jeudi 24 janvier 2013

C'est pas juste

L'autre jour, il y avait Larcenet, sur Inter, chez Busnel.

Le mondain à la mèche a lancé notre Manu sur l'un des sujets qui le font démarrer, immanquablement. Internet. Et surtout, les commentaires sur Internet.

Manu Larcenet, dans un argument qu'on lui a déjà entendu, disait qu'il lui était insupportable que n'importe qui vienne démolir l'expertise de quelqu'un, que tout le monde se positionne à égalité de savoir.

Et aussi qu'il avait souffert de critiques infondées sur qui il était, inexactes, déjà, et s'attachant à sa personne plutôt qu'à son travail. Que s'il y répondait, la "meute" se jetait sur lui. Que c'était injuste et que cette injustice lui était violente.

Même si je ne partage pas tout son avis sur le web participatif, ces mots ont fait écho, et puis je me suis dit que c'était le cas partout.

Quand on nous dit quelque chose de juste, on peut argumenter, ne pas être d'accord, mais il y a quelque chose de bien fondé qui doit alimenter la réflexion.

L'injustice, elle, nous met dans un état de sidération, de choc émotionnel, les bras nous en tombent et on est, déjà, dans l'irrationnel, les mots perdent de leur sens et l'absurde s'en mêle.

C'est un peu de ça qu'il s'agit en ce moment dans la société, d'ailleurs. Des gens à qui on enlève rien qui viennent dégueuler à la face de gens qu'on considère comme des citoyens à droits réduits. Sous des prétextes qu'on à peine à réfuter tellement ils ne tiennent sur rien de logique, rien de juste.

Et en plus, ils se plaignent d'être victimes d'intolérance.

C'est dégueulasse, c'est injuste, c'est violent. Et ça fait mal à l'humanité.

mardi 22 janvier 2013

Vadrouilles et péripéties

Contrastes.

Vendredi, nous avons passé deux heures et quelques dans une salle d'embarquement, puis plus de trois heures dans un avion, sans jamais être sûrs que nous partirions. Parfois il y a eu la tentation de repartir, d'aller se rouler en boule sous la couette.

Mais la perspective d'être attendus si amicalement en Toulousie nous a donné du courage, et c'est épuisés mais heureux que nous nous sommes couchés à pas d'heure. En ayant pu finir L'écharpe, grâce à toutes ces heures de temps libre subitement procurées par la neige et les aéroports de Paris !

Rainbow Scarf

Samedi, il y a eu gastronomie. Et marche avec les amis.

A chaque fois que je suis à un endroit où plein de gens ont envie d'un monde meilleur, j'ai quelques minutes, comme ça, où les larmes me montent avec les frissons, une sorte d'émotion intense à se sentir pas seul dans ses rêves et ses espoirs [1].

20 janvier 2013 - Manif Toulouse

Et puis j'ai cajolé un petit bout de vie baveux et serré dans mes bras sa maman, on a dîné comme des rois touchés pas de jolies attentions, et puis brunché le lendemain dans les rires et la bonne humeur qui aurait été totale si on avait pas dû, en dernière minute, s'acheter des billets de train plus tôt pour cause de vol annulé, et les remplaçant trop tard et menacés.

C'est sûr, 6 heures de train sur les strapontins d'entre-voitures bondés, accompagnés par les voyageurs d'un autre train, lui annulé, c'était long.

C'est sûr la fin du retour sous la neige c'était le "trop" de trop.

Mais nous retrouver tous les quatre bien au chaud.

Se dire que quand même, on a fait des choses belles, et des choses importantes.

Il était bien, ce week-end, quand même. Malgré les contrastes.

Merci les coupaings.

Note

[1] Wedontcare, si tu passes par là, j'ai pensé fort que tu y étais aussi et j'aurais aimé te dire que j'étais là, à quelques pas de toi, et puis je n'avais rien pour te joindre alors je me suis résolue, mais un peu triste de ne pas avoir pu

mardi 11 septembre 2012

A propos d'humains

Ca fait trois fois dans ma vie que je cause aux impôts, pour des questions d'erreurs ou de choses que je ne comprends pas.

Ca fait trois fois que j'ai une réponse archi rapide, documentée, efficace, et qui se soucie de ne pas me pénaliser à cause de leurs erreurs. Chapeau à eux et merci.

---

Impression désagréable qu'on entre dans une phase de nos vies où les mauvaises nouvelles, comme celles qui ont émaillé cette année, vont plutôt aller en augmentant. Faire le constat que du coup, autant profiter de ce (ceux) qui va (vont) plutôt que de voir ce qui va mal par pure... non-volonté d'aller bien. Parfois pas si simple.

---

Toujours un peu effarée quand on arrive à ne pas se comprendre à un point que c'en est incompréhensible, avec un autre terrien. Voyez le genre ? Toujours du genre à me demander pourquoi ou comment, si oui ou non mon putain de caractère, ou si j'avais fait autrement, et si... Gagner en sagesse et se dire que ce qui compte, ce sont les vrais proches. Ceux qui ont déjà fait la preuve qu'ils acceptent votre soutien quand ils en ont besoin et vous offrent le leur inconditionnellement, pareillement.

Pour ceux là ça vaut la peine de creuser, encore et encore, d'accepter de ne pas se comprendre parfois et de s'entendre souvent, très fort.

Pour les autres... what for ? Après tout, on est 7 milliards, il y a matière à s'occuper dans le monde sans s'offenser que parfois, ça veut pas. Ni en faire des tonnes.

---

Heureuse de ma micro tribu, des moments de douceur, de partage, d'amour qu'on s'offre. Ca, ça vaut la peine, plus que tout au monde.

jeudi 19 janvier 2012

Le vieux charmeur littéraire

Samedi matin d'il y a presque deux semaines, j'ai pris le métro très tôt, pour prendre un autre métro, pour prendre l'Orlybus.

Dans le métro du samedi matin, très tôt, il n'y a pas tant de monde, même sur l'effroyable ligne 13 (les lecteurs qui la connaissent auront eu, juste à lire ce mot et ce nombre, un frisson d'épouvante le long de l'échine).

Largement de quoi s'assoir et caser le sac de voyage, le sac de l'appareil photo, le sac à main. Et se poser avec un bouquin.

En face de moi s'installe un (pardon papa) monsieur plus vraiment très jeune. Disons entre 60 et 65 ans. Il s'assied donc, et se tord le cou pour voir ce que je lis.

- C'est anglais, non ?

- Oui, c'est anglais (c'était l'excellent La chute du British Museum de David Lodge. Plus anglais tu meurs).

Je reprends ma lecture et ris de bon cœur aux pérégrinations d'Adam Appelby, emmêlé dans sa frustration sexuelle, sa famille déjà nombreuse et ses principes de catholique déjà pratiquant, à la sauce parodique portant plutôt à la bonne humeur.

- C'est drôle ? demande, observateur, mon voisin d'en face ?

- Oui, très, réponds-je.

- Moi je suis plutôt classiques. Et là il me montre son propre livre, un exemplaire de poche et hors d'âge de Les dieux ont soif d'Anatole France.

Je me garde bien de lui dire que je l'ai lu au moins trois fois, à la fac, qu'il ne m'en reste qu'un souvenir ennuyé de ce roman sur fond de Terreur, qu'il me semble qu'Anatole France a mal vieilli (enfin lui, oui, bien sûr, il en est mort, ses écrits, surtout) et que bon...

Je me dis que tous les goûts sont dans la nature et que tant mieux s'il prend plaisir à son Anatole. Tant qu'il ne me force pas à le relire !

Alors je lui dis : "on trouve de bien belles choses, aussi, dans les classiques".

Et replonge mon nez dans la culotte en dentelle d'Adam (faut lire pour comprendre).

Mon voisin n'use pas trop son propre livre. Il se lève, et avant de descendre me salue d'un "bonne lecture, mademoiselle !" (hinhinhinhinhin vil flatteur)

C'est rigolo, je trouve que le métro est un lieu très rassurant pour ceux qui ont peur que les gens ne lisent plus. Il me semble qu'on y voit beaucoup de gens le nez dans un bouquin, et que c'est plutôt un signe agréable.

Mais peut-être que ce monsieur ne le savait pas, qu'il était content de partager un instant de connivence littéraire ? En tout cas, ça aussi, ça porte à la bonne humeur. Se parler de livres dans le métro.

vendredi 23 décembre 2011

Super-Gardien

Depuis quelques années, la famille des gardiens d'origine est partie et on a, à la place, un gamin du quartier [1] qui officie dans les 5 entrées de mon immeuble.

C'est rigolo, d'ailleurs, bien avant qu'il ne devienne mon gardien, je le croisais à peu près tout les matins en partant travailler. C'est un solide gaillard presque aussi large que haut, et je le voyais dehors à l'aube, faisant la vidange d'un ridiculement microscopique toutou à sa mémère.

Je le saluais donc matutinalement et il me répondait à peine. Je l'avais donc injustement classé dans la catégorie des grincheux, alors qu'il n'était que mal réveillé.

Bref, notre "nouveau" gardien est une perle. Qui aime rendre service et dépanner les gens.

Rien que ces dernières semaines, il a réceptionné un nombre considérable de colis, a manqué entrer en collision avec mon Enchanteur, en allant purger mes radiateurs (à ma demande, j'avais juste oublié de lui dire que l'appartement n'était pas vide. Au moins ils ont fait connaissance). Il fait également office de manutentionnaire quand je reçois notre pesante autant que nouvelle table basse.

La semaine dernière, retardée par un événement imprévu autant qu'impressionnant, [2] voilà-t-y pas que le livreur de mes courses, lui-même en avance se retrouve sur le carreau à m'attendre.

Je lui suggère donc d'aller voir le gardien et de me le passer. Ce qu'il fait. Et Super-Gardien de se précipiter pour lui ouvrir la porte de mon appartement.

Et vous savez quoi ?

Le temps que je surmonte l'obstacle, que j'aille chercher ma fille, que je revienne, Super-Gardien me hèle d'une des fenêtres pour me dire... qu'il avait mis mes surgelés dans le réfrigérateur, en raison du manque de place dans le congélateur.

Tout gentil, non ?

Du coup et de gratitude, je suis allée lui pêcher un saumon pour son réveillon !

Notes

[1] Enfin ce sont les anciens du quartier qui l'appellent comme ça, mais étant donné qu'il a mon âge plus quelques mois, je ne peux qu'approuver

[2] que je vous conterai un autre jour