Sacrip'Anne

« Oui, je sais très bien, depuis longtemps, que j’ai un cœur déraisonnable, mais, de le savoir, ça ne m’arrête pas du tout. » (Colette)

mercredi 17 décembre 2025

De billes et de Klotz

Je suis passée devant cet endroit des centaines de fois, et puis samedi, en sortant du ciné avec Lomalarchovitch[1], j'ai levé le nez et...

L'ancienne enseigne d'un commerce désormais fermé, Joffo coiffeur.

(Est-ce qu'on lit encore Un sac de billes dans les collèges ? Je n'ai pas l'impression, en tout cas pas à en juger par les livres "au programme" achetés pour mes enfants.)

Et donc, après quelques recherches et vérifications, il s'agirait bien de l'enseigne de l'un des salons de la famille Joffo, comme dans Joseph Joffo, pas le salon historique qu'il évoque dans le livre, mais tout de même.

Comment se fait-il que je ne l'ai jamais vue avant ?

Quoi qu'il en soit, j'ai fait une découverte dingue (comprendre : tout le monde doit être au courant sauf moi).

Il se trouve que Un sac de billes et quelques suivants semblent avoir été (ré)écrits (a priori on dit remanié pour être poli), d'après les récits de Joseph Joffo par... Claude Klotz, alias Patrick Cauvin, alias l'écrivain majeur de ma fin d'enfance, début d'adolescence, vers qui je reviens encore parfois, juste pour le plaisir.

Il faut dire qu’en dehors d’écrire délicieusement bien des histoires qui m’ont plu, il savait écrire les pensées et mots des enfants comme personne, pour le plus grand bonheur de la jeune lectrice que j’étais. Il avait aussi des personnages féminins forts, dotés de personnalités, de volonté, de noirceur autant que de tendresse, d’humour et de résolution. Des femmes à qui la toute jeune moi aimait s’identifier.

J'ai donc repris Un sac de billes, Joffo remercie son ami écrivain Klotz[2], on le cite sur tout Internet pour son "aide", mais oui, ça saute aux yeux, il est là derrière chaque mot, on le sent, un peu retenu, comme pour ne pas se trahir ou dévoyer le récit original (il avait déjà publié mais pas encore ses "romans-Cauvin"[3]), mais lui, tellement.

Vous pouvez donc rire, tous ceux qui savaient, de mon inculture, je me vautre dans ce nouveau savoir avec joie : je n'ai pas l'impression de relire un récit de mon enfance, mais de découvrir un inédit, le temps de quelques trajets de métro.

Notes

[1] Je l'ai emmené voir "La petite cuisine de Mehdi" en espérant faire chuter sous 80 ans la moyenne d'âge des clients du cinéma.

[2] Il faut dire, ils avaient le même âge, gamins de la guerre, ils habitaient, adultes, le même coin de Paris (L'idée que l'un ait pu être le coiffeur de l'autre me fait rire au vu de sa calvitie, mais je suis le fruit de blagues multigénérationnelles sur le fait de couper "son cheveu" ou de se laver les cheveux à l'éponge, on a la famille qu'on peut).

[3] Et d'ailleurs, en écrivant ce billet je me dis que c'est pour ça que je n'ai pas percuté : quand j'ai lu Joffo, je connaissais Cauvin mais pas Klotz et je n'y suis pas revenue après.

mardi 16 décembre 2025

J'aurais dû faire un index

Il y a quelque temps que je n'arrive même plus à dater, j'ai décidé qu'il y aurait une photo par billet. Issue de mes stocks persos, de préférence, on n'est jamais si bien servis que par soi-même (enfin surtout pour ne pas avoir à me soucier de questions de droits).

Parfois le lien avec le billet (m')est évident, parfois plus ténu ou compréhensible par moi seule.

Et puis est venu le couvent et assez vite l'envie d'ajouter à l'image une illustration musicale. Qui a fini par s'étendre ici aussi.

Souvent j'ai, dès l'écriture, l'idée de la photo et/ou de la chanson, à d'autres moments rien du tout et ça devient une recherche acharnée dans ma bibliothèque d'images et mes playlists préférées.

Je ne sais pas dans quelle mesure ça intéresse la douzaine de personnes qui passent ici, ni même si vous y trouvez un sens ; pour moi c'est vraiment quelque chose qui est devenu un "objet" complet à trois dimensions, mes mots, mes images, la musique d'un(e) autre.

Bon. Il se trouve qu'avec le temps qui passe, les billets qui clignotent, disparaissent, reparaissent ou pas, j'oublie parfois ce que j'ai mis.

J'aurais dû faire un index ; il est trop tard maintenant pour ne pas voir ça comme une corvée monumentalement chiante. Tant pis. Doublons il y aura et tout le monde va y survivre. Enfin vous. Et moi aussi.

Ça restera très moi, un peu chaotique, beaucoup bordélique mais choisi avec le cœur.

Mon reflet en train de photographier une affiche "Art for the people" dans une vitrine de galerie d'art, au coin de la rue du bureau.)

jeudi 11 décembre 2025

Savoureux

C'est fou, avec Laurent, on s'est vus moins d'une demi douzaine de fois, je pense, et pourtant c'est "mon vieux copain", quelqu'un avec qui une forme vive d'affection s'est installée (de ma part au moins !) aux tout premiers regards. Le pauvre, depuis, il subit.

Curieusement, je le vois presque plus souvent depuis qu'il est Marseillais, lors de ses passages parisiens que quand nous vivions à quelques kilomètres l'un de l'autre. Il faut que je lui rende la visite éclair, d'ailleurs.

La journée est tombée en place autour de notre déjeuner, comme par enchantement. Un marché matinal, le trajet, 5 minutes d'avance, pile le temps d'un tour de pâté de maison.

J'ai vu de jolies rues, des parisiens parisianer et des touristes tourister, un lampadaire au cœur fendu que j'ai tout de suite adopté.

Et puis ma boucle bouclée, on s'est retrouvés, face à face dans la rue et on s'est tombés dans les bras devant notre point de rendez-vous. Et c'est bon, cette chaleur d'un humain aux yeux pétillants.

Ceux d'entre vous qui suivent son blog savent qu'on est tombés tous les deux sous le charme de ce restaurant, de sa patronne (qui porte un très beau prénom !), de son équipe, de sa cuisine, simple, divine. On s'y est régalés en devisant, on a échangé des suggestions de lecture, plaisanté avec le serveur, parlé de vins et de pourquoi on aime l'appeler par son appellation plutôt que son cépage (ce Chablis était parfait), contrairement aux Américains (ça rappelle où on en a bu la première fois, ou avec les gens qu'on aime, souvent).

Quoi qu'il en soit, tout était savoureux, le contenu des assiettes, le regard des convives, les sourires du personnel. La mousse au chocolat était à se damner.

Nous avons donc, en toute logique, décidé d'en faire notre cantine.

Le reflet d'une dame dans une vitrine Des piétons au croisement de la rue des orfèvres. Un lampadaire au coeur fissuré, je l'ai adopté immédiatement. Un jeune homme adossé à un mur. Un homme le nez sur son téléphone longe le restaurant "Le Casanova" Un homme à vélo avec un garçon sur le porte bagage. Le rond de serviette avec la serviette bien épaisse de notre nouvelle cantine.

J'aime cette aptitude aux petits bonheurs qu'on partage, l'œil pour aller chercher la minuscule étincelle de joie, le petit bonheur, l'attraper au vol, le faire virevolter, le partager si on peut et s'en réjouir.

Et puis nos chemins se sont séparés ; je me suis un peu trompée de film mais je suis rentrée heureuse, quand même, encore portée par l'écho de nos sourires.

lundi 8 décembre 2025

Marcher sur les orteils des convenances

Il y a plein de concerts que je vais voir seule, il y a quelque chose de chouette à ne devoir prêter attention qu'à soi, ce qu'on vit, ressent (et, quand on fréquente la fosse, ne pas devoir veiller à ne pas perdre l'autre). D'autres pour lesquels j'ai envie de partager.

J'ai découvert Last Train grâce au Flow de Deezer qui m'a calé un jour "The Big Picture" dans les oreilles, adopté en une seconde, et lorsque leurs concerts au Trianon ont été annoncés, j'ai pris directement deux places. Je les avais aperçus cet été à Rock en Seine, sous un cagnard épouvantable, j'avais fini par les écouter de loin et à l'ombre, sachant qu'on se retrouverait en décembre. Ce qui fut fait.

Comme ce groupe, c'est une histoire de copains de collège qui font de la musique ensemble, jusqu'à bien après le collège, ça fonctionnait bien l'idée d'y aller avec quelqu'un. Deux places, donc, cette fois.

Pour aller écouter un groupe alsacien, j'ai tout naturellement embarqué une amie lorraine, avec qui nous avons un lourd passif de troll inter-régional. Elle fait partie des rares qui ne trouvent pas que ça devrait faire du bien de parler même quand on n'a pas envie de parler. Elle a cette capacité folle de prendre l'ici et le maintenant et faire avec le flot. Présence discrète mais solide et fidèle.

Elle a également un talent immense pour débarquer avec une bouteille de vin et une quantité déraisonnable de fromages délicieux.

Bref, elle est parfaitement indispensable à l'existence.

Nous étions donc là à papoter en sirotant nos pintes de bière (interdit de les poser sur le rebord, paraît-il, mais comment verse-t-on un demi litre de bière sur une demi douzaine d'innocents, alors ??) Je lui disais qu'après mon expérience de cet été, l'idée d'être assise, à l'abri de la foule très en forme, me semblait raisonnable. La suite m'a donné raison. Papotages, mises à jour de nos actualités respectives et autres joyeusetés en attendant la musique.

Quand tout soudain, ne se préoccupant aucunement de l'urgence de notre bitchage sur une ancienne boss commune, noir dans la salle, silence, Saint Agnes entre en scène.

Vous me connaissez, quand une meuf rageuse lâche un peu d'énergie sur scène, il est rare que je proteste.

(Disclaimer, mon appareil n'est pas fait DU TOUT pour de la photo de concert. Mais on n'entre plus dans les salles de concert avec un appareil fait pour sans accréditation, alors c'est l'occasion pour moi de le pousser un peu dans ses limites. Ne vous attendez donc pas à des miracles, y a du bruit, l'autofocus ramait comme un pou, et, spoiler alert, la batterie m'a lâchée deux minutes avant la fin de la longue dernière chanson, la vacherie.)

Saint Agnes Trianon 04/12/2025 Saint Agnes Trianon 04/12/2025

Saint Agnes au Trianon de Paris le 4 décembre 2025

De quoi nous mettre de bonne humeur.

Interlude : celles et ceux qui voient ce que j'ai pris en photo, presque comme un secret qui venait de se produire au milieu de la foule, je leur réserve un battement de mon coeur.

Le public au Trianon et au centre quelque chose qui m'a sauté aux yeux et qui ne peut être vu que celles et ceux avec qui on a un bout d'âme en commun.

Changement de bières, ravito en chips (encore un soir de dîner équilibré), et c'est parti pour Last Train.

Ils ont joué 1 heure 45, ça m'a semblé durer un quart d'heure.

Devant un public pour le meilleur et le pire, bavard, désinhibé, parfois un peu trop. Agité, aussi, du pogo au circle pit, ça bougeait en bas. Bien contente de notre place au balcon. Sous les remarques enthousiastes des plus euh.. bavards, donc. (Je ne voudrais pas irriter les foules avec des préjugés régionaux, mais nous sommes l'une et l'autre persuadée que ces gens étaient alsaciens. Bref).

Ils m'ont rappelé pourquoi j'étais tombée amoureuse du rock, quand j'avais l'âge où ils se sont mis à en jouer ensemble, ces petits gars. On les imagine facilement, minots, à imiter leurs idoles, plus aboutis maintenant, références bien digérées, gros potentiel encore à venir. Jeunes gens émerveillés de vivre leur rêve. À mêler les codes des héros musiciens et l'attention des gentils gars ravis de nous faire passer un bon moment. Leur plaisir à jouer sur scène est émouvant (rappelons que c'était leur premier Trianon, le Zénith les attend dans quelques semaines) autant que contagieux.

Non seulement c'était bien, mais ils m'ont rappelé le bonheur de faire partie de cette tribu rebelle, gueularde, qui aime la musique bruyante, porte des bottillons en cuir à grosses semelles avec lesquels on écrase les orteils délicats de vos convenances, aime se mouvoir dans la noirceur sans s'excuser. Et on emmerde avec joie pour ceux que ça contrarie. (Oui, ma misanthropie va bien, merci).

Jean-Noël Scherrer à contre jour le bras levé Jean-Noël Scherrer debout sur le public, les bras levés Mon voisin filme une chanson. Moment complice de fin de concert

Comme la maison est généreuse, j'ai le plaisir de partager avec vous la chanson d'ouverture (Home) et de fin de concert (The Big Picture), malencontreusement coupée par ma batterie - mais vous avez les remerciements au début pour vous consoler (et consoler à quel point ces bad boys sont choupinoux).

Y a même du bon commentaire du public dans les deux, voyez, comme on vous gâte !

Home de Last Train
The Big Picture de Last Train

Il y a une constante dans ma vie, c'est que les très bons concerts sont suivis de retours foireux, on a poireauté une heure pendant que des taxis nous ghostaient les uns après les autres. Il paraît que ça ne paye pas assez de ramener des jeunes (ou moins) filles dans leurs banlieues.

Mais on a dit des conneries, on était ensemble (avec une majeure envie de faire pipi) et ça, c'était le plus important, j'ai entendu le son de mon rire pour la première fois depuis longtemps et je l'ai salué comme un vieux copain perdu de vue.

C'était bien, vraiment.

dimanche 7 décembre 2025

Un dimanche parmi d'autres

« Et puis il faudrait que je dorme», ai-je terminé mon coup de fil hebdomadaire à mes parents, en énonçant le programme du week-end.

Hier soir (samedi), je suis rentrée ravie de ma journée, son déjeuner en particulier (on y reviendra), mais un rien frustrée par mon choix de film. Alors je me suis dit, en me débarrassant de mes fringues, qu'on verrait aujourd'hui, selon la météo, cette saleté de douleur étrange et de mon énergie disponible si je pourrais me rattraper un peu.

Une autre contrainte de taille à prendre en compte : le temps de préparation du bœuf bourguignon qui accompagnera quelques uns des repas de notre semaine.

Mais comme l'avenir appartient à celles qui se lèvent tôt, j'ai non seulement pu me faire un copieux petit déjeuner en lisant (œufs brouillés et Kafka sur le rivage de Murakami, on ne peut pas toujours être dans la grande souffrance), d'éplucher et couper des carottes, champignons, échalotes, de tailler en "papillon" des morceaux de bœuf et mettre le tout à cuire.

Restait la météo (dégueulasse), la douleur (tenable), ma flemme, dont j'aurais parié qu'elle me renverrait sous la couette illico. Et non, l'envie a été plus forte, j'ai sauté dans un jean d'homme[1] et un pull, marché sous la pluie et ma capuche[2] jusqu'à la gare et bondi ou à peu près dans le train qui me recrachait, 13 minutes plus tard, sur le quai à Saint Lazare.

J'avais eu le temps de constater l'oubli de ma liseuse, omission d'autant plus fâcheuse qu'elle entre parfaitement dans les poches de mon jean. 11h20, pour une séance à 11h30, je peux tenter la FNAC. J'aurais pu tenter un message catastrophé à mon inspirateur de lectures principal : « J'ai ma CB, une Fnac en visuel et 8 minutes pour acheter un livre, je prends quoi ? » Dans ce genre de situations de crise aiguë, il est capable de répondre en un temps record, comme de laisser mes mots s'éteindre dans un silence assourdissant.

Comme je n'ai pas marché sous la pluie pour attendre bêtement la réponse d'un homme dans un rayon de la Fnac, je me dis que tant pis, j'ai l'appli de ma liseuse sur mon téléphone si vraiment, je dépéris pendant le trajet retour (13 minutes, rappelons le. Vous avez sérieusement pensé que je pouvais me retrouver totalement à poil de lecture pendant un laps de temps si important ? Au pire j'aurais pris le générique en photo pour le lire ligne à ligne au retour).

Me voici donc avec mes contemporains, cinéphiles du dimanche matin, entassés sous le tout petit auvent du ciné pas encore ouvert. Quelqu'un commente l'heure : 11h17.

Quoi ?

L'heure a-t-elle reculé à mon insu ?

Je vérifie ma montre qui indique 11h22 puis mon téléphone, plutôt dans la team 11h17[3].

Putain j'avais largement le temps d'aller à la Fnac. Merde.

Au moment où je fais cette découverte, je me rends compte que j'ai non seulement une montre en avance mais aussi oublié de mettre une culotte. Je scrute les gens autour de moi pour voir s'ils me regardent bizarrement parce qu'ils savent. A priori non. Je rigole toute seule à l'idée que l'un des vieux messieurs à cataracte de cette noble assemblée est peut-être le connard de l'autre jour, ahaha, devine quoi, abruti, j'ai pas de culotte !!

(On se calme.)

Le rideau de fer finit par s'ouvrir, je m'offre un café dégueulasse et m'installe sans lecture dans la salle 2. Que personne n'ose m'accuser de manquer de courage.

Fuori a tenu ses promesses, me voici deux heures et quelques plus tard, réconciliée avec mes choix, sur le pavé parisien toujours très humide. J'attrape un sandwich à Saint Lazare à l'heure où les bonnes gens en sont au café d'après le poulet rôti dominical, m'installe dans un train, coupe le feu provisoirement sous le bœuf bourguignon. Une manœuvre importante car il est quasi insoutenable d'être réveillée de sa sieste par l'odeur prometteuse d'un plat qui mijote. Or, là, tout de suite, j'éparpille mes fringues, me glisse sous la couette pour une petite sieste. J'avais dit qu'il fallait que je dorme.

J'émerge deux heures plus tard, comme quoi, il fallait que je dorme pas pour rire. Le feu est de nouveau sous la cocotte qui mijote, la maison sent bon, j'ai pris un long bain avec Kafka et de la mousse, constaté que j'ai 4 ou 5 billets en cours d'écriture dans ma tête et à peine le temps d'en gribouiller un très vite avant le retour de Lomalarchovitch.

Dont acte.

Quand je pense qu'il en est certains pour trouver que j'ai une vie calme.

Paris sous la pluie, mais pas aujourd'hui.

Notes

[1] Pas le jean d'un homme dont j'aurais jeté le cadavre dans le port de Gennevilliers, un jean de coupe homme, acheté pour la taille de ses poches, pour les jours où j'ai envie de sortir sans rien, sac, tote bag ou quoi que ce soit d'autre.

[2] C'est pour vous la secte du zeugme !

[3] Je possède une montre automatique fort jolie mais qui tend à avancer de quelques secondes par jour. Et comme la boutique qui la vend est rive gauche je procrastine ma visite chez eux pour me plaindre. On a les raisons de procrastiner qu'on peut, que voulez-vous.