A la faveur d'un test Covid positif, la maison est, ces jours-ci, coupée en deux.
D'un côté le pauvre malade (qui va plutôt bien, c'est important de le préciser), qui a droit à l'immense canapé lit et à la grande télé moderne du salon. De l'autre ceux qui résistent et s'obstinent, au moins pour le moment, à rester négatifs.
Les chats, entre les deux camps, sont perdus. Inquiets comme des enfants coincés au milieu d'un divorce, ils vont de l'un à l'autre avec une petite mine malheureuse qui fend le cœur.
La première nuit, ils ont choisi le camp du malade et j'ai dormi en étoile de mer, absolument seule au milieu du lit deux places. J'avoue que c'est un peu mesquin mais j'ai savouré (je dois dire pour me disculper que le canapé lit est très confortable, et que je sais donc que mon pauvre Covidé y dort confortablement).
Certes j'ai bien eu quelques visites d'ObiWan pour me signaler que le reste du monde était ailleurs, t'es sûre que tu ne veux pas venir ? Mais quand même le grand calme.
Deuxième nuit : les chats ont choisi leur camp. Maïa a choisi celui du malade (à part une incursion à mes pieds en fin de nuit). ObiWan a finalement trouvé que la chambre c'était bien et s'est installé précisément au centre du lit. Au temps pour mon étoile de mer.
On sent néanmoins à leurs regards insistants qu'à leur yeux félins on fait : n'importe quoi. Je veux dire : c'est quoi la vie, la vrai, si ce n'est pas de faire le tas de chat qui se tient chaud ?
En attendant de retrouver l'unicité de lit et d'appartement, nous vivons dans un courant d'air (pour les non parisiens, il fait 1° une grande partie de la nuit et de la matinée. Nous déambulons donc (enfin pas trop, seulement quand on n'est pas enroulés dans nos couettes comme des nems surgelés) vêtus de collants en mérinos sous nos pantalons, de deux épaisseurs dont une, toujours, en mérinos, sous les polaires achetées pour le séjour en Bretagne (et qui remercie mon sens de l'anticipation, finalement ???!!). D'ailleurs j'écris ce billet avec des mitaines. Voilà où nous en sommes.
Bref, vivement qu'on soit tous positifs ou négatifs, mais qu'on en finisse.