce qu'il faut gravir chaque matin, le job qui se délite, les effets collatéraux d'avoir des enfants, le budget à zéro ce mois-ci, ah non, les prévisions sont déjà en négatif, Lomalarchovitch a perdu son livre de maths, il faut le remplacer, les repas à enchaîner, les trucs à réparer, les courses à faire, les agendas à synchroniser. La lutte, sur tout, tout le temps.

Encore un peu des larmes, on ne va pas se mentir.

J'envie tellement les gens qui ont trouvé "leur" bonne personne, qui ont au moins des bras ouverts, pas que virtuellement, dans lesquels venir se blottir quelques minutes. Et à qui ouvrir les bras en retour.

Et pourtant je ne regrette rien : on se sent au moins aussi seul(e) avec une personne à qui on ne fait plus confiance pour prendre un peu soin de nous.

C'est juste que je me sens comme une enfant à qui on apprend que le père Noël n'existe pas. Ou pire : il existe, bien sûr, je suis juste exclue de sa tournée.

Et ingrate vis-à-vis de ce que je reçois d'affection, de soutien, d'attention, d'indulgence, en plus.

Ca ira mieux, je ne sais pas encore trop sur quel bouton appuyer pour ça mais ça ira mieux.

L'ombre d'une mère et de son enfant, sous une passerelle, la nuit, près de la Philarmonie de Paris. Au fond, un bâtiment illuminé.

mardi 27 mai 2025

Relativisons, bordel

J'ai attrapé un Covid, un vrai, comme en 2O2O, trois jours horribles de forte fièvre, toux, maux de tête, les premiers informés (mes "cas contact", comme on disait alors) hilares, moi seule à la maison, personne pour compatir à travers la porte, pour faciliter quoi que ce soit.

Je me suis sentie seule à en crever, je vous le dis.

Et puis les suivants ont été plus compatissants (oui, il y a des cas en ce moment et le variant du moment tabasse, malgré la contamination précédente et les souvenirs de vaccins), la fièvre en moins, la toux plus légère. J'ai même pu lire, aujourd'hui (imaginez-vous : ne pas lire, ou pas plus de quelques pages, pendant trois jours, TROIS JOURS de suite, et étonnez-vous de mes pensées obscures).

J'ai bingé les premières saisons d'Urgences, pas revues depuis 3O ans, pour occuper les longues heures gémissantes.

Et bien croyez-moi, la vie dans la fiction n'est pas une chose facile.

Non parce que nous, on est là, à se lamenter, à savoir qu'on va crever de chaud et du fascisme à la fois, que le pire est à venir et que l'espèce humaine nous désespère - ainsi que l'amour.

Mais pendant ce temps-là, figurez-vous qu'il y a un pauvre mec qui a été à la fois l'interne du Dr Benton et le souffre-douleur de Dr House. Mais oui. Et ça m'avait totalement échappé lors des premiers visionnages de chaque.

Alors voilà, relativisons, bordel.

Mon test, positif au Covid, avec un joli trait apparu en quelques secondes pour me dire : "hey, how fucked you are, baby"

samedi 24 mai 2025

On dit aussi gabian

L'état dans lequel les riches et puissants de ce monde a mis les réseaux sociaux, la fatigue militante, l'épuisement lié à l'exposition constante du pire du café du commerce, la dispersion des pensées qu'on aime lire/écouter a au moins un effet fort positif : des blogs ouvrent.

Parmi eux, j'attire votre attention sur l'un qui vient d'émerger (enfin vu la quantité de lecteurs qu'on a en commun, vous savez sans doute déjà, mais si vous ne saviez pas, ça serait dommage) : Le cri du goéland le soir au dessus des jonques.

Alain Korkos est de retour parmi les blogueurs, youpi ! Ceci est la bannière de son blog,  Il s'agit de la partie droite d'une peinture de Pu Ru : Un atelier dans les montagnes verdoyantes. Il représente, sans grande surprise, des montages verdoyantes et il faut aller lire son blog pour en savoir plus.

Pour les non sudistes, on dit aussi gabian (pour goéland, pas pour jonque), et le gabian-goéland, on le sait, a un cri doux et mélodieux (arf) ce qui ne m'empêchera pas de vous assurer avec certitude que nous allons passer, avec ce blog, de bien belles heures de lectures érudites, jolies, drôles et pédagogues.

La fin du billet inaugural, si je n'ai pas réussi à vous inciter à cliquer, dit ceci : "Comme quoi il faut toujours faire attention : une image peut en cacher une autre."

C'est bon ? Convaincus ?

Méfiez-vous un peu quand même, je crains que ce blog ne déclenche de la connaissance supplémentaire, de la rêverie, de l'ouverture à des mondes lointains. Par les temps que nous vivons, ça risque de faire de vous des gens dangereux.

Bonne lecture !

jeudi 22 mai 2025

The ugly naked guy habite dans le 9e

Je ne sais plus si j'ai déjà raconté ici[1], il y a, juste de l'autre côté de la rue par rapport à mon bureau, un appartement qui me fait rêver.

On le voit depuis notre toit-terrasse, avec sa grande baie vitrée, sa terrasse confortable, je lorgne dessus comme si j'avais les moyens d'une pareille envie. J'y installerais bien livres et orchidées pour y couler des jours contemplatifs, exposée plein Est.

Mon appartement de rêve de biais, on voit sa terrasse qui donne envie de lire au soleil.

Comme vous le voyez maintenant, cet appartement est au dernier étage, légèrement plus bas que nous, et bénéficie d'une vue assez chouette sur... moi quand je glande fais une pause au soleil ou bois mon premier café de la journée. Enfin on doit voir deux ou trois trucs, au loin, de type architectural, quand même.

Il y a peu j'ai constaté qu'il était habité.

Par un mec qui doit penser qu'il n'a aucun vis-à-vis, se lève vers l'heure de mon café, et déambule à poil chez lui comme s'il était seul au monde.

L'immense baie vitrée qui donne sur la chambre en mezzanine de l'appartement de mes rêves.
mai 2025

Je le sais parce que l'autre jour, je regardais distraitement dans sa direction quand je l'ai vu passer, puis repasser, pui re repasser, très à l'aise.

Il n'est même pas si ugly que ça, le naked guy. Un corps d'humain pas très jeune, ni très mince, mais heureux d'offrir sa peau à l'air, voilà.

Depuis ce matin, je sais que c'était aujourd'hui son jour de changement de draps et qu'il vit avec un autre monsieur (qui lui se vêt quand il se lève).

C'est fou, ce qu'on apprend des gens, quand on regarde distraitement au loin.

Note

[1] Si vous saviez à quel point j'oublie ce que j'écris sur mes blogs, vous seriez atterrés.

mercredi 21 mai 2025

La vie de mes livres

Mise à jour en bas !

Bon. Quelques-uns d'entre vous ont ricané quand j'ai annoncé avoir craqué le truc de la table de nuit incapable de contenir une pile à lire digne de ce nom.

De fait, c'est une victoire : non seulement je peux en accueillir bien plus qu'avant, mais en plus je peux faire des piles verticales si l'alignement horizontal ne suffit plus ; les capacités d'extensions sont encore prometteuses.

Evidemment, les choses étant ce qu'elles sont, une réaction en chaîne se créé. Au fur et à mesure que je les lis, ils migrent de la pile à lire aux étagères.

Qui sont pas loin d'être pleines, malgré mes efforts pour anticiper et garder un peu de place.

Donc, ça bouge.

Je dépose régulièrement des livres à la boîte à livres, ou à la bouquinerie à l'intérieur du marché. Il y a un petit piège, qui consiste à ne pas repartir chargée de livres trouvés sur place, dans lequel je tombe régulièrement.

Et puis, si la plupart du temps je m'en fous, je suis en ce moment assez peu satisfaite du rangement des étagères (pourquoi ? aucune idée, je ne dois rien avoir de mieux à penser). Donc je fais des essais et je déplace des piles. Ca me permet de constater que la femme de ménage ne fait la poussière que sur les surfaces absolument complètement vides. Donc : pas sur le devant des étagères, car il y a des livres dedans. Bref).

Je crois que je suis à peu près arrivée à un truc qui fonctionne dans ma chambre ; si vous voulez voir qui je suis, allez inspecter les bouquins qui y sont rangés.

Dans le salon, pas du tout.

J'attends donc stoïquement de m'en foutre à nouveau.

Et je zieute les endroits de l'appartement où je pourrais caler une ou deux Billy de plus, quand la crise des étagères pleines reviendra (un non problème qui fait ma joie depuis quasi 5 décennies).

Autant vous dire que les choses ne vont pas dramatiquement mal.

--- Update du lendemain.

Oups.

Le lendemain de l'écriture de ce billet un afflux massif est venu prouver ma théorie : l'expansion verticale est très prometteuse.