mercredi 21 janvier 2015

Pomme d'amour

J'ai un bébé pomme d'amour, ses joues rebondies, rouges et tièdes lui font une tête de joli clown.

J'ai un bébé farceur, qui se retourne sur le ventre MAIS avec un bras coincé en dessous et râle parce que bon, quand même, faudrait voir à pas trop se fatiguer à appuyer sur son bras pour se dégager.

J'ai un bébé omnivore, qui a envie de tout goûter et vient d'entamer une très probablement longue histoire d'amour avec des croûtons de pain.

J'ai un bébé enchanteur, qui sourit tant et tellement quand il nous voit, chacun d'entre nous de son petit monde, papa, maman, frère et soeur, et qui sourit aussi au reste du monde. Il fait des têtes de charmeur, des têtes de farceur, j'ai un bébé irrésistible.

J'ai un bébé sauveur, il suffit de passer un peu de temps avec lui pour réapprendre le sourire, pour oublier un peu le fracas du monde qui tombe en pièce.

Alors je parle de lui parce que ça fait plus de bien que de parler du monde, là tout de suite.

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lundi 29 décembre 2014

Tempus fugit

Vous vous rendez compte ? Il y a environ un an, à quelques jours près, je vous annonçais que nous avions un bébé en cours de fabrication.

Le temps passe à une vitesse fulgurante.

Il nous restait 6 mois à l'attendre, il est avec nous depuis 5 mois et demi.

Un truc de dingue. Alors même que cette grossesse m'a semblé interminable.

Comme pour sa sœur, je ne fais pas tellement le lien entre l'état de grossesse et ce bébé si plein de vie et de personnalité qui est maintenant au cœur de l'intendance de la maison. Et de l'attention générale, et d'une part non négligeable de nos rires et sourires à nous tous.

Il est là, tellement là, ce bébé si attentif, si happy merry baby, si souriant. Il a conquis le cœur de ses frère et sœur, il a envahi celui de ses parents, il a pris sa place immense de mini géant. Il fait paraître ses aînés gigantesques.

J'aime tant tellement ses rires silencieux (bouche grande ouverte, yeux plissés, il s'exclame sans un son, histoire de se démarquer ?), ses "heu" enthousiastes dès que de la nourriture passe à sa portée, sa façon de regarder le monde qui me rappelle sa sœur au même âge, sa façon de s'annexer nos mains, doigts, ce truc qu'il ne fait qu'à moi, de gober la pommette ou le menton quand il est particulièrement heureux de me voir (faut dire, je pique moins que son père).

Comme le bonheur est vif de l'avoir comme fils. Et dire qu'il y a un an, on ne faisait que se douter, qu'il est loin, ce temps.

Maintenant c'est comme s'il avait toujours été là.

Pieds

lundi 1 décembre 2014

Cavalcade effrenée

Constat de ce matin : comment est-il possible qu'on ait déjà un petit être qui mange des trucs de grand (avec voracité) et aspire à s'assoir (avec ténacité) ? Qui Da-da-da-daou à tout va et avec qui on tient de grandes conversations à base de prrrrrrt avec la langue (hilarant !) ? Alors qu'il est né il y a 12 minutes et demi environ (ou plutôt 4 mois et demi, mais c'est pareil, à l'échelle de l'humanité, non ?)

Cette cavalcade du temps. Pourtant on sait. Ça passe vite. On le sait parce qu'on l'a vécu une fois, ou plusieurs, parce qu'on nous l'a redit, mais rien à faire. Ça passe encore plus vite que ça. Nous aussi on le dira, aux nouveaux parents, de nouveaux bébés, profite, ça passe si vite.

Et ils nous maudiront, les nuits à 10 réveils, les jours de colique ou de pleurs incompréhensibles, les semaines de changement de rythme.

Et puis un jour ils se retourneront et diront comme nous, et vivrons comme nous, et diront aux autres. Profite, ça passe vite.

Encore plus la deuxième fois, j'ai l'impression. Sans doute parce que l'aînée de ma couvée est en mode pousse rapide (en alternance avec de brèves réclamations de plus de môman, qu'elle s'empresse d'oublier parce que c'est l'heure de Pokémon ou de lire le Club des 5 ou la cabane magique). Bref.

Happés par le temps qui cavale et happy des moments qu'on saisit au vol.

Ces bébés qui poussent comme de la mauvaise herbe nous datent et nous horodatent à toute allure, mais qu'il est jouissif et bon de les voir pousser, comme ça, au rythme trépidant de l'instinct de vie.

vendredi 5 septembre 2014

Mais ça c'est bien passé, bordel, euh !!!

Je reviens sur cette histoire de césarienne.

Je savais, parce que plusieurs amies sont passées par là, y compris dans des temps où mes projets de maternité n'étaient pas encore formulés, que certaines femmes vivaient très mal cette façon de donner naissance.

Et je précise directement dès le début de ce billet qu'il n'est aucunement question pour moi de nier leur souffrance ni les raisons pour lesquelles elles en viennent là. Chacune digère ce qu'elle peut de sa vie, son entourage, la pression social et son monde intérieur, chacune réagit différemment, et si certaines femmes souffrent, il faut les aider à passer le cap.

Pour ma part, ça n'est pas le cas du tout.

Au contraire, l'accouchement par voie basse de l'aînée reste encore, plus de 8 ans après, un souvenir douloureux, violent, compliqué. L'autre jour je me disais : bon ben au moins, je n'aurais plus à avoir peur de comment va se passer l'accouchement, je m'arrête là, et cette pensée était directement liée à la naissance de ma fille.

J'ai mis un mois à pouvoir formuler que je la trouvais magnifique à haute voix, un an à pouvoir raconter cet accouchement. Et quelques années de plus à me dire que bon, oui, je pouvais faire un autre enfant, tant pis, au pire je meurs sur place mais j'aurais connu la joie (j'exagère à peine).

Autant pour son frère, j'ai été tout de suite plongée dans le bonheur de profiter de lui (à part les agrafes un peu douloureuse et les changements de position à négocier avec un peu d'attention les premiers jours, j'avais à peu près oublié qu'on m'avait ouvert le ventre moins d'une semaine après). Je me suis sentie disponible pour lui, pour moi, pour son père, sa soeur et son frère, très rapidement et on profite bien, malgré la fatigue inhérente à la présence d'un tube digestif trop mignon dans votre vie.

Du coup je suis un peu en décalage. Que ça soit le personnel de l'hôpital (visiblement, il est important pour eux de prendre en charge la fameuse souffrance au plus tôt, et je peux vous assurer qu'il ne se sont pas jetés sur le bistouri, la bave aux lèvres et l'envie d'en découdre, il ont pris le temps de s'assurer que c'était la meilleure option possible et avaient l'air désolés de m'annoncer que bon, il faut y aller, là), le médecin de la PMI, mais aussi les femmes qu'on croise et qui demandent si tout s'est bien passé.

Je réponds oui, avec enthousiasme. Si on en vient à constater que Lomalarchovitch est né par césarienne, j'ai en général droit à une exclamation horrifiée "ah mais il né par césarienne, quand même !". Ben oui. Mais du coup il est né vite, vivant, et moi aussi. Enfin pas vite mais vivante. Et en assez bon état pour l'accueillir rapidement mais dans une bouffée d'amour plutôt que dans un gémissement de souffrances.

Peut-être que je n'ai pas besoin de la preuve par le vagin pour être investie par ma maternité. Peut-être que chez moi, ça se joue autrement. Ou je ne sais quoi d'autre. Peut-être, on ne sait pas, que mon espèce de gros bon sens paysan me dit que si on pratique ce genre d'intervention depuis plusieurs millénaires, à force, ça devient quasi aussi naturel que le chemin prévu à cet effet ? (Je rigole, hein).

Tout ça pour dire : ça c'est, dans ma tête, dans mon corps, dans notre histoire de famille agrandie, dans mon rapport à mon fils, bien passé. Très bien, même. Et j'en suis heureuse et soulagée.

Mais je trouverais ça chouette, puisque j'ai l'intuition qu'il y aura des femmes pour en avoir souffert, dans les commentaires, que celles qui ont passé le cap et qui s'y trouveront aussi nous raconte, quel a été leur déclic, leur truc pour passer outre. Histoire que je ne me contente pas de vous balancer que je vais bien, mais que ça serve aussi un peu.

On y va ?