J'ai été longtemps très grande bordélique, au point qu'on ne savait de quoi était revêtu le sol de ma chambre.
Et puis j'ai vécu seule et ça a changé, aidée par la suite par un allergique à tout et une Cro-Mi qui asthme, parfois.
Au demeurant, il y a du chemin encore avant de faire de moi une maniaque, une qui brique toutes les semaines derrière la cuisinière.
Mais c'est vrai que, sensible à l'état d'esprit de qui m'entoure, je le suis aussi au bordel ambiant. Que j'ai besoin de pièces qui m'accueillent et pas qui me rejettent.
Et depuis hier soir je tourne et retourne ce malaise dans ma tête, et j'ai fini par trouver. Qu'un peu beaucoup épuisée émotionnellement et physiquement que je suis, ma tolérance au bordel (au vrai gros bordel) est faible.
Ca m'oppresse. Un jour où tout irait avec moins de fatigue, sans doute que je n'y prêterai même pas attention, mais là, savoir ces zones de chaos, ça m'oppresse. Ca m'empêche de me sentir détendue dans un endroit qui est supposé être mon refuge, mon abri, ma maison.
(N'allez pas imaginer que je parle d'un sous verre décalé d'un cm, hein, il s'agit quand même de vrai bazar, je n'ai pas (encore) sombré dans les tocs).
Il y a en moi cette bataille : c'est moi que ça dérange, à moi de gérer. Et cette révolte. Il me semble passer du temps, beaucoup, et de l'énergie, de l'amour, beaucoup, pour que les esprits et les choses soient en ordre, au calme, apaisés, ordonnés, autour de moi. Il me semble que du lever au coucher je suis sur le pont, à entourer, accompagner, donner du temps, du travail, et que c'est transparent.
Autant que possible Il me semble que je fais largement ma part, il me semble que parfois, si je ne fais rien, si je ne dis rien, je vais finir engloutie dans le bazar de mes deux bordéliques et demi.
Il me semble qu'alors, je n'arriverais plus à voir le bon côté des choses. Si je n'ai pas un peu une zone sereine où le regard ne se heurte pas à un gros bordel.
Bref. Ca ira plus serein dans quelques heures.