mardi 25 septembre 2012

Keep your secret secret

Je ricane, depuis hier, aux commentaires sur le sujet : y a-t-il eu ou non faille de sécurité chez Faycebouc ?

Aux peopolitique qui entendent demander des comptes au géant. (Ah cette novlangue journaliste, que c'est... bref).

Or donc, Faycebouc.

Le fait est que ce ne sont ni les paramétrages ni les failles de sécurité qui feront que vos données personnelles (je n'emploie, à dessein, pas le mot "privées") seront à l'abri des regards indiscrets, si vous êtes utilisateur du rézossocio.

C'est Faycebouc qui décide. Ce qu'il fait de vos infos, lesquelles, à qui, et quand.

Point.

Alors on peut décider de s'en foutre. Trouver que l'amusement qu'on y trouve, le côté pratique, sont plus importants que le fait de laisser les clés à une entreprise, aussi "fun" (je ne les trouve pas fun, en fait) soit-elle.

Mais chougner parce que, par accident ou pas, on s'est fait prendre à tenir des propos qui peuvent nous embarrasser à un titre ou à un autre, du cassage de patron aux mots d'amour, de la vacherie sur un copain à notre dernier bilan médical, que sais-je.

C'est vous qui alimentez le système, utilisateurs de Faycebouc. C'est vous qui leur donnez du contenu, et ils se nourrissent sur votre dos, une fois, deux fois, trois fois...

Alors ne soyez pas naïfs à penser que vos paramètres de sécurité vous mettent à l'abri. Si vous vous éclatez sur Faycebouc, amusez-vous bien. Faites-vous plaisir.

Mais ne protestez pas sur un bug, ni sur une indiscrétion. C'est vous qui leur avez donné vos infos.

vendredi 21 septembre 2012

Slow down

Le corollaire de ce changement de poste, c'est d'avoir double mission jusqu'en décembre.

Les journées sont denses, surtout quand, comme c'était le cas cette semaine, on en passe trois hors du bureau.

L'un des avantages, aussi, est d'avoir un nouveau patron vraiment concerné par l'état de ses troupes.

Du genre à suggérer de prendre une journée pour souffler et mieux gérer la surcharge que nous vivons ces temps-ci, plutôt que de vouloir nous mettre la pression à tout prix jusqu'à ce que ça casse.

Pas du genre à faire semblant de le prendre avec bienveillance et à le faire payer en remarques pendant 6 mois.

Du coup après une semaine de boulot épuisante, objectif : trier et traiter les vraies urgences d'ici ce soir et après, week-end de trois jours.

Les quatre suivants seront d'autant plus remplis, mais au moins, il y aura eu une respiration entre les deux.

Ouf.

vendredi 14 septembre 2012

Demêlage

Elle penche sa tête en avant, ses longs cheveux sur le côté, et entreprend, brosse à la main, de les démêler énergiquement.

Il y a dans cette posture, qu'elle adopte volontiers à côté de moi, pendant que je marine dans le bain, l'arrondi enfantin de la joue, encore un peu de maladresse, mais aussi beaucoup de grâce et quelque chose de très féminin.

C'est un cap que de la voir s'occuper du démêlage. Un truc de grande fille, une chose de plus qui l'éloigne des rangs des petits et qui la propulse dans l'enfance tout court.

Fort heureusement pour mon cœur de mère qui trouve que le temps fait bien son ouvrage, mais parfois fort vite, et même un peu trop, je suis encore responsable du tressage.

Chevelure

Chevelure de sauvageonne en plein été.

mardi 11 septembre 2012

A propos d'humains

Ca fait trois fois dans ma vie que je cause aux impôts, pour des questions d'erreurs ou de choses que je ne comprends pas.

Ca fait trois fois que j'ai une réponse archi rapide, documentée, efficace, et qui se soucie de ne pas me pénaliser à cause de leurs erreurs. Chapeau à eux et merci.

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Impression désagréable qu'on entre dans une phase de nos vies où les mauvaises nouvelles, comme celles qui ont émaillé cette année, vont plutôt aller en augmentant. Faire le constat que du coup, autant profiter de ce (ceux) qui va (vont) plutôt que de voir ce qui va mal par pure... non-volonté d'aller bien. Parfois pas si simple.

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Toujours un peu effarée quand on arrive à ne pas se comprendre à un point que c'en est incompréhensible, avec un autre terrien. Voyez le genre ? Toujours du genre à me demander pourquoi ou comment, si oui ou non mon putain de caractère, ou si j'avais fait autrement, et si... Gagner en sagesse et se dire que ce qui compte, ce sont les vrais proches. Ceux qui ont déjà fait la preuve qu'ils acceptent votre soutien quand ils en ont besoin et vous offrent le leur inconditionnellement, pareillement.

Pour ceux là ça vaut la peine de creuser, encore et encore, d'accepter de ne pas se comprendre parfois et de s'entendre souvent, très fort.

Pour les autres... what for ? Après tout, on est 7 milliards, il y a matière à s'occuper dans le monde sans s'offenser que parfois, ça veut pas. Ni en faire des tonnes.

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Heureuse de ma micro tribu, des moments de douceur, de partage, d'amour qu'on s'offre. Ca, ça vaut la peine, plus que tout au monde.

vendredi 7 septembre 2012

Notre chemin ensemble

Ca me saute aux yeux, ces jours-ci, à quel point on passe notre temps à parler, avec Cro-Mi. (Et avec le Lutin Facétieux, quand il est là !)

A raconter pourquoi ceci, pourquoi cela (peut-être pour ça qu'elle n'a jamais été tant versée dans les "pourquoi ?" à répétition, sauf pour rire, parce qu'en fait naturellement on cherche des explications, des réponses ?), décoder le monde.

Parfois je me fais l'impression d'avancer dans une grotte en la tenant par la main, avec une torche, et d'éclairer le monde pour elle. Je me dis : je lui montre ce que je vois, moi. A elle d'en découvrir d'autres morceaux, d'autres visions.

Quoi qu'il en soit on se parle, beaucoup, énormément, du monde, de la vie, des gens... et j'aime ça (elle aussi, je crois).

L'an dernier, à plusieurs occasions, j'avais perçu qu'elle "savait lire mais ne savait pas qu'elle savait".

Visiblement il y a eu déclic, hier soir, en rentrant de l'étude, on s'est installées pour un thé des grands - papote à trois. Elle est allée chercher un livre et lentement, mais sûrement, s'est mise à lire.

Elle lit ! Mal, mais elle lit !

Et je ne doute pas que dans quelques semaines la fluidité y sera, étant donné ce qui doit travailler en arrière plan depuis des mois !

Alors on a parlé de la lecture. Que ça n'empêcherait pas que je lui lise des histoires, si elle voulait. Mais la liberté de prendre un livre et de s'embarquer dans une aventure "dans la tête" !

Pétillement rêveurs et envieux dans ses yeux.

Je suis émue et heureuse pour elle.

mardi 4 septembre 2012

Les petits gestes gratuits

Les horaires changent, maintenant je ne peux plus récupérer Cro-Mignonne comme bon me semble entre 16h30 et 18h30. Il y a l'étude ("gé-nial, l'étude", dit-elle, "moi qui avait peur d'avoir trop de devoirs à la maison le soir, j'ai du temps libre" (sic)), puis le centre de loisirs, mais avec activité programmée ininterrompable sous peine de... rien. On ne peut pas, c'est tout.

Or donc arrivée un peu avant l'heure dite et avec une micro liste de choses à acheter, je vais chez Michel-Edouard d'en bas de la maison pour m'occuper le temps de la retrouver (avec hâte, dites, c'est pas rien, une rentrée en CP !).

Peu de monde en caisse, j'attends derrière une dame et sa très jeune ado, modèle 6è, sans doute. Je rêvasse en attendant, largement le temps d'être à l'heure, tiens, ce caissier, il est nouveau.

Un nouveau du genre à travailler en septembre pour financer les vacances qu'il a déjà prises, étudiant sans doute, de bonne famille à entendre sa façon de parler, et à contempler son air... il a l'air de se faire chier. Pas juste comme une caissière qui trouve déjà que son job n'est pas facile, comme un qui est un peu outré de se trouver là. Déclassé, en dessous de sa condition.

Le pauvre, si ça se trouve ça n'était rien de tout ça, mais quand même, ce gamin, il avait la morgue au nez, si j'ose dire.

Et donc la dame devant avec sa pré ado, qui passe ses fournitures, les pas chères, les moins chères du magasin, et quand même il y en a pour trop cher pour ce qu'elle a sur elle. Et le caissier de s'agacer quand elle lui demande d'enlever des choses. Qu'elle ne se rend pas compte, qu'il faut qu'il appelle son responsable, et que ça ira plus vite d'annuler tout et de recommencer que d'annuler un par un des articles en trop.

Je ne sais pas ce qui m'a fait réagir, le plus. Les épaules effondrées de cette dame, embêtée de ne pas avoir assez de sous sur elle, embêtée de n'avoir pas vu le coup venir, embêtée de faire scandale et de faire attendre derrière elle. Le poids de sa fatigue de mère qui gère, la maison, la bouffe, les fournitures des enfants, les courses, les fringues du mari et celles de enfants, la marmaille à élever droit, les sous qui filent trop vite, le monde qui n'est pas facile. Avec rarement quelqu'un qui pense à ce qui lui ferait plaisir à elle, ce qui l'aiderait, la soulagerait, ou juste la ferait se sentir un peu remerciée. (Toutes les mères Bien des mères le savent, le prix démesuré qu'on accorde aux rares moments où quelqu'un se met dans nos baskets, fait preuve d'empathie et fait, juste pour nous faire plaisir, quelque chose pour que ça soit juste un peu moins épuisant, la vie tambour battant.)

Ou bien si c'est l'humiliation que lui faisait subir ce tout gamin de bonne famille, outré qu'on lui fasse refaire son travail déjà chiant, pas content d'éventuellement se faire remarquer par son chef, dérangé dans son plan quinquennal pour une réussite exemplaire. Et tellement peu conscient de la réalité de la dame en face de lui.

J'ai demandé au mecton d'attendre deux secondes, suis sortie de la file pour aller au distributeur en face, ai sorti les 20 euros qui manquaient (même pas) en disant à la dame que j'habitais dans le quartier, qu'on allait se recroiser et qu'elle me les rendrait à ce moment là, et qu'elle n'allait pas faire l'aller-retour pour chez elle.

Elle ne m'a pas lâchée tant que je ne lui ai pas écrit mon portable et mon adresse sur un papier, en m'expliquant bien que, juste, elle n'avait pas son sac, je lui ai répondu que moi aussi j'étais une maman débordée à qui il arrivait d'oublier des choses, et que ça m'embêtait pour elle qu'elle doive faire l'aller-retour en fin de journée alors qu'il y a tant à faire, et qu'elle m'appelle et on se débrouillerait pour qu'elle me rembourse, puisque, de toute façon, la gamine avait besoin de ses fournitures.

Ce petit con de caissier de me dire "merci pour elles". Pas la peine de me remercier "pour elles", lui ai-je dit, elles l'ont fait bien assez. Et c'est entre elles et moi contre vous, avais-je envie de rajouter. Il n'aurait sans doute pas compris, à ses yeux on fait sans doute partie du même monde, des blonds à teint pâles à peu près civilisés. Il a dû mettre ça dans sa case "bonnes œuvres" alors que non, c'était juste de la solidarité, parce que merde. Monde de chiens bien assez dur pour laisser une pauvre dame se faire humilier pour 16,96€.

Elle m'a appelée, ce soir. Ou plutôt sa fille a appelé en disant qu'elle était la dame que j'avais rencontrée chez Michel-Edouard. Me suis sentie triste de ce monde qui fait qu'on fait appeler sa fille parce qu'on est pas assez sûre de sa pratique de la langue pour bien se faire comprendre et bien comprendre à son tour. Je l'entendais derrière, et on s'est fixé, à toutes les trois, rendez-vous demain. J'espère n'avoir pas compliqué leur journée en cherchant à la simplifier, mais d'une certaine façon, je suis contente de les revoir, de souhaiter bonne rentrée à la gaminette.

Je crois très fort aux petits actes, comme ça. De ceux qui ne coûtent pas grand-chose, en l'occurrence rien. Mais qui rendent la vie un instant un peu plus facile à nos contemporains. Et sait-on jamais, peut-être que eux aussi, du coup, ils voudront rendre la vie un peu plus facile et que par tout petits instants moins difficiles, par micro gestes qui coûtent si peu, on arrivera à regagner un peu de terrain sur le monde de chiens et la vie qui est dure.

Si je vous ai raconté ça, ce soir, ce n'est pas pour entendre des "oh comme c'est bien", mais plutôt parce que j'ai l'espoir secret et immodeste que ça vous donnera, vous aussi, qui êtes des gens si chouettes, l'envie à chaque fois que vous le pourrez, de faire un de ces micro gestes gratuits qui rendent la vie de quelqu'un un instant plus facile. Comme ça, random, un quidam, une inconnue.

On ferait comme dans le film, dites ?

lundi 3 septembre 2012

Tout En Kharton ?

Afin de me montrer que certes, le temps passe, je marque une année de plus au compteur, mais qu'enfin, regarde, il y a de bien plus vieilles choses que ça dans la vie, l'Enchanteur, sur les conseils enthousiastes de Monsieur son Père, nous a organisé pour samedi une visite de l'expo Toutankhamon.

Une chouette façon de passer, donc, une journée d'anniversaire et un dernier samedi à horaires communs.

Nous voilà donc, avec nos affreux, plongés (ou presque) dans l'Egypte d'il y a 3.000 ans.

Ou presque.

Dans la reconstitution de l'Egypte d'il y a 3.000 ans plus quelques dizaines (centaines ?) d'appareils photos et autres smartphones mitraillant le trésor du Pharaon.

Manipulés par une horde de gens prêts à marcher sur les autres pour se prendre en photo près du sarcophage ou devant le masque funéraire du roi d'antan.

Léger malaise.

Malgré tout, une profusion de trésors et surtout, surtout, les rites anciens, le travail de centaines d'artisans d'il y a si longtemps, la vie, la mort vue par les puissants d'un temps qui nous paraît si improbablement lointain que c'en est presque de la fiction.

C'était beau.