Il y a une courbe de la digestion.

Sur le coup, trois stratégies possibles. Toutes perdantes. "Mal" réagir, s'offusquer, crier, reprocher. c'est la porte ouverte au "tu n'as pas d'humour, tu te prends au sérieux, tu interprètes" et à l'ouverture d'un conflit que je n'ai aucune envie de déclencher. Comme dans tout acte de terrorisme, il y a des victimes collatérales et le moins elles s'en prennent plein la gueule par ma faute, le mieux je peux me regarder dans le miroir.

Ne pas réagir. Faire comme si la flèche n'en était pas une, rire pour de faux, ignorer, répondre à côté ou très sérieusement. Faire la bête. C'est celle que j'emploie le plus souvent. En toute connaissance de cause ; faire comme si de rien n'était, c'est lui donner le droit de recommencer. De toute façon il le prendra. Il aura la satisfaction de son trait d'esprit, pas celle de me voir me tortiller de douleur sous son nez et de pouvoir enfoncer le clou.

Supprimer les contacts, ce qui reviendrait à ne plus en avoir, ou quasi pas, avec une de mes personnes préférées au monde.

Il y a quelques jours je faisais ce que je pouvais pour esquiver souplement. Autre chose à foutre, plus urgent, plus prioritaire. Après tout, on ne parle pas de coups ou d'agressions physiques d'aucune sorte. Mettons ça à la bonne hauteur sur l'échelle de la gravité.

Même la Bavarde, qui a utilisé ce carburant avec délectation pendant des années, soupire, lève les yeux au ciel et me regarde l'air de demander si je le crois ou pas.

Non point. Plus maintenant.

La courbe de la digestion, donc. J'encaisse la violence des mots, j'ai un peu pitié de lui. Puis j'ai honte pour lui des dommages qu'il fait aux autres, aux miens. Puis vient une colère triste. Ca, c'était cette nuit. Et la vie reprend son cours, lentement.

Qu'on ne me demande pas ce qu'est cette résistance à planifier la prochaine occasion, pour autant[1].

(Une photo sans aucun rapport et pour laquelle j'ai renoncé à la fois aux concepts d'horizontalité et de verticalité.)

Note

[1] Je sais, tout ceci est cryptique.

Commentaires

1. Le mardi 15 avril 2025, 09:43 par Orpheus

Je peux fonctionner pareil par moment. J’essaye quand même de réagir un minimum, juste pour ne pas donner l’autorisation tacite de recommencer.
Et puis, je me connais, quand je digère mal trop de choses, je finis par vomir la goutte d’eau. Et c’est pas cool pour cellui qui prend pour les autres…

2. Le mardi 15 avril 2025, 10:46 par Sacrip'Anne

Orpheus on fait comme on peut. Bisous.

3. Le mardi 15 avril 2025, 12:17 par Leto

J'ai sorti des gens toxiques de ma vie, à un moment, pour une durée indeterminée, des gens que j'aime plus que tout au monde. Mais ce n'était plus possible, je devais penser à moi. Je n'avais plus le luxe d'encaisser. Depuis, j'ai rouvert la porte, il y a eu des discussions, sur le fait que JE déciderai à l'avenir de la juste distance entre nous, en fonction de leur toxicité et que c'était non négociable. Ça les a choqués, ça les a gonflé, et parfois encore iels ne comprennent pas, toujours. Mais ça a normalisé le relationnel, et, surtout, ça m'a enlevé à moi le poids de leur toxicité, pour le leur rendre.

Je ne sais pas si ça peut t'aider, parce que toutes les situations toxiques sont différentes. Mais, voilà mes 2 cents de contribution mentale. Plein de bises.

4. Le mardi 15 avril 2025, 14:32 par Sacrip'Anne

Leto merci pour tes mots. Pour le moment le prix à payer pour moi serait beaucoup trop lourd, mais je te comprends tellement. Des bises aussi.

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