Blougueries Bonheur du jour

Les petits bonheurs qu'il ne faut pas manquer de remarquer.

mardi 5 mars 2019

De pixels ou de papier, lire

Longtemps j'ai résisté à la liseuse. Rapport au toucher, à l'odeur du papier, au livre qu'on peut prêter (et certainement ne jamais voir revenir), et à des tas d'autre chose qui font que ma maison se trouve là où sont mes livres (et mes enfants, mon amoureux et chats).

Et puis l'hypothyroïdie et ses insomnies matinales venant, j'ai fini par craquer pour pouvoir lire sans réveiller ledit amoureux aux petites heures de la nuit.

Très vite l'objet m'est devenu indispensable et à un moment au point que j'ai eu peur de larguer mes bons vieux livres en papier.

Du coup, depuis quelques années je me suis fixé une règle de gestion simple. Quand il fait jour, je lis du papier, quand il fait nuit, je lis du pixel.

Ca me permet de lire deux livres à la fois comme du temps de ma folle jeunesse (avec des coups d'accélérateur sur la version papier le week-end quand j'ai le temps de prendre un loooong bain :D)

Et comme j'avais un peu envie de hasard dans mes lectures (au moins papier), je me suis abonnée au Ptit Colli qui m'envoie tous les mois deux livres de poche, une gourmandise et un petit cadeau (et de belles boîtes qui me servent à ranger tout un tas de bazar dans la maison ou à faire des emballages pour des cadeaux !)

Ca doit faire un an que j'y suis abonnée et j'ai eu une mauvaise suprise et beaucoup de pépites découvertes.

Tout ceci, ainsi que les généreux dons des Pères et Mères Noël et des étrennes de Nouvel An, me permet d'apaiser l'angoisse existentielle numéro 1 : ne rien avoir sur la Pile à Lire (là, je suis servie, j'en ai encore au moins trois d'avance).

jeudi 27 décembre 2018

Vélo de nuit

A peine sortie de la cave ce matin, premier check : ça glisse ou pas ?

Ça ne glisse pas. Ouf. Bonnet bien enfoncé, mitaines moufles refermées, premier tour de pédale, c'est parti dans la lueur des lampadaires de la rue.

Velotaf27122018_1.jpg

C'est un peu journée sans voitures permanente, en ce moment, j'en profite pour esquiver mon rallongi tranquille de la maison de retraite et prendre le nouveau double sens cycliste[1] qui va tout droit sous la voie ferrée. Avec ma grosse lampe, les rares voitures me voient bien et tout le monde (moi comprise) joue le jeu de ralentir et de se serrer sur le côté, ça passe crème. On se salue d'un merci souriant à chaque fois. En revanche quand le 235 passe, on ne se croise pas, fort heureusement c'était à hauteur pour moi d'un endroit où j'ai pu me tasser sans gêner.

Je passe sous la voie ferrée, je remonte le long du collège, arrive au bout de la rue pile pour le passage du feu au vert et traverser le boulevard de Valmy désert. Ce coin-là, déserté par les ados et les voitures, c'est étrange, ça vibre de silence, presque. Je me faufile entre les trous jusqu'au petit chemin qui borde l'A86. Même là c'est moins bruyant que d'habitude.

La traversée du carrefour pour rejoindre l'Ile Marante se fait au tintement joyeux des bonjours échangés avec une collègue cycliste et puis je passe la barrière anti 2RM et je me laisse glisser jusqu'à la Seine - enfin je m'arrête avant d'y être immergée :D

Petite montée pour se chauffer les cuisses et franchir la deuxième barrière qui m'attend grande ouverte (oh yeah). C'est le noir, la Seine brille, le silence est total. Il y a Popopop avec Stephan Eicher à côté de mes oreilles et je me prends à chanter "Tu ne me dois rien" à tue-tête. Ca doit faire marrer les piétons que je croise ou double de ci de là. Et les lapins et les rats qui traversent dans mon halo.

J'arrive au pont de Bezons, me dit "oh, déjà la moitié !"

Je lance un "Salut Bilook ! Bientôt ton tour !!" avant de passer dessous [2]. J'ai un peu froid aux cuisses et la flemme de m'arrêter pour mettre les rainlegs, bien chaud aux mains-pieds-tête, et c'est l'heure de passer sur le bout de chemin fraîchement refait. Ça roule tout doux, pas un trou, ça permet de prendre le temps d'admirer la lune qui décroît avant de passer sous les arbres pour la petite descente après la barrière ouverte (C'est un jour faste).

L'horizon commence à rosir un peu, la Seine qui s'écarte autour de l’île des Impressionnistes prend des teintes étranges, par endroit, ce reflet presque violacé qui n'est pas encore le jour.

Je roule tout tranquillou, d'abord parce qu'il fait froid et que ça pompe de la ressource, ensuite parce que je goûte tellement ce calme parfait et la douce régularité du pédalage que je ne suis pas pressée d'arriver.

Passage du chantier du RER, petite montée raide et gravillonneuse qui redescend tout de suite, c'est assez casse-gueule, j'y vais peinard. Dommage, c'est les vacances du chantier, pas de grue [3]sur la plateforme sur le fleuve.

Après ça file avec des zones aménagées, ça roule tout seul (d'autant qu'on a gentiment bouché deux des trois caniveaux, ce dont mon coccyx encore sensible est très reconnaissant). Y a juste à profiter du halo rose de l'horizon qui monte de plus en plus haut dans le ciel et de Stephan Eicher. Ravie de son intelligence, de sa gentillesse, de sa culture, de sa musique. Je rigole avec lui et Antoine de Caunes et il est déjà l'heure de la

...

...

...

barrière fermée.

J'ai pas le jus pour pousser avec les pieds, je descends donc pour la franchir en pestant et en pensant à Gilda qui les trouve si malines. Crois-moi que le jour où je t'emmène je choisis un mercredi de juillet où elles sont toutes fermées, va, tu vas les trouver moins bien conçues !! :devil:

Là c'est mitigé. Je suis tout près de la Seine, peu d'arbres. Il y a de l'éclairage urbain donc on y voit pas mal, mais le revêtement est nettement plus rustique , ça a l'air de glissouiller un peu et c'est blanc craquant sur l'herbe au bord.

Trop tard pour faire demi tour, je suis aux trois quart de la route !

Le bon côté des choses c'est que la probabilité d'un freinage d'urgence est très très faible. Du coup j'y vais encore plus tranquille. Finalement ça passe très bien, j'ai même le temps de saluer ces feignasses de cygnes qui se réveillent à peine.

Franchissement de la bonne vieille barrière à l'ancienne et là j'arrête de vous vendre du rêve, on est au port de Nanterre et la population principale, c'est du camion.

A cette heure-ci ils sont, la plupart du temps, arrêtés, mais l'extrême prudence est de mise.

Fort heureusement, comme on est sur bout de route qui "coupe" la Paris-Londres, ils sont très habitués aux cyclistes, travailleurs ou randonneurs, et généralement hyper attentifs à la bonne cohabitation, mais il suffit d'une fois.

Hop je remonte jusqu'au croisement, hop à droite dans la rue de la fourrière. Ces deux rues sont défoncées par les engins lourds, on zigzag entre les trous, mais il y a de la place et peu de trafic, ce matin c'est deux voitures qui me dépassent - bien au large - en tout et pour tout. C'est la magie de Noël du partage de la route.

Au feu je me pose bras bien tendu pour préparer mon éventuel suiveur qu'il sera bien aimable de prendre en compte ma direction. Mais en fait y a personne.

Du coup, au lieu de prendre par le trottoir je m'offre le petit luxe déjà expérimenté lundi de prendre par la route. C'est gérable moins de dix jours par an, ne boudons pas notre plaisir.

Evidemment au bout de quelques mètres j'entends la présence d'un camion derrière moi. Mais il reste bien loin, bien calme, et je ne l'entends accélérer que quand j'ai déjà tourné dans la rue du bureau. Magie de Noël, je vous dis. (Ou alors il admire mon cul qui clignote en rouge en plus du feu du vélo, allez savoir ?)

Le premier truc que je pense arrivée dans le local, c'est "déjà ?!" [4]

Le froid aux cuisses est oublié, Je suis bien réveillée malgré les nuits raccourcies du moment. J'aurais bien continué au lieu d'aller travailler, en fait !

Dans quelques dizaines de minutes le soleil dépassera l'horizon dans mon dos, assise à mon bureau.

C'était chouette ce matin.

Vélotaf27122018_2.jpg

Notes

[1] Sens unique pour les voitures / double sens pour les vélos

[2] Encore une barrière ouverte ! Je suis joie !! C'est la galère de se les franchir quand elles sont fermées ! Merci les ouvreurs de barrières !!

[3] de chantier, la grue, pas l'oiseau

[4] Et, ne nous mentons pas, à couper Strava

lundi 10 septembre 2018

Un an avec Wyatt

Wyatt ayant été mon beau cadeau d'anniversaire de l'an dernier, pas besoin d'être mathématicien de haut niveau pour dire que ça fait un an que nous cheminons ensemble !

Quelle aventure, mazette !

Ça faisait plusieurs décennies que je n'avais pas mis les fesses en selle. Je commence à ne plus être de la toute première fraîcheur et j'ai un considérable poids à charrier, autant d'arguments qui faisaient que je tenais le vélo à distance de ma sphère mentale (sans parler de la trouille de tomber et de se faire mal).

Et ben croyez-le ou non, rien de tout ceci n'est insurmontable.

J'ai commencé par utiliser mon vélo pour de petits trajets (au marché, 1 petit kilomètre, à la piscine, environ 3 kms...)

Petit mais régulier.

Et puis à cause de pneus volés sur ma voiture, j'ai fait mon premier trajet vers le bureau au moment du changement d'heure.

J'étais trempée, épuisée et j'ai mis un temps fou à arriver, néanmoins fière et heureuse ! Je me souviens encore : 52 minutes à l'aller pour mes 9 petits kilomètres et demi.

J'ai continué à faire des mini trajets tout l'hiver et j'ai appris à mouliner !

En avril, je me suis lancée avec un, puis deux, puis trois trajets par semaine. Du coup j'ai dû finir cette première année à 600 et quelques kilomètres parcourus.

Les mêmes 9,5 kms me prennent maintenant une quarantaine de minutes (je ne suis toujours pas rapide, mais ça va plus vite). Je regarde les saisons se succéder, je profite de la nature et je suis arrivée bronzée en vacances.

Avec Wyatt on a fait des trajets où on a eu chaud, d'autres où on a pris un peu de pluie. Des directs, des avec pause pour retrouver les mûres mûres ou mon Enchanteur et Lomalarchovitch. On est allés en centre-ville et avons constaté que ça allait plus vite qu'en voiture. On a fait des pique-nique.

Entre le vélo et la piscine, je n'ai plus les genoux qui grincent et les chevilles qui coincent le matin au réveil. Je pense que mon rythme cardiaque a baissé et il est possible (donnée non mesurée !) que j'ai perdu quelques grammes.

Mais surtout, lui et moi, on a transformé le trajet quotidien en moment de plaisir : celui d'être dehors, de se saluer avec les habitués, de rigoler avec des passants. De sentir le vent (toujours de face !), de prendre le temps d'un podcast. J'arrive de bonne humeur au bureau, je vide ma tête sur le trajet du retour.

Et last but not least : je consomme deux fois moins d'essence (tous ces trajets que je ne fais plus en voiture !). Sans parler de polluer moins.

Alors si ça vous tente, un jour, de prendre votre biclou pour aller au bureau, si je peux le faire, vous pouvez. Et si, comme moi, vous avez la chance d'avoir un magnifique trajet à l'abri des voitures, profitez !

mercredi 20 juin 2018

Dans mes oreilles

Ça fait quelques années que j'ai des problèmes avec le traitement de l'actualité, ironie du sort pour une qui a un jour rêvé d'être journaliste.

Longtemps la radio m'a permis de rester au courant après avoir arrêté les JT sous toutes leur forme, et pour la presse écrite je lis Les Jours, autant vous dire qu'on est pas dans la course au scoop la plus acharnée.

Mais même comme ça, beaucoup de journaliste m'agacent, leurs invités m'horripilent souvent (quand pas pire), j'ai l'impression d'être en colère constamment et d'être impuissante à aider le monde à aller mieux.

Au début de mes trajets à vélo, j'écoutais d'une oreillette (pour garder l'autre oreille aux sons environnants !) la même chose que dans ma voiture, la matinale de France Inter. Je me suis rendu compte que très vite, si je n'étais pas indignée, je décrochais et je n'avais pas retenu grand-chose à l'arrivée. Que par ailleurs le fait d'être informée très en détail du sort du monde ne changeait hélas pas grand chose.

Du coup je suis passée aux podcast. Et particulièrement ceux de Popopop, l'émission animée par Antoine de Caunes sur Inter, à une heure où je ne peux l'écouter.

Merveille ! Déjà parce qu'avant, je n'avais jamais le temps disponible pour des podcast, aussi parce qu'il est évidemment excellent et qu'il est aussi bon en intervieweur qu'en amuseur.

Du coup, j'ai ri aux éclats, à voix haute, avec Alain Chabat, été captivée par ce que racontait Josée Kamoun, la traductrice de la nouvelle version de 1984, découvert des artistes, vibé fort en écoutant James Thierrée, pétillé avec Vincent Dedienne...

Hier j'avais opté pour la spéciale Higelin et j'ai changé avec Jacques qui chantait sur les disques qu'il choisissait, c'était un vrai moment de bonheur.

C'est essentiel de cultiver les instants de bonheur.

microphone-2627991_1920.jpg

lundi 7 mai 2018

Dans les joies il y a ça

Hier, Lomalarchovitch est venu m'assister dans la confection d'une quiche aux épinards frais.

On papotait en travaillant quand soudain il s'interrompt pour me dire : "j'aime qu'on s'entende bien".

Ben moi aussi mon p'tit gars, mon crapaud, ma crevette géante.

Et il enchaîne sur : "j'aime parler avec toi".

J'aime aussi, mon chat, mon chevelu.

Alors je lui dis que c'est ça, aimer.

Et lui : "J'aime aimer".

Alors je songe que j'ai fait un truc dans la vie pas trop mal. Et que ce moment sera précieux quand il sera plus grand, plus loin de moi.

En plus figurez-vous que la quiche lui a fait ré-aimer les épinards qu'il adorait mais n'aime plus mais si de nouveau.

Avec un peu d'aide de co-cuisine et beaucoup de Popeye (regarde comme tes muscles sont gros !!!")

Un joli dimanche, hier.