L'autre jour, j'étais en route pour la gare Montparnasse et comme j'avais un appareil photo dans mon sac, je me suis dit, hey, sortons-le. On verra bien si quelque chose se présente à mes yeux (mais dans les grands bâtiments comme ça, entre métal et verre et beaucoup de gens qui passent, c'est rare qu'il n'y ait rien).
Me voici en avance (comme d'hab) et errant un peu au hasard, entre le métro et la gare.
Un mec passe devant moi en poussant son vélo. Rien de spécial, mais habillé tout en noir avec un bonnet et une écharpe rouges, joli contraste. Et un vélo à la main. Si vous me connaissez vous savez que je mate les vélos encore plus que les messieurs, donc difficile de résister. Le type prend l'escalator, et là, de dos, le vélo à la main, ça marche, je déclenche.
Arrivé en haut de l'escalier mécanique, il se retourne, voit mon appareil photo. Je lui fais un grand sourire, un pouce levé de remerciement en lui disant "joli vélo" (en fait non, assez banal, mais l'ensemble marchait).
Le voilà à m'attendre en haut de l'escalator en commençant à m'engueuler.
Ca arrive, et dans ces cas j'efface directement (ce ne sont que des photos, même quand par miracle elles sont un peu réussies), devant la personne pour qu'elle soit rassurée, je m'excuse platement et on part chacun de notre côté.
Pas ce jour-là.
Le type a passé d'interminables minutes à me gueuler dessus que j'ai pas le droit, blablabla, qu'est-ce que je vais en faire d'abord (rien, dans l'absolu, et encore moins maintenant qu'elles n'existent plus). Il n'écoute ni mes excuses renouvelées ni le fait qu'elles sont supprimées. Il réclame mon nom pour porter plainte (va crever). Vas-y mec, comment tu vas expliquer que tu portes plainte pour des photos qui n'existent pas ? T'es pas supposé être là, ou quoi ? (me dis-je in petto car je me dis qu'il n'a pas l'air d'être prêt à taper, mais quand même.)
J'étais un peu coincée, physiquement, avec son vélo qui faisait barrière. Mais à un moment, j'en ai eu marre, j'ai trouvé une ouverture et me suis cassée. Et le voilà à m'emboiter le pas en me disant qu'il va trouver un flic dans la gare pour porter plainte.
Je lui réponds, donc, lasse de cette discussion qui n'en est pas une : "OK"
J'aurais dû commencer par là puisque, pris au dépourvu par mon calme olympien, il m'a secoué le doigt (heureusement, le doigt) sous le nez en me disant "que ça ne se reproduise plus" et est parti là où son destin l'appelait.
Du coup vous ne verrez jamais cette photo, c'est con, elle était un peu pas trop mal.
A la place, une dame dont j'ai bien aimé l'allure dans les couloirs du métro.
Commentaires
Mékisonkons...
Grôkon oui !!!
Marie-Aude il a absolument le droit de ne pas vouloir être pris en photo, mais franchement, le discours façon j'essaie de te terrifier... Voilà.
Matoo🤣
Alors au cas où, il peut toujours porter plainte, le droit à l'image ne concerne que la diffusion, tant que tu gardes la photo pour toi, tu as le droit de photographier. De plus, s’il n'est pas reconnaissable, notamment de dos, il peut se brosser. Enfin, si c'est une photo type illustration et que le gars est mêlé à une foule, donc pas gros plan, pareil, plus de droit à l'image. Le seul problême, dans le cas présent, est que ta photo est pris dans un lieu public mais privée, et que, pour la RATP et SNCF, il est interdit de prendre des photos sans autorisation écrite ;-)
Mais dans tous les cas, en photos de rue, tu as le droit de photographier à main levée (un pied demande autorisation ;-) ), la notion essentielle du droit à l'image étant pour la diffusion !
Après, la politesse veut effectivement que l'on demande l'autorisation, mais là, c'est une autre histoire ;-)
Ce pauvre garçon ignore par qui il a été photographié. Plaignons-le.
Gilsoub merci pour l'explication, ayant eu le bonheur de bosser dans l'événementiel, j'ai une bonne idée. Je ne vais donc pas t'apprendre que dans la photo de rue il y a débat. Je suis de l'école qui place la politesse dans le fait de ne pas prendre de photos qui mettent quelqu'un dans une situation / posture dégradante ou compromettante. De toute façon j'ai zéro diffusion donc pouf. Quant à la Ratp et la SNCF, qu'elles viennent me chercher. Avec mes douze visiteurs, ben au pire, quoi ? Je mets hors ligne et voilà.
Après sur le dépôt de plainte, va prouver avec des photos inexistantes que je l'ai pris en photo : j'étais pas vraiment inquiète.
Creatinine, c'est chou. Bon, il y a encore du boulot entre Willy Ronis et moi, hein. Mais c'est chou ❤️
J'allais dire pareil que Gilsoub, mail il m'a plagié par anticipation (oulipo-mode) ; alors juste des bises !
PS : La prochaine fois, tu gardes la photo et tu la mets ici, comme ça sort pas de chez ton blog #astuce ;-)
Franck oui j'aurais dû faire ça, tiens !!! Bises aussi.
Imagine, le gars n’était pas sensé être là : un espion ? Un adultère ? Un voleur de vélo ? Un paranoïaque appartenant à une secte qui croit que les photos volent les âmes ? Bref, je m’amuse mais à vivre ça devait pas être très drôle.
Luceluciole figure-toi que j'ai pensé à ça, exactement (parano en premier, voleur de vélo en deuxième, adultère en troisième et espion en dernier). Mais quand même, il avait vachement de temps à perdre !!
Et moi qui attendais en fin de billet une photo même floue genre bah je t'ai photographié quand même banane 🍌
Laurent ben non écoute, il a tout à fait le droit de ne pas vouloir. Et puis je crois que je n'aurais plus du tout eu envie de la poster quoi qu'il arrive.
Encore un à qui un bon massage prostatique ne ferait pas de mal… 🙄
Orpheus bon mais c'est toi qui t'y colles, hein.
La discussion continue ailleurs
URL de rétrolien : https://sacripanne.net/trackback/2899