Plusieurs personnes pleines d'affection pour moi m'ont mise en garde, ces derniers mois, sur différents sujets (dont un !), en raison du fait que vu la quantité de galères sur mes épaules, j'étais vulnérable. Et donc il fallait faire gaffe à ce que je pense, vis, ressens, etc.
J'ai bien sûr ressenti toute leur amitié dans ces propos. Parallèlement, le germe d'une idée a fait son chemin depuis et je crois que je ne suis pas d'accord sur tout avec eux.
Déjà, il y a dans toutes les remarques, conseils, qu'on reçoit le biais de l'autre qui commente avec son vécu, son expérience, ses craintes et espoirs personnels, qui ne sont pas les nôtres, aussi proches qu'on puisse être.
Et puis, même si le cerveau humain est très bien conçu pour "oublier" cette donnée, on est vulnérables, tout le temps. Tout peut s'arrêter à chaque moment. Alors quoi ? On ne devrait jamais prendre de risques, de décisions, parce qu'on est très fragiles devant la vie ? Ca va vite tourner un peu végétatif, non ?
Sans philosopher sur l'infinitésimale pérennité de notre existence, c'est aussi quand ça dérape sérieusement et qu'on ressent à plein notre vulnérabilité qu'il y a plein de décisions à prendre. Quand on perd un proche, quand on s'approche très près de la mort ou que son ombre se fait juste un peu plus visible, il y a un paquet d'arbitrages un peu sérieux à faire, à un moment où on se sent probablement un peu plus fragile qu'à d'autres.
Et quoi ?
La vie ne s'arrête pas pour nous laisser reprendre nos esprits. La vie n'attend pas qu'on soit au calme, heureux, posés, insouciants à nouveau (si ça existe jamais).
La vie continue et tant qu'on peut, on fait pareil.
Et je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, avoir une haute conscience du fait que ça remue fort, que mon cœur est lourd et mon cerveau préoccupé, ça ne m'a jamais empêchée de savoir qui me fait du bien ou pas, s'il faut que je réfléchisse encore pour décider ou avoir un avis sur quoi que ce soit. Et je sais me débrouiller avec une dose raisonnable de complexité.
Alors oui, ami(e)s, je prends vos inquiétudes, vos peurs pour moi, vos avertissements comme autant de preuves d'affection.
Mais ça va aller, vous savez.
La preuve, je viens de racheter un fort coûteux aspirateur. Et ça me met en joie (c'est rarement moi qui l'utilise, notez bien).

