La vie et toutes ces sortes de choses

mercredi 7 janvier 2015

Voeux et marketing de masse

Je dois avoir une solide déformation professionnelle, parce que ça ne me gênait pas tant que ça "avant", mais depuis quelques années, ça me saute aux yeux.

Ça ?

La formulation des voeux.

Je n'ai évidemment aucun problème avec le fait qu'on me souhaite bonne année, et même "surtout la santé, parce que quand la santé va, tout va". Je n'ai aucun problème non plus avec le fait de souhaiter du bonheur à un maximum de gens.

Mais.

Autant les vœux formulés de façon personnelle, vraiment personnelle, envoyés un par un font chaud au coeur, évidemment.

Autant les vœux envoyés en masse, sont agréables à recevoir.

Autant les vœux "faussement personnalisés", ça m'agace un peu (même si je suis toujours contente qu'on me souhaite du bon, bien sûr).

Parce que figurez-vous que "Bonne année et du bonheur pour toi et tes proches", ça se voit comme le nez au milieu de la figure que c'est "faussement personnalisé". Et ça me dit "je cherche à te faire croire que je t'ai envoyé un truc spécial pour toi [1].

Du coup, et ça n'engage que moi, je crois que je "préfère encore" qu'on assume de dire : j'ai eu envie de souhaiter bonne année à tout le monde et c'est un petit peu long de faire du personnalisé alors j'envoie un "Bonne année" tout simple. Ou bien qu'on ne me souhaite pas forcément bonne année, si c'est trop de boulot :-D

Quoi qu'il en soit, je me rends bien compte que c'est ma névrose du ciblage et de l'adaptation des messages par cible qui parle et je remercie tous les gens qui nous ont adressé leurs vœux !

Et je vous souhaite, à tous également, une très belle année 2015.

Note

[1] et non "pour toi Public :-p

lundi 15 décembre 2014

Ambiance de fin d'année

Or donc je cavale après le temps.

Je me donne l'impression de ne parler ici que de mes enfants, de n'être plus que ça, la mère maternante émerveillée.

Au quotidien, pourtant, c'est loin d'être vrai.

Si les petits matins sont des moments de douceur familiale, entre un grand chevelu piqueur de tasses de thé, une moyenne très chevelue aux yeux encore ensommeillés mais à la verve bien en action, et un micro-géant tendre et curieux de ce que nous, nous mangeons (et avide de son propre petit déj), le départ au bureau se fait tôt et rapidement.

Et si cette petite heure matinale (dans laquelle il faut faire tenir aussi douche, lavage de dents, et préparatifs divers) m'est précieuse, je suis vite lancée sur le chemin du bureau.

J'ai eu la chance de faire un retour de congé très chouette : bien préparé par ma cheffe, vite remise dans le bain, et avec une charge de travail qui ne laisse pas entendre une minute que je pourrais suite à mon absence, forcément coupable pour certains employeurs, avoir été mise au placard.

C'est riche, c'est passionnant, c'est plein de projets pour début 2015. En gros, je savoure ce moment très épanouissant de ma vie professionnelle et j'avoue être plus que contente de faire turbiner mon cerveau sur d'autres choses que la petite enfance.

Jusqu'au retour à la maison où l'émerveillement maternel redémarre à plein, assorti d'un oeil sur les devoirs de l'une, les traditionnels "range ta chambre, lave toi les dents", répétés ad libitum...

Et puis il y a aussi un peu de lecture (même si à rythme amoindri, d'ailleurs, Fabrice, si tu passes par là, mon silence ne vient pas du fait que je ne sais pas quoi dire après la lecture de ton dernier, mais simplement au fait que je viens de le commencer !), un peu de tricot, nos rigolades avec l'Enchanteur, du temps passé à la planification de la marche des bonnes choses avec un foyer à dimension variables ( de 3 à 5 personnes selon les jours), la vie sociale souvent concentrée sur les samedis midis.

Bref, les semaines sont plus que chargées. La vie défile à toute allure.

Et si elle n'est pas dépourvue d'un certain nombre de sujets qui font marcher le cerveau et qui ouvrent les boîtes à question, elle est même plutôt rudement belle en ce moment.

Je savoure.

vendredi 12 décembre 2014

Energique

Un peu moins de deux mois que j'ai repris le boulot, donc.

Une rentrée tonique, énergique, et depuis, ça n'a cessé de monter en puissance. Plutôt tant mieux, les dossiers sont chouettes. Mais bon. Fatiguée.

Bientôt des vacances déjà bienvenues, même si on sait que celles de Noël ne sont pas forcément les plus reposantes.

S'attendrir à plusieurs sur le premier Noël de Lomalarchovitch, profiter de ma fille avant sa quinzaine vietnamienne, espérer quelques siestes.

Et apprivoiser mon nouveau jouet de bureau, qui n'a l'air bien chouette et qui sera très pratique, mais avec un changement d'environnement très pratique à gérer en période intense !

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jeudi 6 novembre 2014

Le grain de riz

Bon.

Il est l'heure de mettre sur le tapis LE sujet polémique.

Non parce que de toute part ça en cause, autour de moi, ces jours-ci, et le monde ne peut pas continuer à tourner sans un avis de plus.

Le riz.

Soyons clair, le riz est un aliment de base dans nombre de pays, il en existe de multiples variétés et de nombreuses façon de le cuire et de accommoder. Loin de moi l'idée de porter un jugement sur les pratiques des autres.

Mais il faut se rendre à l'évidence, chez les français, on est globalement pas très bons en cuisson du riz. Je veux dire : même dans les restaurant, le riz en accompagnement, c'est souvent pas top. Et quand je vois les rayons rempli de précuit en sachet pas bon, ça me déprime vaguement.

Alors chez nous, le riz, on le rince (en plus, ami surveilleur de l'indice glycémique, dans l'idée de rincer, il y a l'objectif d'enlever l'amidon, et ton riz en sera d'autant moins cruellement défavorable à ton taux de sucre dans le sang). Abondamment, jusqu'à ce que l'eau de rinçage reste claire.

Et après des années chez mes parents de cuisson dans la casserole d'eau, qu'on égoutte après le temps de cuisson, j'ai rencontré un asiatique fourbe et cruel qui a fait entrer dans ma maison un rice-cooker, un immonde truc décoré de fleurs gris pâle et rose pastel mais qui cuit vachement bien le riz.

Donc riz acheté par sac de 22,5 kgs, bien rincé, 3/4 de gobelet par personne, l'équivalent d'une phalange d'eau au dessus du niveau de riz, on appuie sur le bouton, on touille si on est dans le coin à la fin de la cuisson et on laisse au chaud jusqu'au moment de manger, et la vie est belle.

Et toc et paf.

mardi 4 novembre 2014

A,B,C, et tous les autres

Comme certains d'entre vous le savent, je me suis présentée, suite à des appels du pied désespérés de la directrice de l'école et du maître de Cro-Mignonne, aux élections de délégués des parents d'élève.

Il faut dire qu'il n'en restait plus que deux, l'an dernier, et dont la vision large était visiblement contestable et contestée.

Du coup on a mis sous pli du matériel électoral et avec mon camarade tête de l'autre liste (pas de concurrence farouche, hein, on est quasi tous élus et avant même le premier conseil d'école, on bosse déjà ensemble), nous avons tenu le bureau de vote un petit matin de début octobre frisquet.

C'est le moment de dire que les questions d'analphabétisme et illettrisme me touchent depuis fort longtemps tout en me faisant bien sentir ma totale impuissance à faire quoi que ce soit. Du temps où, professionnellement, j'ai lourdement insisté pour organiser des conférences de sensibilisation à ce sujet, on m'a dit que c'était la chasse gardée d'un syndicat en particulier.

Et maintenant quoi ?

Parce que là, le pourquoi de notre quartier, notre école, sont un peu traités par dessus la jambe par la nouvelle municipalité saute aux yeux. Une bonne partie des parents d'élèves sont illettrés en français. Pas nécessairement dans leur langue natale, mais en français, oui, donc ce sont les enfants qui lisent, potentiellement, les informations qui leur parviennent. Ou pas. Ou mal.

Une autre partie est analphabète, dans toutes les langues.

Vu comme ça prend aux tripes de voir, sur les enveloppes, Monsieur qui a recopié sur Madame (y compris le prénom parce qu'il ne sait pas écrire le sien ni distinguer le prénom du nom, dans le recopiage), les écritures tremblantes, enfantines, celles, justement, écrites par les enfants pour suppléer...

Vu comme ça prend aux tripes je ne peux même pas imaginer ce que ça fait dans la vie de tous les jours, où tout est écrit, tout doit s'écrire, partout, tout le temps, les stratégies d'évitement, de compensation, l'humiliation constante, le sentiment d'infériorité, le sentiment d'être si facilement manipulable par ceux qui savent, le patron qui te fait signer d'une croix en bas du contrat [1], si à la merci du monde, si petit face aux administrations papivores.

Bref, ça me fait monter des larmes aux yeux et je voudrais bien avoir une BONNE idée de comment apporter quelque chose à ceux qui voudraient apprendre, au moins un peu.

Et je ne sais pas bien quoi.

Note

[1] je l'ai appris dans une étape pro précédente, c'est une pratique super courante notamment dans les entreprises de nettoyage, étonnant, non ?