La vie et toutes ces sortes de choses

mercredi 20 juin 2012

Ne dites pas à ma mère que je suis devenue maniaque

J'ai été longtemps très grande bordélique, au point qu'on ne savait de quoi était revêtu le sol de ma chambre.

Et puis j'ai vécu seule et ça a changé, aidée par la suite par un allergique à tout et une Cro-Mi qui asthme, parfois.

Au demeurant, il y a du chemin encore avant de faire de moi une maniaque, une qui brique toutes les semaines derrière la cuisinière.

Mais c'est vrai que, sensible à l'état d'esprit de qui m'entoure, je le suis aussi au bordel ambiant. Que j'ai besoin de pièces qui m'accueillent et pas qui me rejettent.

Et depuis hier soir je tourne et retourne ce malaise dans ma tête, et j'ai fini par trouver. Qu'un peu beaucoup épuisée émotionnellement et physiquement que je suis, ma tolérance au bordel (au vrai gros bordel) est faible.

Ca m'oppresse. Un jour où tout irait avec moins de fatigue, sans doute que je n'y prêterai même pas attention, mais là, savoir ces zones de chaos, ça m'oppresse. Ca m'empêche de me sentir détendue dans un endroit qui est supposé être mon refuge, mon abri, ma maison.

(N'allez pas imaginer que je parle d'un sous verre décalé d'un cm, hein, il s'agit quand même de vrai bazar, je n'ai pas (encore) sombré dans les tocs).

Il y a en moi cette bataille : c'est moi que ça dérange, à moi de gérer. Et cette révolte. Il me semble passer du temps, beaucoup, et de l'énergie, de l'amour, beaucoup, pour que les esprits et les choses soient en ordre, au calme, apaisés, ordonnés, autour de moi. Il me semble que du lever au coucher je suis sur le pont, à entourer, accompagner, donner du temps, du travail, et que c'est transparent.

Autant que possible Il me semble que je fais largement ma part, il me semble que parfois, si je ne fais rien, si je ne dis rien, je vais finir engloutie dans le bazar de mes deux bordéliques et demi.

Il me semble qu'alors, je n'arriverais plus à voir le bon côté des choses. Si je n'ai pas un peu une zone sereine où le regard ne se heurte pas à un gros bordel.

Bref. Ca ira plus serein dans quelques heures.

mardi 12 juin 2012

Le changement c'est maintenant

Ca n'est pas encore annoncé officiellement, mais j'entre doucement dans mes nouvelles fonctions. Ce qui fait que tout le monde sait ce que je fais mais personne n'a le droit de le dire tant que les managers ne sont pas officiellement informés de ce dont ils ont été informés.

Vous suivez ? Moi moyen, mais bast'...

Vaille que vaille, se dessine ce qu'on attend de moi, et ce que je peux mettre de moi dans tout ça et j'en suis plutôt contente.

Mais alors le changement...

J'ai passé des années à être hors du circuit des réunions et j'avoue que la plupart du temps, c'était un pur bonheur.

Là, on est mardi matin, j'en ai 5 de prévues au compteur de la semaine (et je ne travaille pas demain).

On verra si c'est ce rythme qui doit faire le tempo ou bien si c'est juste pour le démarrage, mais c'est un poil trop, il me semble, pour avoir encore un peu le temps de digérer, puis travailler...

Tout ça pour dire que j'embarque cahier et stylo et vous laisse, "j'ai réu !". (Enfin pas tout de suite, à midi, mais je voulais vous faire le coup de la fille over-the-top-méga-déborded !)

lundi 11 juin 2012

Des au revoirs

Il y a, dans ces phases d'intense douleur que sont les deuils, ce phénomène contre lequel on ne peut rien.

Nous ne souffrons pas tous de la même façon. Et la manière de l'un d'exprimer sa peine peut, parfois, venir violemment marcher sur les pieds de l'autre.

Pour autant, il n'y a pas de vérité, il n'y a pas une manière de souffrir, d'être triste. Et sans doute, le début du deuil commence dans la nécessité de "faire de la place" aux façons d'avoir mal qui ne sont pas les nôtres ?

Samedi matin, il y avait un vent frais et du soleil.

Et beaucoup, beaucoup de monde.

C'était très dur. Et très beau.

Je garde dans mon cœur, en vrac et sans ordre, les embrassades avec les sœurs de François,comme si on se connaissait mieux et depuis si longtemps, la représentation des blogueurs avec Gilda, Tarquine, Traou, Gilsoub venus porter vos pensées en plus des leurs.

Le sourire de Benoît, si empressé à nous encourager à ne pas (trop) pleurer, parce que la vie continue.

Les mots de Pierre, si familier avec son père dans l'élégance et la noblesse des mots choisis pour son au revoir.

Les regards de Marie, si familière avec son père dans ses silences pudiques.

Les mots de la famille de François, si touchée par les témoignages venus des blogueurs, heureux de voir le voir ainsi honoré, si apprécié. Ils ont beaucoup remercié pour ça et je vous le transmet.

Nos câlins avec Louise, au rythme des mots de sa maman.

Luce. Ses mots, ses larmes. Ses rires. Sa générosité et son empathie, qui ont fait place à chacun dans le respect de nos tristesse. Sa force et ses fêlures. Son immense beauté dans son infinie détresse. Tout ce qu'il y a d'elle que je ne peux pas vous décrire parce que ça se passe en vibrations, en ondes. La confiance en elle et la peine avec elle.

Luce, ma magnifique, ma blessée, ma toujours beaucoup, dont la simple évocation de la peine suffit à coller des larmes dans les yeux de ceux qui l'aiment.

C'était très beau et très dur.

Tarquine a lancé l'idée que nous avons aussitôt adoptée de dédier le Paris Carnet de juillet à la mémoire de François, pour boire un coup, pour rire de nos souvenirs, pour ceux qui ne pouvaient être là ni à Paris ni à Tours samedi, ou bien pour ceux qui ont envie de se retrouver, de poursuivre le lien qu'il a créé entre nous.

Rendez-vous le 4 juillet, donc, pour ceux qui veulent.

9 juin 2009

(Les mots des blogueurs et quelques nez de clowns en gigogne)

mercredi 6 juin 2012

Lettre à Paco

Mon cher François,

Tu ne liras pas cette lettre.

Et comme nous nous le sommes répété, entre gens qui t'aimaient, hier soir en partageant la triste nouvelle, si malheureusement il fallait compter avec cette issue-là, ça n'en reste pas moins une très sale nouvelle.

Alors nous on reste, on dit des mots creux et on ronge nos os, comme dirait Samantdi, pour donner du sens à ce qui en a si peu. Pour habiller notre tristesse. Pour essayer d'être un peu utiles, un peu d'une infime aide, à ceux qui restent et qui t'aiment tant, ceux que tu aimais tant toi aussi.

Notre histoire à nous deux, elle est curieuse. On se connaissait surtout avec la bienveillance qu'il y avait sur qui donne du bonheur ou de l'affection à quelqu'un qui nous est cher.

Mais quand même.

Je me souviens de ton regard malicieux, qui pouvait aussi briller de conviction, quand il s'agissait de déplacer une virgule d'un texte que tu aimais.

Je me souviens de ta gentillesse qui perçait dès qu'on te rencontrait.

Je me souviens de tes commentaires sur le blog de ton Elle, quand elle est devenue ton aile. Je me souviens de tout ce bonheur quand la Merveille a été annoncée, puis qu'elle est née.

Je me souviens de rires.

Je me souviens de ton œil bienveillant sur ce qui se tramait avec mon Enchanteur, un soir de juillet dernier.

Je me souviens de ma dernière clope en date, que j'ai fumée en me disant que l'absence de tabac qui suivrait, ça serait, aussi, de la solidarité avec toi et pas qu'un truc que je faisais pour moi.

Je me souviens de tes faux airs affligés devant nos pitreries, ta femme et moi. Ta tête devant mes ailes roses à votre mariage.

Je me souviens de ce nez rouge. Je me souviens de cet avatar dont j'avais dit que je le changerai quand il n'y en aurait plus besoin. Tu sais quoi, François ? Je crois que je ne vais pas le changer tout de suite. J'ai envie de le garder encore un peu, pour te dire au revoir. Sauf si ta Luce me dit que ça lui fait mal.

Je me souviens de tout cet amour qu'il y avait, quand vous vous êtes dit oui. Il y avait ta maladie comme invitée, au mariage, il y avait l'échéance qu'on ne connaissait pas et qu'on espérait reculer de toutes nos dérisoires forces, mais il y avait de l'amour comme rarement on en voit.

Je me souviens de tes lèvres qui récitaient Cyrano en même temps que mon Enchanteur le jouait. C'était un joli moment, je suis contente qu'on l'ait vécu tous les trois.

Et maintenant je vois tous ces gens à qui déjà tu manques. Si la vie était juste, ça fait longtemps qu'on serait au courant, hein ?

L'empreinte que tu laisses dans la vie de ta femme, de ta fille, de tes enfants, est magnifique.

Et tu sais, François ? Tous les gens qui ne savent rien et qui parlent de nos "virtuels". L'empreinte que tu nous laisses à nous fait que nos larmes, notre peine, sont bien réelles. Comme nos souvenirs avec toi. Alors promis, en hommage à ça, à cette belle humanité, on va faire ce qu'on peut pour que ça soit le moins pire possible pour ceux qui restent. Mais tu ne nous as pas laissé une mission facile, tu sais ?

Salut François. Merci pour tout ce que tu as donné de beau.

mardi 5 juin 2012

D'joberie

Chers gens, les aminches.

Comme la nouvelle n'est pas encore officielle, je vous l'annonce en avant-première, assurée que je suis que vous n'irez pas cafter !

Je change de boulot !

C'est un changement dans la continuité puisque je vais faire, environ, trente mètres dans le couloir. Bosser avec ceux qui sont mes coupaings de bureau pour le moment, avec un nouveau chef que je connais depuis 5 ans, donc, au moins, mes repères ne seront pas trop perturbés.

Pour le fond, je quitte la hauteur de vues qui nous occupe pour passer du côté des méchants vendeurs, il va falloir user de plume et d'organisation, de diplomatie et d'inventivité, enfin bref, l'ensemble a l'air assez excitant, et surtout me permet de me décrasser le neurone, englué dans 7 ans de routine.

Pour la forme, ça va aussi me permettre de sortir des pattes de mon chef. Avec qui on a fait le tour des possibilités de travailler ensemble, je pense, et avec qui, au terme de plusieurs mois de collaboration courtoise mais glacée, nous nous quitterons sans trop de regrets.

Enfin pour moi, lui va morfler étant donné son très faible niveau d'autonomie sur les sujets qui vont, désormais, l'occuper.

Gniark gniark gniark !

Comme quoi parfois, le changement, ça a du bon !

(Pour autant, la réévaluation de mon salaire reste un point à négocier habilement dans les mois à venir, parce que là, marre, hein !)