Or donc je vous parlais de mon fils.
Qui s'est donc pris deux croix en deux jours, pour des motifs amusants.
En maths (où les conversations sont autorisées dès lors qu'on a fini), il a répondu un ferme "je m'en fous" à l'un de ses camarades.
En arts plastiques, il a trouvé super long l'attente doigt levé donc a fini par brailler sa réponse. Puis se mettre à chanter l'air de la sonnerie au moment où icelle retentit, tout en rassemblant ses affaires pour se diriger vers la cantine car : il avait la dalle. La prof qui n'avait manifestement pas fini son cours l'a mal pris.
Ca nous menait donc à hier soir, je me disais que bon, plus que quatre heures de cours et cette semaine est sauvée.
Je bossais donc presque tranquillement quand j'ai reçu le SMS "ECOLE" que nous redoutons tous. Celui qui dit qu'il n'est pas en cours. Or, je travaille de la maison, il est bien parti au collège sous mon nez. J'appelle le collège qui confirme qu'il était en classe en première heure. Le monsieur des absences va en classe, ne le trouve pas, je lui signale que le prof de maths n'est pas le meilleur pote de mon fils, que peut-être il est planqué quelque part. C'est un peu son genre parfois, le refus d'obstacle.
Le type en question part en mission commando dans le bahut et pendant ce temps, je me demande si mon fils est juste un rebelle (oui) ou s'il a une motricité très personnalisée (oui) qui l'aurait fait chuter, bref, est-il en train d'agoniser quelque part en un recoin du collège ?
Le téléphone sonne enfin, pour me dire que ce putain d'enfant, issu de ma chair et que j'ai fabriqué à partir de quasi rien, cellule par cellule...
...est...
... en salle info....
... avec trois autres élèves....
... et la principale adjointe.
Qui doit avoir une excellente raison, logique et tout, mais dont j'ignore tout, pour ne pas avoir prévenu ses collègues que l'absence de mon fils et de ses potes était excusée par sa volonté quasi divine, hein. Comme dirait mon autre fils (le médecin tatoueur) : "elle a intérêt à avoir de bonnes explications".
Bref, soulagée mais épuisée, s'il est possible de l'être plus, par cet ascenseur émotionnel, j'ai pleuré dix minutes derrière mon écran en forme d'évacuation de stress en trop.
Visiblement il est encore avec elle l'heure d'après car, blague, il est marqué absent. J'ai à peine levé un sourcil.
Quand je vous dis que je ne vais pas survivre à sa sixième.
--- Le fin mot de l'histoire : il a suivi par "erreur" un groupe d'élèves de sa classe qui passait l'évaluation nationale. Sur place, on lui a dit "bah, ça sera fait, reste donc". Ces gens veulent donc la mort des parents, c'est officiel.