lundi 29 décembre 2014

Tempus fugit

Vous vous rendez compte ? Il y a environ un an, à quelques jours près, je vous annonçais que nous avions un bébé en cours de fabrication.

Le temps passe à une vitesse fulgurante.

Il nous restait 6 mois à l'attendre, il est avec nous depuis 5 mois et demi.

Un truc de dingue. Alors même que cette grossesse m'a semblé interminable.

Comme pour sa sœur, je ne fais pas tellement le lien entre l'état de grossesse et ce bébé si plein de vie et de personnalité qui est maintenant au cœur de l'intendance de la maison. Et de l'attention générale, et d'une part non négligeable de nos rires et sourires à nous tous.

Il est là, tellement là, ce bébé si attentif, si happy merry baby, si souriant. Il a conquis le cœur de ses frère et sœur, il a envahi celui de ses parents, il a pris sa place immense de mini géant. Il fait paraître ses aînés gigantesques.

J'aime tant tellement ses rires silencieux (bouche grande ouverte, yeux plissés, il s'exclame sans un son, histoire de se démarquer ?), ses "heu" enthousiastes dès que de la nourriture passe à sa portée, sa façon de regarder le monde qui me rappelle sa sœur au même âge, sa façon de s'annexer nos mains, doigts, ce truc qu'il ne fait qu'à moi, de gober la pommette ou le menton quand il est particulièrement heureux de me voir (faut dire, je pique moins que son père).

Comme le bonheur est vif de l'avoir comme fils. Et dire qu'il y a un an, on ne faisait que se douter, qu'il est loin, ce temps.

Maintenant c'est comme s'il avait toujours été là.

Pieds

jeudi 26 juin 2014

La grande flemme

La flemme d'allumer l'ordinateur, d'écrire, de bouger, la flemme ou les tiraillements qui rappellent à l'ordre. La flemme de m'installer sur mon tabouret ergo-japonisant pour lire et commenter ce qui se passe ailleurs [1].

Un peu moins de 3 semaines. MAX. Bizarre. Dans trois semaines maximum il y aura un bébé dans cette maison. S'il se fait sentir très concrètement dans mon corps, j'ai encore du mal à faire le lien avec la réalité d'un nourrisson dans nos bras sous peu.

Et puis parlons-en de ces trois semaines. Les parents arrivent, il y aura donc une garde rapprochée autour de moi tout le temps : pourquoi attendre ?

Hey Petit Machin, tes derniers cheveux, tes petits ongles et tes 15 grammes de gras par jour, tu peux faire ça de dehors, aussi, tu sais ? ;)

Parce que mine de rien, on a hâte de faire ta connaissance.

Note

[1] et puis cette histoire de commentaires qui m'enchaînent dans les spams me saoule, d'une force !

mardi 10 juin 2014

Levée du secret

Le secret n'est pas que mon Enchanteur a eu 40 ans vendredi, non, non; non. Mais c'est lié. Figurez-vous que, comme son père, il ne conçoit un anniversaire que célébré le jour J.

Or, quand le jour J tombe un vendredi, ça pourrait sembler une aubaine, sauf pour lui qui s'occupe à incarner un odieux Dom Juan qu'on adore détester aux heures de banquet ouvrables.

Du coup que faire ? Comploter, proposer aux amis, à la famille, de venir au théâtre lui faire une belle salle pleine de gens qui l'aiment et qu'il aime ? Mais oui !

C'est donc ainsi qu'avec beaucoup d'amour, d'amitié, et de complicités diverses, nous avons organisé dans le plus grand secret (enfin il paraît qu'il se doutait que quelque chose se tramait, mais c'est facile de dire ça après, hein !) la venue d'un public digne d'un tel anniversaire.

Malgré la légère angoisse de se demander si, finalement, ça n'est pas une mauvaise blague à faire à un comédien, particulièrement dans un théâtre où il est difficile d'ignorer le public, sourire des réponses affirmatives, des confirmations, et des magnifiques "poker face" d'un certain nombre de convives qu'on a vus entretemps et qui n'ont rien trahi.

Bien sûr, quand nous avons croisé coup sur coup deux des invités juste devant le théâtre un peu avant l'heure de la représentation, je me suis rendu compte que j'avais un peu séché les cours de l'Actor Studio et que le meilleur comédien de nous deux, c'était résolument lui. Mais qu'importe, même soupçonneux, la vraie surprise pour lui serait de voir l'ensemble de nos frimousses réjouies.

Et puis tenter de profiter de la pièce malgré la hâte de le voir après, d'enfin pouvoir rire et libérer le secret ! Voir son sourire radieux aux saluts et se dire que ça avait l'air de le rendre heureux...

Et enfin profiter de quelques moments ensemble, famille, amis, de rire, de mots tendres, de blagues et de plaisir à être ensemble.

Merci encore à tous les complices. C'était chouette de faire ça avec vous, et vous avez participé, je crois, à un joli moment d'émotion pour lui.

Et pour les quelques uns d'entre vous qui étaient mêlés à une conversation implicant un film français des années 80, une histoire de casting pas tout à fait en famille et le port distingué du polo, sachez qu'on a reçu le DVD pour réviser avant les moqueries. Gniark gniark gniark.

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jeudi 5 juin 2014

D'un oeuf et d'un peu de mauvaise foi

Or donc je vous avais laissés avec des œufs crus et des œufs durs, sur ce rire là.

Depuis, et grâce aux recommandations de Jath, j'ai tenté la teinture d'œufs pour les distinguer. Mais je n'ai pas le bon type de colorants et je n'ai donc pas d'œufs aux couleurs vives, juste une petite nuance de pigmentation, assez pour voir la différence, pas assez pour que ça soit rigolo.

Quoi qu'il en soit, mon Enchanteur plus qu'attentionné s'enquérait l'autre matin et comme très souvent de mes désirs pour le petit déjeuner. En bonne princesse affalée, je listais, donc, ces envies, dont un œuf.

Il est revenu avec un plateau et un peu d'inquiétude : "tu as changé le rangement des œufs ?". Mais non, mais non, il sont toujours à droite des rangements à œufs.

Le voilà, donc, équipé d'un œuf et moi d'un sourire moqueur : à sa couleur, j'étais sûre qu'il était cru.

Il faut dire qu'il faut se méfier de mes sourires moqueurs, je peux me tromper avec beaucoup d'aplomb (mais je sais dire quand j'ai gouru, après !).

Je taquine, donc, il me rétorque que pas du tout, il a bien pris l’œuf à droite. Je défie : ben casse-le alors.

Et je ne sais pas sur la foi de quelle mauvaise foi le voilà à taper l’œuf contre le fond du plateau, et sans doute à me maudire in petto car, figurez-vous, j'avais raison.

J'ai beaucoup ri (avant de me servir de l’œuf et d'un autre de ses copains pour les brouiller ensemble).

Pour ceux qui s'interrogeraient, il n'y avait que deux œufs durs, placés tout à fait à droite du compartiment à œufs de droite. Distinguables pas leur couleur plus pâlotte que les autres, mais avec un petit contre-jour, pas évident à saisir du premier coup d’œil. Alors que pour mon Enchanteur, à droite, ça voulait dire : tout le compartiment de droite.

(Mais quand même, j'ai vraiment beaucoup ri).

(Et oui, le mot œufs est très présent dans ce billet, j'en suis consciente !)

mardi 15 avril 2014

Un samedi comme un feu d'artifice d'émotions

Samedi on a marié des amis, Eric et François Quand je dis "on", c'est une image, bien sûr, on s'est contentés de manifester, par notre présence et nos sourires, notre plaisir à être à leurs côtés, ce jour-là.

C'est curieux comme on sent encore, plusieurs jours après, la magie des émotions qu'ils nous ont transmises, de celles qu'on a fait circuler.

À la mairie, déjà, il y avait une douce euphorie qui plânait, des sourires en pagaille, des oh d'admiration devant de belles tenues, des petits rires qui disaient "on y est, dans quelques minutes ça sera pour de vrai".

Je ne sais pas pour les autres, particulièrement pour ceux d'entre nous qui ont fait plus que quelques manifs et donné des mots de soutien, je pense à ceux d'entre nous qui ont milité depuis des années pour les droits des homos, mais déjà moi sur qui le vit comme sympathisante de l'espèce humaine et pas comme une injustice personnelle, j'avais cette petite peur qu'on ait rêvé, qu'on nous foute dehors, qu'on nous dise que non mais quand on mariera des garçons ou des filles ensemble, les cochons voleront. Une toute petite pointe de peur; parce que ça a été si violent, ça continue à l'être, qu'on doute de la véracité de ce grand bonheur, de ce soulagement.

Mais si, le maire les a mariés et bien mariés, ils ont dit oui avec beaucoup d'application tous les deux.

Je ne peux pas vous dire à quel point les voir rayonnants comme ça, c'était contagieux. Quelque chose qui vous prend aux tripes et vous fait dire que la vie est belle, que si l'amour palpable entre ces deux-là se répandait dans le monde, il en serait plus vivable.

Et puis le soir on s'est retrouvés pour faire la fête. Il y a eu de très belles tenues, dont un certain nombre de kilts fièrement portés. IL y a eu des hôtes aux petits soins, du bon manger. Il y a eu de fort jolis acrobates, encore plus talentueux que musclés. Et il y a eu des mots très forts.

Bien sûr des mots militants, des mots qui racontaient des blessures anciennes, des mots qui évoquaient des douleurs. Mais aussi des mots d'amour si forts qu'on a pleuré, tous, un peu, beaucoup. Qu'on s'est pris dans les bras. Qu'on s'est serré fort. Que chacun d'entre nous ressentait l'amour et l'amitié qui circulaient entre nous, que chacun d'entre nous avait l'impression d'y participer un peu. Contents d'être là, contents d'être ensemble, amis de longue date ou pas, réchauffés par le bonheur ambiant (et quelques mojitos, pour certains).

C'était incroyable, cette sensation, et je crois qu'on peine tous un peu à descendre, encore.

Et puis dans les mariages on danse ! (Enfin pas moi, encore trop douloureuse du bras, déjà trop apataudie par un ventre sphérique). Il y a eu ceux et celles emportés par le démon de la danse qui ont réjoui et fait l'admiration de tous. Il y a eu celui qui a honoré le magnifique Gareth de 4 mariages et un enterrement par son stye très personnel et communicatif de plaisir. L'un des mariés que j'ai découvert, à mon grand étonnement (d'ailleurs pourquoi de l'étonnement ?) roi du dance floor.

Dans les danseurs me restera l'image de François, tétanisé par sa valse, dans laquelle on voyait à la fois un moment un peut compliqué à passer et un grand geste d'amour pour célébrer ce jour avec son tout nouveau mari. C'était bien plus beau que ce qu'il s'imagine sans doute, à regarder.

Merci encore, vous deux, pour cet incroyable journée. C'était plus qu'un bonheur que de partager ça avec vous. Et merci à tous ceux qui ont fait circuler l'amour.