mercredi 26 février 2020

Mais il a posé la question !!!

La vie avec Lomalarchovitch n'est pas un exact repos des neurones.

Un jour je vous raconterai comment il s'est pris de passion pour Fort Boyard et comment, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça ne nous laisse aucun loisir de rester avachi, l'oeil dans le vide, faisant semblant de regarder.

Mais pas aujourd'hui.

Il y a quelques semaines au ciné, il y avait une bande annonce pour un film quelconque, deuxième d'une série. Avec le 2 écrit en chiffres romains.

Photo by Shoaib SR on Unsplash

Lomalarchovitch qui sait lire me demande pourquoi il y a II au lieu de 2, me voici partie dans une explication rapide sur les chiffres romains.

Qui passe tranquille, l'occupe jusqu'au film et basta [1].

J'avais complètement oublié le sujet jusqu'à hier soir, quand, à l'occasion de la lecture de notre chapitre quotidien du Petit Prince il me fait une remarque selon laquelle il est nul en chiffres romains [2] et me demande de quel numéro de chapitre il s'agit.

Je réponds, logiquement [3]

Et me voici partie dans une série de :

Et comment on écrit cinq en chiffres romains ?
Et dix ?
Et cent ?
Et 492 ?
Et 60 000 ?

Après des réponses, des explications embrouillées sur le fait que le romain c'est pas très pratique pour les grands nombres[4] me voici à lui griffoner une table de correspondance de 1 à 15, puis les lettres pour 50, 100, 500 et 1000 et enfin son année de naissance et la mienne.

Quasi apaisé il est parti se coucher.

Et s'est levé titubant de sommeil encore chaud le lendemain, la liste froissée triomphalement à la main. Car oui, il faut dormir sur (ou agrippé dans la menotte) tout nouveau savoir pour bien l'intégrer, comme chacun sait.

Ce matin il faisait interro orale à son frangin et je pense qu'on en a pour 6 à 8 mois pour répondre au flot de ses innombrables (même en chiffres romains) questions à venir sur le sujet.

Si quelqu'un a des lumières sur l'écriture des très grands nombres chez les romains, on prend, merci d'avance.

(Oui j'écris beaucoup sur ce blog ces jours-ci, ne prenez pas ça comme une promesse) (mais les statuts sociaux c'est trop court)

Notes

[1] ça serait bien mal le connaître que de penser que le sujet en resterait là

[2] C'est un piège !!! Il ne faut pas tomber dans le panneau !!!

[3] Oui, évidemment, je suis tombée dans le piège

[4] Je ne suis pas super fluide en chiffres romains passé quelques dizaines, et c'est là mon moindre défaut

mardi 25 février 2020

Un jour peut-être

Ces derniers mois, cette dernière année et demi de vie ont été sérieusement compliqués par des questionnements, liés à l'adolescence de Cro-Mi, que je n'avais pas vus venir.

Ceux qui savent, savent, je n'écris pas ici ni même sur le blog privé car d'une part il en est de la vie privée des ados et ça, ça se respecte. Et d'autre part car nous ne sommes pas à l'abri d'yeux malveillants (pas vous, les copains, bien sûr) dont nous ne voulons pas sur notre vie de famille.

Exercice d'équilibriste, donc, où je ne me sens pas autorisée à parler de mes états d'âme car ils n'impliquent pas que la mienne, d'âme. Mais quand même ça soulage.

Et même, ça a tangué et secoué très fort.

Ca fait partie de ces moments où vous sentez tout d'un coup la confrontation de vos valeurs "en théorie" et de ce que vous ressentez au fond de vos tripes.

Et puis la réflexion se fait, le temps passe. On apprivoise certaines idées, on se force à en reconstruire d'autres. On ose pas prendre de paris sur l'avenir, ni dans un sens ni dans l'autre.

Alors on se pose dans le présent et on accueille, tout simplement, son enfant dans ses états quotidiens. Son plus tout à fait enfant. Aka "spécialiste du retournage de tête" (je rigole) (pas du tout) (dire qu'il en reste, de son adolescence, et de celle des deux autres) (ils vont me tuer) (mais qu'ils sont magnifiques).

Et puis il vient un moment d'apaisement où on se dit que quoi qu'il advienne du futur, à l'instant T, là, tout de suite, maintenant, il n'y a pas vraiment de problème. Dans cette minute précise, tout va plutôt bien.

On verra quand il sera temps.

(Mais avec une forme de relative sérénité vient l'épuisement de mois de travail de cerveau et de coeur en avant et arrière-plan.)

jeudi 20 février 2020

Dans la famille Les Crados, je demande...

Ca fait assez longtemps qu'on a pas parlé de mouchage ici et j'avoue que ça manque un peu aux internets, à mon avis.

Or donc j'ai découvert, notamment grâce à Anna Musarde, l'existence et les vertus de la pipe à laver le nez et malgré quelques réticences initiales, j'ai fini par en adopter un(e).

Je dois dire que c'est absolument efficace, la durée de mes rhumes est passée de trois semaines à trois jours, la fréquence de mes crises d'asthme a diminué, bref, je ne cesse de chanter les louanges de cet outil merveilleux.

Y compris à mes enfants.

Qui ne sont pas tout à fait aussi convaincus que moi. Inspirée par l'un des trucs qui nous faisaient rire dans mon enfance, les Crados (je mets un lien pour les pauvres jeunes qui passent ici et n'ont pas connu) (vraiment vous avez loupé un truc), je leur raconte la jubilation dégueu mais totale de voir l'huître bien cracra passer par sa narine pour disparaître au fond du lavabo.

Ca les fait ricaner.

Et figurez-vous que ça ne marche pas qu'auprès du jeune public, mon prosélytisme sur le sujet me poussant à recommander cette solution très largement.

Et je dois dire que toute considération nasale mise à part, il n'y a pas grand-chose de plus joyeux dans la vie que de rire comme des baleines de sujets cracras type morve et compagnie.

mardi 18 février 2020

A bout de souffle

Il y a une sorte d'ironie du sort, de boucle perfide qui se boucle, dans les histoires de souffle de mes enfants. Un truc qui pèse sur la grande section, comme une sorte de rite initiatique avant le grand passage au CP, ou que sais-je.

Alors que contrairement à Cro-Mi, Lomalarchovitch n'avait jamais donné signe de quoi que ce soit, j'ai eu un premier doute il y a quelques semaines.

Et puis hier soir plus moyen de douter, il avait spasmodiquement toussé tout l'après-midi au centre de loisirs, le souffle court et haché. Bref, la crise d'asthme, et pas la petite.

Ventoline, pas grand chose. Cortisone, pas beaucoup mieux. 15. Urgences.

Accueil VIP. Vous ne passez pas par la case salle d'attente, vous foncez aussi vite que le souffle de votre enfant le permet dans la salle de soins. Laissez monsieur, la carte Vitale et le carnet de santé se dépatouiller avec la paperasse :D

On complète la dose de cortisone et c'est parti pour des séries de respiration dans le masque. Un premier round, ça va beaucoup mieux (on l'entend au fait que Lomalarchovitch me fait des "Maman, je suis ton fils" façon Dark Vador dans le masque et se plaint d'avoir dû quitter la maison sans avoir fini son repas). Mais ça siffle encore. Alors on repart pour un tour. Tout le monde est motivé pour qu'on rentre dormir dans notre maison, mais le doute plane encore. Elle est "bien cognée", cette crise, comme dirait la chouette toubib.

Pendant le deuxième tour des nébulisations, Lomalarchovitch parle environ en continu. C'est assez rassurant sur l'amélioration de son état mais hey. Vous savez ce que ça fait un enfant bavard, épuisé, sous cortisone ? Ça parle. Sans discontinuer.

On lit tout ce que la salle compte de livres entiers. On enlève le masque. On attend. On mange un sachet de madeleines en attendant (nous on avait pas mangé DU TOUT) et il était déjà minuit et des.

Dernière évaluation : tout va bien, crise arrêtée. Protocole, ordonnance. Retour maison, dîner tous les trois, au milieu de la nuit. Un peu hébétés de se trouver au même endroit que 5 ou 6 heures avant, comme si ces heures suspendues d'attente, de stress et de soins appartenaient à un autre espace temps.

Soulagés, beaucoup. Epuisés.

Heureux d'avoir été là pour lui et malheureux qu'il en ait eu besoin.

Mon immense petit, mon tout petit géant, mon bavard et si attachiant Lomalarchovitch.

Dont la légende retiendra qu'il a dit au médecin du 15, au téléphone, le souffle court et une toux tous les trois mots :

Mais je ne peux pas aller à l'hôpital, je n'ai pas mangé mon dessert !

PS : oui, y a du nouveau côté déco ! Et plusieurs images à voir tout en haut parce que j'ai été incapable de choisir, merci Noé :)

mardi 4 février 2020

Et plouf

Ca faisait 5 mois que je n'avais mis ni les pieds ni le reste à la piscine.

En septembre j'étais vraiment à plat, impossible. En octobre et novembre un peu mieux, mais avec un agenda plein à craquer et pas un déj assez long pour faire l'aller-retour, nager, manger.

Puis à cheval sur décembre et janvier la vidange et pouf, je me coupe le doigt. J'ai trouvé sage de ne pas aller faire tremper mon index violemment entamé dans le chlore et les bactéries des autres gens, j'ai eu suffisamment peur comme ça, merci bien.

Ce midi les planètes étaient alignées et j'ai enfin repris le chemin de la pistoche. Je me suis rendu compte que j'avais complètement oublié mes automatismes de vestiaire. Que je m'étais fait un cadeau surprise puisque j'ai trouvé dans mon sac les lunettes neuves achetées à l'automne, jamais utilisées. Complètement oublié je vous dis ! Merci moi !

Et puis dans l'eau, un petit 500 mètres pour reprendre en douceur.

J'avais oublié aussi la détente totale du corps après, presque shootée. La dalle quand tu sors.

Et surtout j'avais oublié de m'enlever les poils, ce dont je me suis rendu compte en m'essuyant les gambettes.

Vous le croirez si vous voulez mais personne n'est mort de m'avoir vu nager jambes poilues (il faut dire, je suis blonde). Personne n'a hurlé au scandale, personne ne m'a traitée de féminazie. Bref. Tout le monde s'en est foutu et c'est assez rassurant de voir que finalement le monde tourne, parfois, sans trop d'hystérie. Par coup de 5 minutes tous les millénaires.

Je suis rentrée au bureau, j'ai mangé (ouf !Il était temps si vous voulez tout savoir). Et là je me rends compte que j'ai une réunion que je n'avais pas oubliée, non non. Juste le fait qu'on y fait "photo de classe" cet après-midi. Me voici donc, la bouclette chlorée autant que rebelle, l'oeil rouge et pas maquillé.

Je rigole à l'avance de leur proposer de prendre mes jambes poilues en photo si la tête ne leur convient pas.

De toute façon tout glisse, je suis détendue limite sieste. Oui, la résistance au sommeil après la piscine aussi, j'avais oublié.