Il y a peu, nous mangions un couscous alpin (dans le restaurant dont la photo est ci-dessous... c'est une histoire en soi), et la conversation est tombée sur le dimanche idéal.
Pour être précise, il s'agissait même de s'émerveiller, quand on se découvre l'un l'autre, dans une relation amoureuse, d'avoir des rythmes compatibles et des envies similaires pour occuper (ou pas) ces dimanches parfaits. Il paraîtrait même que c'est une question courante d'applis de rencontres, de décrire son dimanche parfait.
C'est là que j'ai compris que j'étais foutue pour les applis de rencontre, encore plus que ce que je pensais.
Je n'ai pas de dimanche idéal.
Pardon, je recommence pour l'effet dramatique.
Je. N'ai. Pas. De. Dimanche. Idéal.
Il y a les dimanches domestiques, où je mijote un bœuf bourguignon, un pot-au-feu, ou tout autre plat de grand-mère que nous réchaufferons deux ou trois fois pendant la semaine. Pendant que l'appartement se parfume je lave et range du linge, lis, regarde un film ou une série, si je n'ai pas d'enfant à torturer sous la main. Sinon je torture un enfant, évidemment, c'est quand même le sel de l'existence.
Il y a les dimanches sociaux, où je cours retrouver copains ou amis, ou encore les reçois à la maison. Seule ou en tribu, c'est selon.
Il y a les dimanches "double ciné", où j'enchaîne deux séances, trois si personne ne m'attend pour dîner.
Il y a les dimanches promenade où je vais à un endroit prédéfini ou bien j'erre au hasard, pour prendre des photos ou regarder le monde.
Il y a les dimanches avec une expo, seule ou en chouette compagnie.
Il y a les dimanches rattrapage de dette de sommeil ou cuvage de maladie, où je me roule comme un nem sous la couette et bouquine jusqu'à ce que je m'endorme, me réveille, bouquine jusqu'à ce que le sommeil m'emporte, etc.
Il y a de la musique dans tous mes dimanches. Seule, au casque, ou partagée avec un ou des enfants. Il y a très souvent un petit déj au lit avec un livre et des chats, qui dure plus ou moins longtemps en fonction de la suite.
Je les aime tous, je n'en ai pas un qui soit idéal. Je serais bien infoutue de dire lequel est mieux que l'autre, ça dépend de l'humeur, de la météo, de l'énergie disponible.
Je me dis que si j'étais deux (enfin, pas comme dans "deux dans ma tête", plutôt comme dans "oh, il y a un homme sous ma couette, comment allons-nous passer ce dimanche ?") bien sûr, il y aurait des dimanches galipettes, que je ne raconterais pas ici (mais vous savez où. Non, je rigole). Mais j'aimerais aussi faire tout ce qui est listé au-dessus à deux, et probablement une partie de ce qu'il aimerait faire, sans doute pas tout, et tant mieux. C'est bien de se manquer, aussi, d'avoir le plaisir de se retrouver.
Ca me paraît fou, l'idée qu'un jour idéal soit toujours construit de la même manière, mais subitement j'ai l'impression d'être seule dans mon camp. Send help.