La vie et toutes ces sortes de choses

samedi 24 mai 2025

On dit aussi gabian

L'état dans lequel les riches et puissants de ce monde a mis les réseaux sociaux, la fatigue militante, l'épuisement lié à l'exposition constante du pire du café du commerce, la dispersion des pensées qu'on aime lire/écouter a au moins un effet fort positif : des blogs ouvrent.

Parmi eux, j'attire votre attention sur l'un qui vient d'émerger (enfin vu la quantité de lecteurs qu'on a en commun, vous savez sans doute déjà, mais si vous ne saviez pas, ça serait dommage) : Le cri du goéland le soir au dessus des jonques.

Alain Korkos est de retour parmi les blogueurs, youpi ! Ceci est la bannière de son blog,  Il s'agit de la partie droite d'une peinture de Pu Ru : Un atelier dans les montagnes verdoyantes. Il représente, sans grande surprise, des montages verdoyantes et il faut aller lire son blog pour en savoir plus.

Pour les non sudistes, on dit aussi gabian (pour goéland, pas pour jonque), et le gabian-goéland, on le sait, a un cri doux et mélodieux (arf) ce qui ne m'empêchera pas de vous assurer avec certitude que nous allons passer, avec ce blog, de bien belles heures de lectures érudites, jolies, drôles et pédagogues.

La fin du billet inaugural, si je n'ai pas réussi à vous inciter à cliquer, dit ceci : "Comme quoi il faut toujours faire attention : une image peut en cacher une autre."

C'est bon ? Convaincus ?

Méfiez-vous un peu quand même, je crains que ce blog ne déclenche de la connaissance supplémentaire, de la rêverie, de l'ouverture à des mondes lointains. Par les temps que nous vivons, ça risque de faire de vous des gens dangereux.

Bonne lecture !

jeudi 22 mai 2025

The ugly naked guy habite dans le 9e

Je ne sais plus si j'ai déjà raconté ici[1], il y a, juste de l'autre côté de la rue par rapport à mon bureau, un appartement qui me fait rêver.

On le voit depuis notre toit-terrasse, avec sa grande baie vitrée, sa terrasse confortable, je lorgne dessus comme si j'avais les moyens d'une pareille envie. J'y installerais bien livres et orchidées pour y couler des jours contemplatifs, exposée plein Est.

Mon appartement de rêve de biais, on voit sa terrasse qui donne envie de lire au soleil.

Comme vous le voyez maintenant, cet appartement est au dernier étage, légèrement plus bas que nous, et bénéficie d'une vue assez chouette sur... moi quand je glande fais une pause au soleil ou bois mon premier café de la journée. Enfin on doit voir deux ou trois trucs, au loin, de type architectural, quand même.

Il y a peu j'ai constaté qu'il était habité.

Par un mec qui doit penser qu'il n'a aucun vis-à-vis, se lève vers l'heure de mon café, et déambule à poil chez lui comme s'il était seul au monde.

L'immense baie vitrée qui donne sur la chambre en mezzanine de l'appartement de mes rêves.
mai 2025

Je le sais parce que l'autre jour, je regardais distraitement dans sa direction quand je l'ai vu passer, puis repasser, pui re repasser, très à l'aise.

Il n'est même pas si ugly que ça, le naked guy. Un corps d'humain pas très jeune, ni très mince, mais heureux d'offrir sa peau à l'air, voilà.

Depuis ce matin, je sais que c'était aujourd'hui son jour de changement de draps et qu'il vit avec un autre monsieur (qui lui se vêt quand il se lève).

C'est fou, ce qu'on apprend des gens, quand on regarde distraitement au loin.

Note

[1] Si vous saviez à quel point j'oublie ce que j'écris sur mes blogs, vous seriez atterrés.

mercredi 21 mai 2025

La vie de mes livres

Mise à jour en bas !

Bon. Quelques-uns d'entre vous ont ricané quand j'ai annoncé avoir craqué le truc de la table de nuit incapable de contenir une pile à lire digne de ce nom.

De fait, c'est une victoire : non seulement je peux en accueillir bien plus qu'avant, mais en plus je peux faire des piles verticales si l'alignement horizontal ne suffit plus ; les capacités d'extensions sont encore prometteuses.

Evidemment, les choses étant ce qu'elles sont, une réaction en chaîne se créé. Au fur et à mesure que je les lis, ils migrent de la pile à lire aux étagères.

Qui sont pas loin d'être pleines, malgré mes efforts pour anticiper et garder un peu de place.

Donc, ça bouge.

Je dépose régulièrement des livres à la boîte à livres, ou à la bouquinerie à l'intérieur du marché. Il y a un petit piège, qui consiste à ne pas repartir chargée de livres trouvés sur place, dans lequel je tombe régulièrement.

Et puis, si la plupart du temps je m'en fous, je suis en ce moment assez peu satisfaite du rangement des étagères (pourquoi ? aucune idée, je ne dois rien avoir de mieux à penser). Donc je fais des essais et je déplace des piles. Ca me permet de constater que la femme de ménage ne fait la poussière que sur les surfaces absolument complètement vides. Donc : pas sur le devant des étagères, car il y a des livres dedans. Bref).

Je crois que je suis à peu près arrivée à un truc qui fonctionne dans ma chambre ; si vous voulez voir qui je suis, allez inspecter les bouquins qui y sont rangés.

Dans le salon, pas du tout.

J'attends donc stoïquement de m'en foutre à nouveau.

Et je zieute les endroits de l'appartement où je pourrais caler une ou deux Billy de plus, quand la crise des étagères pleines reviendra (un non problème qui fait ma joie depuis quasi 5 décennies).

Autant vous dire que les choses ne vont pas dramatiquement mal.

--- Update du lendemain.

Oups.

Le lendemain de l'écriture de ce billet un afflux massif est venu prouver ma théorie : l'expansion verticale est très prometteuse.

vendredi 16 mai 2025

Prendre soin de soi

Souvent, on dit "prends soin de toi".

Parfois on le pense.

Une sorte de "et la santé bien sûr" des jours hors fêtes.

Régulièrement, quand on est une meuf, la notion de "prendre soin de soi" englobe plus ou moins consciemment l'idée de soin du corps. Massage, coiffeur, manucure, etc.

Pour n'étonner personne, c'est une vision du soin de soi qui me fait remonter les épaules au niveau des oreilles, grincer des dents et fuir en courant. Je veux dire : dans le meilleur des cas, ce genre d'activités m'ennuient profondément.

Ca n'est même pas une question de contact ; c'est plutôt une question de choix de la personne qui nous touche (et éventuellement de genre d'activité. Je veux dire, le mec idéal m'ennuierait puissamment s'il lui prenait l'idée saugrenue de me faire une manucure).

Si on élimine les "soins de soi" qui nécessitent une autre personne (se lover au creux de bras aimés, ça demande un nombre de paires de bras supérieur à un, pour être pleinement satisfaisant à mon sens. Je sais que certaines personnes s'entourent elles-mêmes de leurs bras et que ça doit être vaguement bon pour le système nerveux, moi ça me donne l'impression d'être pathétique à me rappeler que personne n'a envie d'ouvrir les siens pour moi. Sauf Cougarillon quand je fais une sale tête mais il est contractuellement obligé. Bavarder au fil des mots, je peux faire seule mais c'est mieux à deux, ou plus), me restent : du temps à rêvasser, du temps pour lire, pour écouter de la musique. Aller voir un film, bon, de préférence, prendre des photos, même pas très bonnes.

La bonne nouvelle c'est que c'est assez facile à réaliser avec un budget raisonnable.

Pas comme "aller voir ailleurs comment y sont les gens", qui est une activité qui me fait du bien aussi mais dans des conditions moins simples et moins accessibles.

La mauvaise c'est que j'ai mis si longtemps à m'en rendre compte.

jeudi 15 mai 2025

Matin griffu

Matin griffu : je n'ai pas assez dormi (beaucoup pas assez, je suis habituée à un peu pas assez). Je me sens épineuse et facile à blesser.

Matin seule : aucun enfant n'a dormi à la maison. Me voici prête tôt.

Alors matin promenade, descendons un arrêt avant pour marcher un peu, prendre une dose de soleil, passer par un autre itinéraire que d'habitude. Pas pressée d'arriver.

Et toute griffue et épineuse que je suis, je finis par dégainer de quoi fixer une ou deux ou trois images. Souvent pas très nettes, j'attrape au vol, je cadre à peine, souvent je ne m'arrête même pas. On s'en fout, c'est pour ma carte postale intérieure, on verra bien, au pire je jette, au mieux de l'indulgence. Le sourire me vient, enfin. Pas trop large, mais suffisant.

Ce matin donc, entre Place de Clichy et le bureau via Blanche, j'ai vu ça.