La vie et toutes ces sortes de choses

lundi 23 octobre 2023

Deux mètres de mystère absolu

La semaine dernière, je rentrais d'un moment chouette d'après boulot, et par la magie des transports parisiens, je n'avais qu'à me glisser dans la ligne 13 et me laisser filer jusqu'au terminus. Oui, j'avais une place assise, le bonheur était ultime.

J'étais plongée dans la lecture des mémoires (un peu chiantes et très interminables) de Charlie Chaplin, quand un type s'est installé en face de moi.

Mon nouveau voisin d'en face ne devait pas être loin des deux mètres. Il avait le visage poupin à joues rosées de bonne santé des très jeunes adultes et une tête de gosse des beaux quartiers. Un peu dans le genre Michel Boujenah du 16e arrondissement (de Paris).

Avec sa veste prince de Galles, sa doudoune sans manches en dessous (pardon, on dit "body warmer", me souffle-t-on dans l'oreillette) et sa chemise parfaitement repassée à 20 heures passées, on était vraiment dans les codes du beau monde.

Encore qu'en glissant un œil curieux vers ses pompes, j'ai découvert avec horreur qu'il portait des mocassins noirs un peu moches avec des chaussettes noires à motifs vifs, léger glissement de la tradition vers la modernité.

Mais tant que je ne vous ai pas dit qu'il portait des gants en cuir, vous ne pouvez pas vous représenter entièrement la curiosité insatiable qui s'est emparée de moi. Qui porte encore des gants en cuir ? Quel type de mains avait-il en dessous ?

Du coup, entre Charlot qui me gonflait un peu et le désir de savoir ce qui se cachait sous ses gants, je n'ai pas réussi à me retenir de glisser, de loin en loin, des regards inquisiteurs.

Il a fini par les enlever, pour regarder quelque chose sur son smartphone. Chose curieuse, en lisant, il avait exactement le même tic de haussement de sourcils que ma grand-mère paternelle.

Et donc, sous ses gants, il avait des mains parfaitement normales. Déception totale. Ok, il avait les ongles un peu trop courts par rapport à son dress code. Les jointures un peu rouges.

Mais pas la moindre trace de sang d'une jeune victime fraîchement égorgée. Pas une quantité démesurée de poils qu'il souhaiterait cacher. Rien. Deux mains pleines de doigts, enfin cinq chacune.

Frustration intense.

D'autant qu'avec son air de gars sorti de la cuisse de Jupiter, il est descendu à Gabriel Péri, qui n'est pas exactement l'épicentre du chic parisien.

Une fois rentrée, j'ai hasardé l'hypothèse que peut-être il serial killait les jeunes femmes des quartiers populaire, quand mon compagnon m'a rappelé l'existence du théâtre de Gennevilliers à proximité de la station.

La vie est parfois d'une platitude...

dimanche 15 octobre 2023

On novelists

A journalist I like, who also happens to be an author (perhaps the other way around) frequently remarks during interviews that being a writer is a bit of a pathetic job. Sitting right there and writing stories, you know. Not a very serious occupation.

Compared to what, though? True, the guy who collects your garbage or the one who unclogs your toilets are very useful and daily heroes that we often forget to celebrate. They surely deserve more recognition. Teachers, nurses, doctors can make a lasting impact (for better or worse).

But if writers are truly so pathetic, why do tyrants burn books to secure their power?

Stories have been one of the most ancient ways to share ideas, to enrich them. We continue to admire Homer (whoever the storytellers were) who predates Jesus-Christ, we cry for “Tristan and Iseult” nearly a millennium after their initial written iteration.

Pathetic, the ones who shared their stories?

And these are merely two examples. I could go on for days (but English is not really my strong suit so I am trying to keep it short).

Stories are essential. They take us on countless journeys through space and time, offering glimpses into entirely different minds and places, real or imagined. They fuel our creativity and imagination, giving meaning to our profound emotions. They nourish our souls, fostering our humanity and empathy.

Those who possess the ability to craft them undertake the herculean task of leading us into the worlds they've meticulously constructed. Worlds that will be ours to explore for a few hours (and sometimes more).

So, if you ask me if writing is a pathetic job, my answer is obviously a big no.

Books and stories are an essential part of who I am. They have kept me alive more than once, serving as my shelters and sanctuaries.

You could say I'm just one among seven billion individuals. However, I feel that we are far more than that when it comes to recognizing writers as our heroes (except for Marcel Proust and Sally Rooney, though).

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Pardon, les copains non anglophones, pour cet interlude. Et pardon pour les anglophiles d'avoir torturé votre langue d'élection.

Au cas où certain(e)s parmi vous ne liraient pas l'anglais, voici la version française (c'est super dur de traduire sa pensée dans une langue qui n'est pas la sienne puis de se retraduire dans l'autre sens, je vous le dis. Totale admiration à celles et ceux qui font ça tout le temps !)

A propos des romanciers

Un journaliste que j’aime bien et qui a également publié quelques livres (ou un romancier qui est également journaliste, allez savoir), dit souvent dans les interviews que romancier, c’est un boulot un peu pathétique. Rester assis toute la journée et écrire des histoires n’est pas une activité très sérieuse.

Mais sérieuse par rapport à quoi ? Certes, l’éboueur qui ramasse nos poubelles ou le type qui vient déboucher nos toilettes sont très directement utiles, nos héros du jour, très largement sous-estimés. Oui, les enseignants, infirmières, médecins, peuvent laisser une empreinte dans nos vies, pour le meilleur ou pour le pire.

Mais si les auteurs sont si pathétiques, pourquoi a-t-on brûlé tant de livres dans des autodafés (ça se dit au pluriel, autodafé ?) ?

Les histoires sont l’un des moyens les plus anciens de partager des idées, de les enrichir, de les faire voyager. On continue à admirer Homère (qui que soit Homère) qui date d’avant la présumée naissance de Jésus-Christ. On pleure pour “Tristan et Iseult” près d’un millénaire après les premières versions écrites de leurs histoires !

Est-ce que celles et ceux qui ont créé leurs histoires sont pathétiques ?

Les histoires sont essentielles. Elles nous emmènent dans des voyages infinis à travers le temps et l’espace, nous offrent des aperçus sur des âmes si profondément différentes des nôtres, nous font visiter des endroits incroyables, réels ou imaginaires. Elles alimentent notre créativité, notre imagination, elles donnent du sens à nos émotions si puissantes. Elles nourrissent nos âmes, élèvent notre humanité et notre empathie. Ceux qui ont le talent de les fabriquer ont l’immense tâche de nous prendre par la main pour nous emmener dans des mondes construits par leurs soins. Des mondes qui vont devenir les nôtres, pour les quelques heures que vont durer leur exploration (parfois tellement plus).

Donc, à mon humble avis, non, romancier n’est pas un boulot pathétique.

Les livres et les histoires sont pour une part centrale et essentielle de qui je suis. Ils m’ont gardée en vie plus d’une fois, refuges et sanctuaires de mes moments difficiles.

Alors oui, on pourrait dire que je suis une sur sept milliards d’humains. Mais j’ai l’impression qu’on est bien plus nombreux que ça à trouver que les romanciers et autres raconteurs d’histoires sont nos héros (à part Marcel Proust et Sally Rooney).

vendredi 13 octobre 2023

L'acte d'amour ultime

Du plus loin que je me souvienne, j'ai su lire.

J'ai sans doute adoré que ma mère me lise des histoires, le soir. Mais je me souviens aussi d'avoir envie d'être maîtresse de cet acte de sorcellerie qu'est la transformation de signes en mots. Plus fort, de pouvoir les animer à son rythme et son intensité. Bref, Maman qui lisait, c'était super. Ma voix intérieure qui prend le pouvoir, c'était... devenir la reine d'un monde que je soupçonnais déjà quasi infini.

Toute mon enfance, donc, on m'a vue un livre à la main, activité qui ne m'a plus jamais lâchée. Pas d'ami ? J'en trouverai dans un livre. Je relirai celui qui m'a tenue la main. Ma meilleure pote, enfant, c'était Laura Ingalls, et on en a eu, des aventures à lire ensemble.

Avant dix ans, j'ai commencé mon premier roman. Il devait faire une trentaine de lignes et si je me souviens du prénom de l'héroïne, je n'ai plus aucun souvenir de ce que je voulais y raconter.

Depuis, de l'écriture, beaucoup.

Méthodique, pour la fac. Pas l'endroit où je me suis le plus amusée à écrire, trop d'attendus, de formatage, je me suis empressée d'oublier beaucoup, mais des découvertes essentielles, tout de même, et cette plongée dans la littérature concentrationnaire, sujet de mon mémoire, qui me laisse toujours un peu figée, presque trente ans après. Comment raconter quoi que ce soit après ces récits ?

Epistolaire, j'ai une passion (un peu en sommeil) pour les échanges écrits, leurs nuances infinies, leur intimité presque sans pareille. Ce qu'on se dit par lettre ou par email avec le cœur qui bat fort de la crainte de la réponse, ou de l'absence de réponse... comme un chuchotement dans le noir.

Professionnelle, après des années de persuasion pour faire entrer ce métier bizarre dans une vieille maison. Là aussi, un format attendu mais quelques petites ouvertures pour y glisser des choses qui m'amusent.

Pour le plaisir, ici et chez son ancêtre, depuis vingt ans. Et puis à l'Auberge des Blogueurs, il y a quelques années. Le plaisir fulgurant de voir ce personnage incroyable s'enrichir sous mes doigts. Vos réactions, vos rires, vos agacements, vos larmes. Merci (encore).

Et de la lecture, encore beaucoup plus. L'année de la naissance de Cro-mi, de fatigue et de manque de temps, j'ai passé presque un an sans pouvoir lire. J'ai cru que ce manque aurait ma peau.

Plus tard j'ai apprivoisé les insomnies en les transformant en temps pour lire. Enfin, pour lire plus, serait plus honnête. Boulimie textuelle.

A cet instant précis et très étrange de ma vie où je m'interroge sur l'immense place qu'ont eu les mots pour moi, mais aussi sur une forme de désir inabouti, je trace des lignes entre les points et je me dis que finalement, ces mots, ces histoires, lues, ou à l'écriture plus ou moins ébauchées, intimes ou publics, racontant la vie réelle ou des vies imaginées, c'était l'un des plus forts actes d'amour que je connaisse.

Si ça ne vous en dit pas long sur la fantaisie débridée qui m'habite et qui reprend ses droits alors que j'ai passé du temps à essayer de la rétrécir, alors je ne peux plus rien pour vous. Vous êtes prévenus.

mardi 26 septembre 2023

15 000

13 261, à vrai dire, plus tous ceux non comptabilisés parce que je n'avais pas mon portable dans la poche, 15 000 pas, donc, et probablement le double de mots, au mois, si ce n'est plus.

0 pas Les mots matinaux, le réveil qui pique, la mise en route. De la musique et un bouquin, démarrage, bus, métro, le SDF et sa chienne Paméla sont de retour, soulagement, je m'inquiétais pour eux, obole rituelle saluée d'un joli "Bon travail madame !" prononcé avec un accent à couper au couteau.

Enthousiaste, le pas encore élastique, courte promenade, badge, ascenseur, installation, démarrage.

2 900 pas (suggestion de présentation) Mots complices et amusés. Mots camarades, mot matinaux, échangés en regardant Paris comme si la ville nous appartenait, le soleil à l'Est qui se lève et qui nous chauffe déjà assez pour qu'on fasse durer un tout petit peu. Mots aventuriers pour regagner nos bureaux par un autre chemin (nos locaux sont un labyrinthe que nous apprivoisons sans aucune méthode).

Puis mots d'organisation, mots de travail.

Mots d'éducation, de transmission.

Mots écrits aussi, pour rassurer l'ado un peu déstabilisé.

4 000 pas (plus ou moins) Départ pour arpenter le pavé parisien. Silence, mots dans ma tête pour me traiter de cinglée. Mais de cinglée pour qui j'ai de la sympathie, parfois. Petit détour pour aller lancer un geste d'amitié dans l'univers. Aucune idée de comment il sera reçu. Quoi qu'il en soit ce n'est jamais inutile de mettre de l'amitié dans l'univers.

Mots cordiaux pour demander un petit service inusité, mots enjoués pour se saluer. Chaleur humaine, palpable.

7 700 pas (à 10 % près) Mots de confidences entre femmes à mi-vie (hors taxe). Mots un peu usés parfois mais aussi plein de joie face à ce qu'on découvre encore sur nous, sur la vie. Mots de confiance en l'avenir, en qui nous sommes. J'ai un lien étonnant avec ma complice de déjeuner, on ne se parle pas assez souvent pour être amies mais l'amitié entre nous existe, même s'il lui manque une dose d'intimité. Liées par la mort de celui qui nous a présentées et qui comptait tant pour nous deux. Mots de boulot, aussi, parce que bon.

9 987 pas (un peu moins gaillards que ceux du matin) Retour au bureau sous un soleil vraiment pas timide. Mots pour re saluer l'assemblée. Mots pour convaincre, mots pour s'attendrir. Mots pour travailler et aussi pour rire.

10 000 pas (oui un chiffre rond, qu'est-ce que tu vas faire ?) Mots en compagnie de boissons pour se remettre de la nouvelle qui nous tombe sur le coin du nez, inattendue, casse-pieds. Personne ne va en mourir, mais mots en pétard, parce qu'on ne va pas garder ça pour nous, ça serait mauvais pour la santé. Et puis mots plus personnels, mots de sororité avec une jeune femme qui est à la fois très différente de moi et vraiment pas si loin de qui j'étais à son âge. Mots plein de tendresse pour cette belle personne, mots vibrants de sa part. Mots courtois au jeune couple en plein rencard à côté de nous. Mots polis au serveur rogue qui suit les ordres et nous les impose en oubliant un peu qu'on va laisser des sous dans son établissement et que bon, on a passé l'âge de ces conneries. Ah les serveurs des quartiers posh !

11 437 pas (t'es de la police pour vérifier ?) Mots des ados-jeunes adultes dans le train avec moi, l'une dont les parents doivent trouver la fin d'enfance spectaculaire (moi même je sais). Mots de daronne en lui passant du gel hydroalcoolique et en faisant tourner la Ventoline. Silence totale d'une autre toute jeune femme qui les observe mais n'ose pas parler. Les deux jeunes filles sont colorées du cheveu (rose pour l'une, bleu pour l'autre, hérissées de faux clous et sont pourtant à l'opposée l'une de l'autre. La timide dessine et observe les ombres dans le noir, au travers de la vitre du train. L'autre lit à haute voix des notes de carnet dans lequel elle consigne ses rêves. Le jeune homme qui l'accompagne est fasciné, ou se plaît à le lui faire croire. Gentil, manifestement.

Mots bien polis d'au revoir. Epiques et bariolés, affublés des signes de leur génération, mais bien élevés.

Puis les mots des chansons dans mes oreilles, quelques mots en anglais échangés par une paire de gens que je dépasse, ils font connaissance, visiblement, elle parle de choses très personnelles, ils m'intriguent. Je ne sais pas s'ils sont en train de s'envoyer en l'air ou s'il la découpe pour la mettre dans son congélateur, à l'heure qu'il est. Mystère mystérieux.

Musique qui cadence mon pas (jamais trop rapide, n'allez pas vous faire des idées).

13 261 (cette fois véridique, attestés par le téléphone que j'ai jeté sur le lit en entrant) Mots au chien inquiet d'avoir passé sa soirée seul. Mots aux chats. Douche, pas longue, les mots se précipitent déjà dans ma tête, je ne veux pas attendre avant de les poser ici. Lavage de nez (Paris, t'es dégueulasse, c'est quoi ce noir quand j'ai passé la journée chez toi ?!), de dents. J'ai faim ? Non. Nourrie à la bière ce soir (j'ai une réputation d'ivrogne parmi mes collègues alors que je bois peu d'alcool et pas souvent), playlist des chansons qui me brisent l'âme à coup sûr.

Peut-être y aura-t-il encore des mots de bonsoir au reste de la tribu qui se met en route depuis un autre morceau de Paris, au moment où j'écris. Peut-être que j'aurai déjà cédé à la tentation des mots en rêve.

Un peu plus de 1 000 mots ici pour vous prendre à témoins et garder une trace.

(Merci à toutes celles et ceux à qui ces mots, parlés ou écrits, ont été adressés. Merci mes beautiful freaks d'être dans ma vie. Je retiens d'aujourd'hui des rires et de la tendresse, surtout. C'est beaucoup plus que ce que j'en avais espéré.)

jeudi 31 août 2023

Mettez m'en quatre douzaines !

Or donc voilà. Je boucle une année de plus et pas n'importe laquelle.

Que s'est-il passé cette année ? Ma mère a eu deux cancers. Qu'elle a éradiqués, à l'heure où nous nous parlons. Pourvu que ça dure ainsi.

Ne nous trompons pas, c'est elle qui a été malade et c'est à elle qu'est revenu le plus dur des boulots, espérer que la médecine sauve sa peau. Ce qu'elle a fort bien fait, d'autant que plus les commentaires des blouses blanches insistent sur les résultats inespérés, plus on prend la mesure du fait que c'était bien mal engagé pour elle.

Mais quand même, ces maladies, elles en mettent aussi un grand coup à l'entourage. Du coup j'ai été une amie pas trop présente pour ma grande sœur d'adoption qui s'en est cogné un aussi. Impossible d'être trop près d'elle sans lui faire porter mes inquiétudes. Même sans dire un mot, elle aurait senti. Je suis sûre qu'elle sait pourquoi, j'espère qu'elle ne m'en veut pas trop.

J'émerge très (trop) lentement de ce gros choc à mon socle. Je suis à peu près sûre, même, de ne plus jamais être exactement la même. De mon côté aussi il y a eu des absents, des à qui on ne peut pas demander, des sur qui on aurait aimé compter mais qui se sont dérobés. Et puis celles et ceux qui ont été là. Mes sorcières et aussi une gratitude infinie à mon amie Joëlle qui ne sait même pas à quel point elle m'a tenue debout. Et mes chats, indispensables consolateurs.

Il y a aussi eu, dans tout ce bouleversement, de grands moments professionnels, cette année. Le constat que plus personne parmi ceux qui m'importent n'est à convaincre de l'utilité de ce que je fais. Un combat acharné de 10 ans de pédagogie et de conviction passionnée. Et donc j'ai encore passé l'année à travailler pour aider vos patrons à comprendre qu'ils n'ont rien à gagner à mal vous traiter. La route est longue et ne sera jamais finie, je crains. Mais à défaut d'être essentielle dans la littérature, au moins j'ai un petit sentiment d'utilité fugace, plus que si je faisais la même chose pour vendre des armes, en tout cas.

Et aussi plus légèrement des moments de grande écriture-rigolade, de grande camaraderie en équipe ou de jouissance absolue à répondre à un brief absolument chiant pour arriver à faire rigoler l'open space avec ce grand moment culinaire avec le produit fini. J'aime faire rire les gens que j'aime, même au bureau.

(Je suis la personne qui, quand on lui demande un article sur un sujet d'une platitude confondante, y case des pitreries du genre non, la tarte Tropézienne n'entre pas dans le cadre du régime Méditerranéen. Dénoncez moi si vous voulez)

(Oui, en plus, je suis fière de moi).

Un nouveau bureau qui me permet de profiter beaucoup plus de la vie Parisienne. J'adore.

Mon vieux comte Russe de pacotille (ou pas ?) et son homme de compagnie vivent aussi toujours dans un coin de ma tête. Parfois je note une idée, un bout de chronologie. Rien n'a vraiment avancé mais je ne l'ai pas oublié non plus.

Toujours régulièrement des voix pour encourager cette pente là (merci à vous), de l'écriture pour autre chose que mon patron ou mon blog. Jusqu'à présent j'ai été trop paresseuse et pas assez courageuse pour l'explorer. Mais tant qu'on est pas mort il reste une chance, non ?

Des rencontres aussi, plein. C'est marrant comme on passe des années à ronronner dans son coin et tout d'un coup une série de nouvelles têtes se pointent dans votre vie. J'aime ça. La cuvée 2023 n'est pas exactement du genre reposant, mais hey. Vivons. C'est tout ce qu'il nous reste.

Globalement, cette année, j'ai eu l'impression d'être lancée à pleine allure dans un virage dont je ne sais ni quand ni où il débouchera. Peut-être dans la continuité d'avant. Peut-être pas.

J'ai perdu une grande part d'insouciance mais je me suis réapproprié un grand bout de farouche et joyeuse indépendance.

On verra où nous mène la prochaine.