samedi 27 septembre 2014

Jamais au grand jamais !!!

Jamais !

Il ne faut jamais au grand jamais dire sur les internets qu'on a un bébé facile, ça porte la poisse !

Le nôtre, après avoir ajouté des complications aux biberons pendant trois jours, a arrêté de dormir le jour pendant trois autres ! Et tout ça pour quoi ?

Parce qu'il a trouvé ses bras. Et ses mains. Et qu'on ne sait jamais, pendant qu'il dort, ça pourrait ne plus marcher, de lever le point, le faire descendre entre ses deux yeux plus ou moins délicatement, descendre jusqu'à la bouche, tétouiller son poing, recommencer. Recommencer TROIS CENT DOUZE MILLE FOIS DE SUITE BORDEL !

Donc après la grande journée du nervous breakdown d'hier où il a dormi, en tout, 3/4 d'heures dans l'après midi et hurlé quasi une heure consécutive, j'ai résolu : je ne dirai plus jamais qu'il est facile. Tant pis pour lui.

Je dis ça, mais ses rires en formation au fond de sa gorge, ses sourires charmes "how you dooooouin ?", son sourire extatique quand on remonte son mobile, son air content de me voir quand il se réveille, tout ça...

Bref.

Fatigués. Parfois excédés. Mais pas mal heureux, faut dire.

vendredi 12 septembre 2014

Vous le nourrissez ?

Alors j'avais complètement oublié cette expression.

Je l'imagine volontiers très un peu datée car la plus jeune des dames qui nous a posé la question doit avoir allègrement passé le cap des 70 ans.

"Vous le nourrissez ?"

Comment résister à la tentation ?

Comment répondre sérieusement à cette question ?

On a pensé très fort le "non, ça coûte trop cher", le "ah bon, il faut ?", le "non, mais on l'arrose beaucoup" (palme de la meilleure réponse à ce jour, décernée à mon Enchanteur).

Je sais bien que c'est une façon pudique de ne pas parler de boobs, hein.

Mais dans le genre héritage hypocrito-con venu du fond des âges, quand même.

Donc oui, on le nourrit. Mais sans nichonnage. Et vu sa courbe de croissance et son insolent bien-être, il a l'air de survivre plutôt bien.

mercredi 10 septembre 2014

Comment l'huile de pépin de raisin empêche d'accoucher comme une femme, une vraie

La maternité où j'ai accouché a un beau site internet (tout neuf ? Récent ? Bref. Il fait environ moderne). Sur lequel la maternité donne une liste des choses à prévoir dans les valises. Car quand on part accoucher on prend : la valise du bébé, notre valise à nous ET le sac pour la salle de naissance. Ça en fait des trucs à porter avec, potentiellement, des contractions toutes les 5 minutes et un ventre énorme, me direz-vous, mais les accompagnants ont, c'est bien connu, douze bras pour soutenir la parturiente, conduire et garer la voiture, porter les valoches et remplacer les mains qu'on aura écrasées dans d'horribles souffrances.

Quoi qu'il en soit, pour les valises du séjour, j'ai fait comme ça me paraissait bien. Et il y en avait encore trop sachant qu'un certain nombre de choses étaient, malgré les apparences, disponbiles là-bas.

C'est pour le sac de la salle de naissance que j'ai fait glurps. Y avait des trucs de bon sens. Des idées chouettes comme : n'oubliez pas de prendre de la musique si vous en voulez. Et "une bouteille d'1 litre d'huile de pépin de raisin".

J'ai immédiatement plongé sous l'immense tapis du déni. Dont je ne serais jamais sortie si je n'y étais pas en très très très mauvaise compagnie.

Parce que si vous avez accouché, vous avez une idée de ce qui va suivre. Mais sinon, je m'apprête à vous révéler un truc qui va vous faire contracter du périnée toute la journée.

Oui il s'agit du périnée. Et cette huile, notamment connue pour sa neutralité dans la réalisation de la fondue bourguignonne, est là pour...

(Je respire et je prends mon souffle pour vous révéler l'atroce vérité, mais j'en ai encore des spasmes de "j'veux pas le savoir")....

... pour qu'on vous masse gentiment ledit périnée avec ladite huile dans un but d'assouplissement et pour éviter que votre bébé ne déchire tout sur son passage.

Je sais, ne me remerciez pas, vous allez spasmer et vomir toute la journée. Notez qu'entre fondue et fondement, on voit tout de suite mieux ce que "va bien te faire cuire le cul" a comme origine.

Or donc, il nous fallait de l'huile de pépin de raisin. Autant vous dire que j'ai quand même séjourné aux frontières du déni pour demander à mon amoureux de la prendre dans le rayon, vu que moi, rien que de penser à son usage, j'étais moyennement partante.

Et finalement (on a envie de dire ouf, je vous renvoie aux raisons profondes qui font que j'ai bien vécu cette césarienne, ça tient à peu de choses), on en a pas eu besoin.

Du coup, dans l'idée de rendre service à ma voisine et camarade twittérienne Neea, je lui ai offert la bouteille, comme une aînée passe le flambeau de la maternité, comme un trophée qu'on se transmet, etc (je vous laisse broder ici les envolées lyriques de votre choix).

Pour ne rien vous cacher, on a pas creusé le sujet de nos périnées et de nos ressentis sur le sujet.

Mais il se trouve qu'elle aussi a accouché par césarienne.

De là à dire que l'huile de pépin de raisin est le meilleur répulsif de l'accouchement naturel au monde, il n'y a qu'un pas que je franchirai avec toute la mauvaise foi dont je suis capable.

(Et oui, le titre est une provoc, que les commentateurs attirés par les moteurs de recherche des générations futures me pardonnent.)

vendredi 5 septembre 2014

Mais ça c'est bien passé, bordel, euh !!!

Je reviens sur cette histoire de césarienne.

Je savais, parce que plusieurs amies sont passées par là, y compris dans des temps où mes projets de maternité n'étaient pas encore formulés, que certaines femmes vivaient très mal cette façon de donner naissance.

Et je précise directement dès le début de ce billet qu'il n'est aucunement question pour moi de nier leur souffrance ni les raisons pour lesquelles elles en viennent là. Chacune digère ce qu'elle peut de sa vie, son entourage, la pression social et son monde intérieur, chacune réagit différemment, et si certaines femmes souffrent, il faut les aider à passer le cap.

Pour ma part, ça n'est pas le cas du tout.

Au contraire, l'accouchement par voie basse de l'aînée reste encore, plus de 8 ans après, un souvenir douloureux, violent, compliqué. L'autre jour je me disais : bon ben au moins, je n'aurais plus à avoir peur de comment va se passer l'accouchement, je m'arrête là, et cette pensée était directement liée à la naissance de ma fille.

J'ai mis un mois à pouvoir formuler que je la trouvais magnifique à haute voix, un an à pouvoir raconter cet accouchement. Et quelques années de plus à me dire que bon, oui, je pouvais faire un autre enfant, tant pis, au pire je meurs sur place mais j'aurais connu la joie (j'exagère à peine).

Autant pour son frère, j'ai été tout de suite plongée dans le bonheur de profiter de lui (à part les agrafes un peu douloureuse et les changements de position à négocier avec un peu d'attention les premiers jours, j'avais à peu près oublié qu'on m'avait ouvert le ventre moins d'une semaine après). Je me suis sentie disponible pour lui, pour moi, pour son père, sa soeur et son frère, très rapidement et on profite bien, malgré la fatigue inhérente à la présence d'un tube digestif trop mignon dans votre vie.

Du coup je suis un peu en décalage. Que ça soit le personnel de l'hôpital (visiblement, il est important pour eux de prendre en charge la fameuse souffrance au plus tôt, et je peux vous assurer qu'il ne se sont pas jetés sur le bistouri, la bave aux lèvres et l'envie d'en découdre, il ont pris le temps de s'assurer que c'était la meilleure option possible et avaient l'air désolés de m'annoncer que bon, il faut y aller, là), le médecin de la PMI, mais aussi les femmes qu'on croise et qui demandent si tout s'est bien passé.

Je réponds oui, avec enthousiasme. Si on en vient à constater que Lomalarchovitch est né par césarienne, j'ai en général droit à une exclamation horrifiée "ah mais il né par césarienne, quand même !". Ben oui. Mais du coup il est né vite, vivant, et moi aussi. Enfin pas vite mais vivante. Et en assez bon état pour l'accueillir rapidement mais dans une bouffée d'amour plutôt que dans un gémissement de souffrances.

Peut-être que je n'ai pas besoin de la preuve par le vagin pour être investie par ma maternité. Peut-être que chez moi, ça se joue autrement. Ou je ne sais quoi d'autre. Peut-être, on ne sait pas, que mon espèce de gros bon sens paysan me dit que si on pratique ce genre d'intervention depuis plusieurs millénaires, à force, ça devient quasi aussi naturel que le chemin prévu à cet effet ? (Je rigole, hein).

Tout ça pour dire : ça c'est, dans ma tête, dans mon corps, dans notre histoire de famille agrandie, dans mon rapport à mon fils, bien passé. Très bien, même. Et j'en suis heureuse et soulagée.

Mais je trouverais ça chouette, puisque j'ai l'intuition qu'il y aura des femmes pour en avoir souffert, dans les commentaires, que celles qui ont passé le cap et qui s'y trouveront aussi nous raconte, quel a été leur déclic, leur truc pour passer outre. Histoire que je ne me contente pas de vous balancer que je vais bien, mais que ça serve aussi un peu.

On y va ?

jeudi 4 septembre 2014

"Je"

Je ne suis pas une sainte, une idole, une madone.

J'ai des colères, des emportements, de la moquerie trop prompte à sortir.

Mais j'aime les gens. J'aime leur chaleur, leur envie de partage. J'aime nos différences et nos ressemblances.

Je ne suis pas incassable.

Mais cet amour des gens, des humains particuliers, me rend forte.

Je ne suis pas rancunière en générale.

Faut juste pas toucher à ma famille, aux archi proches. Sinon, là, c'est foutu pour la vie. Y en a deux ou trois, sur ma listes de gens pour qui c'est définitivement foutu, c'est pas lourd, en 39 ans de vie, quand on y songe.

Je ne suis pas belliqueuse. Mais j'ai pas peur du combat. Les fouteurs de merde m'agacent mais ne me font pas peur. Personne ne pourra, je crois, me reprocher manque d'honnêteté ou hypocrisie. Je suis malheureusement réputée pour dire très franchement ce que j'ai dans la tête.

Et aucun emmerdeur n'aura ni ma liberté de penser, ni celle de m'exprimer.

Grâce à ma famille, à ma tribu, et à mes proches, je suis solide. Équilibrée.

Du coup je peux me faire couillonner un peu candidement, à cause de cette envie de faire confiance aux gens, de tirer ma force de notre humanité.

Mais c'est principalement ça qui me rend forte aussi. La foi dans ce que l'autre peut avoir de bon. L'humanité.

Alors bon.

Autant vous dire que c'est pas pour tout de suite que je vais faire cliente de la dépression, de la rage qui possède ou de l'obsession maladive.

Je vais juste devoir me faire un peu violence pour respecter ma règle de "même si on a envie de faire confiance il va falloir prouver a priori et non jusqu'à preuve qu'elle n'était pas bien placée".