La vie et toutes ces sortes de choses

lundi 10 mars 2014

La place de Moukmouk

Il y a quelque chose comme 10 ans de ça, des mails ont commencé à surgir dans les boîtes d'un certain nombre de blogueuses.

Ils provenaient d'un ours blanc qui nous contait des histoires d'oiseaux, de baleines et d'Anouk, son ourse à lui, en commençant par "Kwekwe" et avec des noms indiens à peine prononçables parfois.

Des mails qui font ouvrir des grands yeux effarés (mais qui c'est ce tyyyype ? ) et très vite des grands yeux ravis (encoooore des histoires !).

Bernard, dit Moukmouk de Pohénégamouk, s'est un peu fait tirer l'oreille par les unes et par les autres avant d'ouvrir son blog. Il était très complexé sur son écriture, à grand tort. Mais il a fini par le faire et a régalé encore bien plus de personnes avec ses contes, et puis partagé ses réflexions sur le monde et le climat, et les hommes entre eux.

J'ai eu la chance de le voir une fois. Je ne me souviens plus pourquoi, j'étais coincée chez moi et il en était ravi, parce qu'il trouvait que nous autres les français on tenait les visiteurs à l'écart de nos foyers et qu'il voulait voir à quoi ça ressemble, l'intérieur des maisons chez nous.

J'ai découvert son solide accent, ses moustaches, ses yeux qui pétillent, et on a passé l'après-midi à parler et à rire comme si des années, des cultures, des kilomètres n'auraient pas dû empêcher qu'on se rencontre.

Bernard, Moukmouk, quasi jumeau de mon père, m'a été une sorte de grand frère bienveillant. Pas un de ces messages qui ne contenaient pas à la fois un peu de rêve, de consolation quand il en fallait, de tendre soutien quand il y en avait besoin. Et des échanges autour de l'écrit, du fait de transmettre, de raconter.

Ça doit faire un an que je n'ai aucune nouvelle de lui, même indirecte. Alors ok, il y avait cette blonde qui l'occupait un peu. Mais il y avait aussi des soucis avec son grand cœur généreux, des médecins qui voulaient opérer, lui qui ne voulait pas.

J'ai essayé d'écrire, bien sûr, à des adresses mail que j'avais, mais j'en ai perdu aussi dans le crash de mon ordinateur, et je n'ai jamais eu de réponse, ni aux appels sur twitter...

Alors évidemment, je suis plus qu'inquiète.

Je ne sais même pas si l'inquiétude est encore de mise. Je sais qu'il manque. Et qu'il doit manquer à d'autres que moi qui seraient sans nouvelles...

Alors si quelqu'un sait ce que Moukmouk devient ou est devenu, je veux bien savoir.

Mais pour qu'on ne soit pas seul(e)s à trouver vide sa place, je propose à tous ceux qui ne le connaissent pas d'aller lire ses histoires. Vous apprendrez pourquoi c'est très mal élevé de dire "esquimau", notamment, et vous y ferez connaissance avec des tas d'oiseaux malicieux et des baleines pleines de sagesse.

Edit du soir : une bouteille à la mer m'apporte cette réponse : Moukmouk va bien. Rien de plus mais déjà ce soulagement. Il ne reste plus qu'à l'imaginer heureux dans ce morceau de sa vie loin des claviers

mardi 18 février 2014

La minute de la culture gratuite et aléatoire

Ça fait quelques jours (et je ne me souviens absolument pas de quoi c'est venu) que nous consacrons quelques minutes de notre café post-prandial à un petit jeu, les midis de bureau.

Il s'agit, grâce à la fonction "aléatoire" de Wikipédia, d'acquérir du savoir nouveau, probablement assez inutile, juste pour le plaisir, dans la joie et la bonne humeur.

C'est ainsi que depuis la semaine dernière, nous connaissons :

- les rois et régents de Belgique dans l'ordre
- l'existence d'un programme d'observation des étoiles proches (moins de 32,5 années lumière)
- quelques détails sur un ancien gardien de but Yougoslave
- la vie et l’œuvre de Tenskwatawa, anciennement connu comme "Celui qui fait du bruit".

Le tout sous l’œil parfois dubitatif, mais parfois tout à fait participatif de nos congénères.

J'aime bien ce jeu.

jeudi 13 février 2014

Grand jeu "Dans la salle de bains"

Saurez-vous retrouver d'où est extraite cette scène d'anthologie ?

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Elle entre dans la salle de bains, ferme la bonde de la baignoire, fait couler de l'eau et verse du bain moussant.

Quelques minutes après, elle entre, chargée du poids de la fatigue, dans la baignoire, et s'y assied.

De tout son considérable poids.

Et ressent immédiatement une sensation d'inconfort majeur.

Elle se relève, lourdement, se saisit du tapis de douche (transparent), et confirme d'un regard que ce dernier était posé ventouses vers le plafond.

Elle le retourne, s'installe finalement, se sèche les mains, prend un bouquin.

Il entre, équipé de quelques questions sur la question des œufs brouillés.

Elle lui demande : "c'est toi qui a remis le tapis de baignoire à l'envers".

Il part dans un fou rire homérique. Du genre qui vous fait couler les larmes des yeux, du genre qui fait mal aux mâchoires et aux abdos, du genre dont on ne sort pas avant quelques minutes.

Elle rit aussi, de la même manière. Doit poser son livre pour le protéger de conséquences fâcheuses.

Et dans un hoquet, lui, qui est pourtant connu comme étant un homme à gros QI (comme quoi en avoir un gros ne fait pas tout), intelligent, sensible et attentionné en plus d'être beau, de dire...

...

...

...

"Je ne comprenais pas pourquoi il ne tenait pas au fond".

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Il s'agit donc :

Réponse A : d'un extrait inoubliable d'Hélène et les garçons
Réponse B : d'un extrait du DVD mémorable "Les Bricol' Girls"
Réponse C : d'un extrait d'une sitcom à écrire : "Les aventures de Sacrip'Anne et de son Enchanteur - le retour des blonds""
Réponse D : d'un extrait des "Confessions" de Jean-Jacques Rousseau.

A vous de jouer !

lundi 3 février 2014

Faire sauter les verrous

La camarade Kozlika fomente une action militante contre les cadenas sous le pont des Arts, comme elle l'a publiquement indiqué ce week-end.

Kdnas.jpg

Outre la Brigade du Bon Goût dont elle se revendique (à juste titre, quelles verrues immondes que ces machins en ferraille à l'infini), son action me semble manquer un peu d'ambition pour les raisons suivantes :

- le pont des Arts est loin d'être le seul à nettoyer (la preuve, on en a vu jusque sur une passerelle Londonienne !)

- le message lui-même mérite un peu de pédagogie.

Car, messieurs et dames, appariés dans l'ordre que vous voulez, jeunes tourtereaux qui enlaidissez nos ponts (et chaussées ?) de vos cadenas, en gage d'un amour éternel autant qu'infini... êtes-vous sûr qu'il s'agit du symbole qui convient ???

Mettre votre amour sous clé, bien fermé verrouillé, vous paraît-il être LE souhait que vous voulez faire pour votre histoire d'amour ?

Vous enchaîner à l'autre par la contrainte et non choisir le cheminement conjoint délibéré vous semble un bon augure ?

Allons.

Soyons raisonnables, jeunes gens. Allez rouvrir vos cadenas dans la promesse d'aider l'autre à être lui et l'envie de l'aimer comme tel. Ne soyez pas de ces gens qui manipulent, forcent, aiment l'autre pour ce qu'ils voudraient qu'il soit au lieu de ce qu'il est. Ne soyez pas de ceux qui forcent à entrer dans votre système au détriment de qui est l'autre.

Regardez-le, détachez votre cadenas (et servez-vous en pour un truc vraiment utile), et promettez-vous d'essayer de vous aimer tous les jours...

...

...

... sinon on arrive avec les meuleuses. :D

jeudi 23 janvier 2014

Amour, gloire et beauté, ma vie fascinante (au marketing)

Alors vous vous souvenez de ce billet sur le papier décalé que j'avais fait pour le journal interne ?

L'histoire a une suite !!!

Le papier a fait rigoler les sans-grade de mon genre. Puis quelques chefs de bas rang. Puis notre chef de haut rang. Mais pas trop à la toute nouvelle DRH qui visiblement s'est posé quelques questions sur la personne qui pouvait avoir l'idée saugrenue d'écrire un truc pareil. Et a découvert à l'occasion où elle était tombée.

Alors mon grand chef, (il est chef du chef de ma chef, c'est dire) est allé causer à la DRH et, au prix d'un changement de titre [1], a fait en sorte que ça passe, sans toucher une virgule.

Depuis quelques jours qu'il est sur les bureaux, un défilé de gens viennent me demander si c'est moi qui ai bien commis et me dire qu'ils ont bien ri, et qu'en même temps ils ont compris ce qu'on faisait. Enfin il reste un bon 80 % de la boîte qui pense qu'on est payés à coller des gommettes à paillettes, mais...

Même le chef de ma chef est venu dire qu'il avait ri, et vu son grand sérieux, son approbation m'est délice.

Plus qu'à retourner faire mon VRAI travail, maintenant. Mais c'est chouette une bonne surprise comme ça de temps en temps !

Note

[1] et tant pis pour ceux qui auraient ri au clin d'oeil