jeudi 28 mars 2013

Tousse pas maman !

Au bureau, on a une collègue qui s'auto surnomme "maman". Sur un mode Audiardo-Béruriesque, hein, pas qu'elle se prenne pour nos mamans.

Du coup, parfois, quand on lui cause, on croirait un peu qu'on parle avec l'inénarrable Norbert (mais si, faites pas semblant de ne pas savoir qui est Norbert de Top Chef de l'an dernier !!).

Bref, hier, quelqu'un me dit un truc débile, et comme malgré l'aspect quotidien de la chose, je ne suis pas encore habituée, je m'en étouffe en buvant mon thé. Quinte de toux s'ensuit, et là, je l'entends me dire :

"Tousse pas maman, y a rien de chaud !".

Moment de silence incrédule sur l'open space.

Echanges de regards rigolards.

Puis fusent les "mais qu'est-ce que tu racontes ?", "qu'est-ce que tu as dit ?", "mais d'où tu sors ça ?".

Elle extrêmement étonnée qu'on ne connaisse pas cette expression à ses yeux très répandue. Quelques recherches sur les internets lui ont montré que quand même, on était pas les seuls à ne pas connaître.

Et elle, hilare, assez convaincue que c'est le reste du monde qui a tort, même pas victime d'une quelconque ribote [1].

Faut dire, c'est déjà elle qui, la semaine dernière, nous avait fait un exposé sur le fait que les hommes de cavernes étaient de mauvaise humeur parce qu'à force d'être dans les cavernes, ils ne voyaient pas assez le soleil, comme nous en hiver.

Si, comme moi, vous vous posiez la question de savoir comment on peut établir que les hommes des cavernes étaient de mauvaise humeur, sa réponse vous éclairera : "ben ça se voit, maman, à la télé, ils sont toujours en train de grogner".

C.
Q.
F.
D.

Note

[1] Excès de table, et surtout de boisson

mercredi 27 mars 2013

Le parler vrai

Hier j'ai pris part à une réunion fort intéressante, en présence de tous nos directeurs commerciaux, de leur chef, du mien [1] et bien sûr leurs costards et leurs cravates.

Outre le fait que c'était vraiment intéressant, et que c'est chouette d'être embarquée dans ces moments d'échanges où la stratégie se dessine, j'ai pu, à la teneur des échanges, deviner quel était le dernier thème des formations des chefs des commerciaux.

Il y en avait un qui sortait cette expression à tout bout de champ.

"Le parler vrai !"

"On va leur parler vrai !"

"Il ne faut pas hésiter à leur parler vrai !"

Le tout avec la ferveur d'un nouveau converti.

C'est à se moment qu'il faut s"interdire tout dépris[2]. Ok, les nôtres sont sensibles au jargon, aux modes, au dernier qui a parlé qui a raison. Ok ils cherchent le moyen le plus facile de convaincre leurs futurs clients que c'est avec nous qu'il faut travailler et sont prêts à beaucoup pour ça.

Mais tout bel effort vers la simplicité dans la communication est bon à prendre. Toute volonté d'élaguer le superflu pour aller à l'essentiel est à encourager.

Ravaler, alors, les "c'est vrai, avant on leur parlait faux, mais ça c'était avant".

Ricaner, quand même, un peu, intérieurement. On est pas des bêtes.

Mais sachez le brave gens, aujourd'hui, quand on cherche à vous vendre un truc, on va tenter de le faire en vous parlant vrai. Il fallait y penser, non ? :D[3]

Notes

[1] autant dire qu'on était pas beaucoup de femmes, oh ! comme c'est étonnant ! Alors qu'on fait toute cette communication sur la diversité cheux nous

[2] sentiment par lequel on déprise, et qui est moins fort que le mépris de la gent commerciale

[3] Ok, en vrai, je ne m'en remets pas de rire. Ca et "on veut faire un "tout en image" avec du texte", j'en peux plus !

lundi 25 mars 2013

Ces gens-là

Il est temps, grand temps, de faire face à une vérité qui, si elle nous est incompréhensible, à nous autre humains non sortis de la cuisse de Jupiter, n'en est pas moins un fondement de ce qui se passe dans la tête de gens qui défilent pour la manif de la honte, ces derniers temps.

Nous demandons l'égalité des droits face au mariage, notamment[1]. Il faut savoir que ces gens-là ne considèrent pas l'égalité des humains comme un fondement de notre société.

Ils nous sont supérieurs, par leurs valeurs, leurs choix de vie. C'est eux qui le disent, hein ?

C'est quelque chose contre quoi je me suis heurtée il y a quelques mois. L'épouse de feu mon oncle, aveuglée par sa rage à dézinguer le compagnon de sa fille qu'elle détestait, nous a sorti une diatribe au cours de laquelle elle ne s'est même pas rendu compte que c'était, aussi, mes choix de vie qu'elle jugeait, condamnait. (Ainsi que ceux de nombreuses autres personnes, mais qui n'étaient ni à table, ni à elle apparentées).

Dans son discours, il apparaissait notamment que les gens qui ne désirent pas se marier mais ont des enfants ne veulent pas ce qu'il y a de meilleur, ont dans l'idée à l'avance qu'ils vont se séparer et donc (sic) aiment moins leurs enfants que les gens qui se marient (devant Dieu, sinon ça vaut à peine).

Elle ne voyait pas le problème à me condamner dans le même panier puisque moi, c'est pas pareil, c'est la famille. Je passe sur l'absence de rigueur de l'argument puisque justement, c'est mon "point".

Et elle ne voyait aucun problème à considérer comme seule règle acceptable celle de "son monde", monde qu'elle décrivait comme, en effet, fermé à ce qui se passe autour, ailleurs, centré sur son système de valeurs accepté comme unique vérité possible en ce bas monde.

Il va de soi que la charité, la tolérance, l'amour du prochain prônés par le christianisme dont ce "notre monde" se réclame n'existe que dans nos têtes d'objecteurs. Ils sont le monde des élus, ils n'ont pas besoin de s'abaisser à ces considérations, autrement que dans leurs bonnes oeuvres occasionnelles.

Alors autant je crois qu'il a pu être utile d'échanger avec des gens qui se positionnaient contre cette forme d'égalité par préjugé culturellement acquis, par méconnaissance des discriminations faites, des souffrances engendrés, je crois, oui, que parfois il a été possible de faire bouger les idées, de les enrichir.

Autant je pense que devant le mouvement imbriaque [2] des marcheurs de la manif de la honte, seule notre indifférence nous protégera de leurs illuminations.

Au final, ils ne sont pas si nombreux. Ils sont persuadés que de pousser leurs gamins devant, c'est un acte de bravoure héroïque, comme d'en envoyer un au séminaire et l'autre devenir chevalier. Ils ne VOIENT PAS le problème que de hurler à la face du monde que leur modèle parental est le meilleur, puisque c'est celui de leur monde.

Sauf que leur monde appartient au passé de mon pays. Ils en sont la dernière gerbe.

Et puisque dialoguer avec eux est impossible, je les compisse de mon mépris le plus total.

Soyez les enflures que vous voulez être. Ce n'est pas grâce à vous que le monde ira mieux. Et puisque vous croyez au jugement dernier, craignez pour vous. Vos actes fanatiques d'illuminés confits dans la haine ne devrait pas vous valoir beaucoup d'honneurs.

Pendant ce temps là, on va s'acharner, nous, à essayer sourire par sourire, mot par mot, indignation par indignation et parfois loi par loi, à tenter de ne pas laisser sombrer l'égalité, la fraternité des humains entre eux quelle que soit leur naissance.

Quel que soit leur monde.

Notes

[1] et comme le faisait remarquer Eli l'autre jour, nous serions bien inspirés de mettre autant d'énergie dans toutes les questions d'égalité

[2] Ivre, fou, stupide

jeudi 21 mars 2013

Rébellion militante

J'ai honte. J'ai un truc à vous confesser. C'est très grossier.

Ce matin [1], sur la route. Un pont qui enjambe l'A86.

Des banderoles tendues dans sa largeur, s'opposant vivement au mariage pour tous, conspuant Taubira, faisant un amalgame du type "on veut du boulot, pas du mariage homo" incompréhensible dans sa logique.

Et trois mecs à agiter des petits drapeaux au logo de la manif dont je ne dirai pas le nom tant ça m'exaspère.

Petite consolation mesquine, ils se gèlent le cul.

Mais ça me met en pétard qu'ils agitent la propagande de leur godan [2] sans qu'on puisse même leur répondre.

Alors j'ai fait la seule chose que mon statut d'automobiliste en mouvement me permettait. J'ai honte, c'est même vulgaire. Mais je n'avais que ça ou périr étouffée par mon indignation.

J'ai tendu un gros doigt d'honneur à celui qui regardait dans ma direction en passant.

Je sais, c'est nul, c'est moche, c'est pas bien.

Mais au moment où, à la légère crispation, je me suis dit qu'il avait vu, je me suis sentie teellllement soulagée d'avoir pu, au moins un peu, dire que ça n'est pas parce qu'ils occupaient cet espace et qu'on ne pouvait pas ne pas les voir qu'on allait être d'accord.

Merde quoi.

(Bon, ok, je sais que c'est mal, mais pour de vrai, je n'ai pas vraiment honte. J'en peux plus).

Notes

[1] un lapin a tué un chasseur

[2] Conte, tromperie

mercredi 20 mars 2013

Projets d'ailleurs

Pour qui connaît l'agenda de ministre de mon saltimbanque Enchanteur préféré, il n'est pas difficile de deviner que notre vie sociale du week-end est compliquée[1].

Mais cette année, nous ne nous sommes pas laissés faire par le temps qui ravage tout sur son passage, file trop vite et toutes ces sortes de choses ! Non non, toute occasion de prendre l'air étant la bonne, nous avons op-ti-mi-sé ribon-ribaine [2].

Ok, le bref séjour Toulousain, s'il était complètement satisfaisant du point de vue amical, était un peu plus compliqué de celui des trajets.

Mais là.

Là !!!

LÀ !!!!

Je viens d'envoyer le chèque d'acompte, les statistiques météorologiques sont de notre côté.

Et sauf si le ciel nous tombe sur la tête, nous irons passer un bout du week-end de la Pentecôte en Bourgogne. Envie de montrer à ma fille un bout de son histoire familiale (la pauvre, elle croit qu'elle est vietnamienne :D). De lui montrer des endroits où j'ai fixé des souvenirs d'enfance, de vadrouiller à nous quatre ailleurs qu'entre nos quatre murs, de manger et boire des bons produits du cru !

De sortir l'appareil à faire de belles images, de prendre le temps, de sortir du quotidien, de voir de beaux paysages, de sniffer l'air de la campagne (j'espère que c'est encore la campagne, là-bas, dites donc !), d'aller voir le Musée Colette et les potiers de St Amand, de sourire à la vie.

Et pis c'est tout.

Non mais !

Notes

[1] Je vous encourage, d'ailleurs, à aller l'applaudir, histoire qu'on ne soit pas loin l'un de l'autre pour rien :D

[2] Coûte que coûte

mardi 12 mars 2013

Rêver télétravail, depuis le bureau...

Ah ! Si je n'avais pas eu cette réunion, ce matin, je crois que je serais restée travailler à rémotis [1], bien à l'abri de l'agitation neigesque.

Encore que, pas eu à me plaindre, pour moi, ça roulait fort bien ce matin, et à peine deux endroits un petit peu glissouilleux (enfin surtout pour la jeune femme qui est entrée dans la rue du parking du bureau derrière moi comme un cowboy et dont j'ai vu l'arrière - de voiture - chasser d'un côté puis de l'autre, là où j'étais passée sans encombre et beaucoup plus lentement 45 secondes plus tôt).

Mais de les entendre parler apocalypse, transports bloqués, et autres, ça me donne envie de rentrer avant que la fin du monde n'arrive, de regarder la neige depuis ma fenêtre de bureau de la maison et pas du bureau, bref, de co-coo-ner !

Le pire, c'est que celle avec qui j'ai réunion vient du fin fond du 9-5 et qu'à l'heure qu'il est, elle n'est pas arrivée, peut-être bloquée par les fameuses intempéries dont on va entendre parler aux infos toute la journée ?

Note

[1] À l’écart

samedi 2 mars 2013

Un premier jour de vacances

Aujourd'hui, je vous le dis tout de go, pas question de me poser des questions sur les vêtements qui gongonnent[1] ou pas, de s'il fait chaud ou froid.

C'est mon premier jour de vacances et de repos très très fortement mérité, physiquement, émotionnellement.

Alors mon grand rendez-vous du jour, c'est avec le gardien, pour lui céder l'aquarium qui ne sert à rien au fond de la cave. Et le reste du temps, ça sera en pyj, sous la couette, à lire ou à câliner mon Enchanteur, quand il y sera.

Et toc et paf, j'ai dit.

Note

[1] e dit de pièces de vêtements qui font des plis et vont mal

vendredi 1 mars 2013

Macarons

Depuis quelques jours, gavée que l'humanité entière sache faire des macarons, sauf moi, je me suis lancée.

Après une première tentative prometteuse, mais néanmoins râtée, faute d'équipement digne de ce nom, mon Enchanteur m'a Valentineusement équipée des plaques idoines, et je peux le dire maintenant, je masterise le macaron au spéculidou (merci encore mille fois, Jath, grâces te soit rendues).

Le plus compliqué, au fond, c'est de conglutiner [1] sucre glace et poudre d'amandes (quelle misère pour la rendre la plus fine possible, celle-là) avec les blancs d'oeufs. Ca porte le joli nom de "macaroner", ce conglutinage, c'est bien plus joli, non ?

Macarons

Tournée de macarons du soir en prévision du retour nocturne du comédien Enchanteur

Prochaine étape : macarons au cacao et spéculidou !

Note

[1] Joindre deux ou plusieurs corps avec une matière visqueuse