Sacrip'Anne

« Oui, je sais très bien, depuis longtemps, que j’ai un cœur déraisonnable, mais, de le savoir, ça ne m’arrête pas du tout. » (Colette)

lundi 30 juin 2025

In pursuit of happiness

Alors je vais vous le dire tout de go. Je crois que pour nous, et les générations qui nous suivent, c'est devenu encore plus illusoire qu'avant d'aspirer au grand bonheur qui couvre tout de son grand manteau.

Je crains, profondément, viscéralement, que les années à venir seront terribles, qu'on a mangé notre pain blanc et que la fin de nos vies (pour les gens de ma génération) sera beaucoup plus sombre que le début. On est trop nombreux, on a trop foutu en l'air tant de choses essentielles à notre survie, on n'a pas trouvé moyen de faire entendre raison au club des superpuissants.

Je disais l'autre jour à Monsieur Fraises que je n'aimais pas l'humanité, en tant qu'ensemble ; masse inerte, tout juste bonne à laisser crever les siens avec un degré d'empathie discutable.

Il y a en revanche une sélection d'humains, passés ou présents, que j'aime d'un amour infini. Parce qu'ils ont du génie, parce qu'ils sont eux, uniques et irremplaçables. Certains d'entre eux ont créé des œuvres qui soulagent les humains depuis plusieurs siècles, ah, si on a été capables de ça, alors tout n'est pas à jeter. D'autres ont changé ma vie par leur existence.

Mais voilà, j'ai trop peu foi dans la masse pour croire que la grandeur de quelques-uns va faire changer les choses. Tant pis pour nous, Game Over ; emportons dans les tombes que nous n'aurons peut-être pas un grand nombre d'autres représentants du vivant. Rideau.

Mon système de survie, celui qui me rend capable de me lever le matin et de faire ce que j'ai à faire, à ma microscopique échelle, c'est de cultiver les bonheurs à ma portée, plus ou moins intenses, plus ou moins fugaces.

Souvent, ça a marché. L'idée que mon olivier a repris alors que je le croyais mort. Etre la mère de mes insupportables mais indispensables enfants. Le contact avec quelques humains. Savoir que j'existe à une jolie place pour tel ou telle. Certains livres, certains films, certaines musiques, certaines photos — des choses presque impalpables qui élèvent.

Ca a fonctionné modérément, ces derniers temps. Parfois oui, mais aussi des creux comme je n'avais jamais connu. Des matins où je n'étais pas sûre d'arriver au bout de la journée. Des choses qui auraient dû me porter mais pour lesquelles j'étais incapable de me mettre en mouvement. Un truc dont j'ai peur qu'il se dénoue et qu'il me déchire. Des moments où je me suis dit qu'à part pour une poignée de personnes, ça ne faisait aucune différence, que je sois là ou pas. Angoisse existentielle, crise de la cinquantaine, blues de privilégiée, je ne sais pas. C'est comme ça et, jusqu'ici, je suis remontée à chaque fois.

A vrai dire, je ne suis même pas sûre que le grand bonheur fondamental ait jamais existé, illusion, carotte au bout du bâton pour nous faire endurer l'absence totale de sens qu'est la vie. Mais oui, j'en suis sûre, il y a, à défaut du grand, de l'ultime, un million de bonheurs à saisir.

Et j'espère que tous ceux que j'ai attrapés au vol, toutes les fois où je me suis dit : tu vas peut-être avoir mal, mais tu auras vécu ça et ce ça est plus grand que tout le reste, ils seront là, au moment où tout sera merdique, au moment du grand passage vers le rien.

Je vois bien le genre de courage et d'âme bien accrochée il faut pour foncer dans le tas et se saisir de bribes, d'instants, d'une histoire, d'une émotion. Tout le monde n'en est pas capable. Tendre la main à une émotion, faire tapis parce qu'on a croisé quelqu'un avec qui on résonne comme jamais, s'ouvrir, se donner, sans autre attente que celle d’avoir été témoin d’un fragment de bonheur. Plus ou moins grand. Sans masque, sans se planquer, sans faire semblant.

Ce qui se présente à nous comme portes ouvertes sur le bonheur, c'est tout ce qu'il y a. Même incertain, même fragile, même risqué. Tout ce à quoi on puisse prétendre. Alors tant que je peux, je resterai là, bras et coeur ouverts. Même si ça fait, aussi, parfois hurler de douleur, d'être capable de ressentir ça. Inconsolable, peut-être. Mais jamais incapable d’amour, j'espère. Même quand viendra le pire.

Le soleil déjà brûlant sur les toits de Paris, un matin d'avril 2025

jeudi 26 juin 2025

Nos gras dans vos faces

Le monde des gens à tailles standard ne mesure pas à quel point vous nous haïssez, ni à quel point vous déversez cette haine contre nous. Quotidiennement.

Je vais redire ce que d'autres que moi disent à longueur de journée : en plus vous êtes, conscience bien tranquille, vautrés dans votre bonne conscience. C'est pour notre bien, c'est pour notre santé. Bullshit. C'est parce que ça vous agresse, pas parce que vous vous souciez de notre bien-être. Si les humains se souciaient du bonheur des autres, on en serait pas à se demander comment on va mourir : du fascisme, du climat, ou d’un mélange des deux. On ne tuerait pas des gens, on ne ferait pas la guerre.

Donc votre bienveillance supposée, on est pas dupes, merci.

Ca commence en général par la famille (avec un délicieux effet de raisonnement cognitif fucked up, ce sont les mêmes personnes qui vous reprochent de ne pas avoir repris de leur plat qui vous reprochent d'être trop gros(se). Oui, reprochent).

La médecine s'ensuit généralement. Le matériel pas adapté, pour certain(e)s, les médecins qui confondent facteur de risque et horoscope. Car hey. Oui, on peut être gros(se) et en bonne santé. De mon côté, j'ai eu un médecin qui m'a harcelée sur mon alimentation pour une question de blessure au genou liée à une chute. "De mon temps, on ne mangeait de gâteau que le dimanche".

Alors on peut, si on a du bol, trouver des praticiens intelligents et bienveillants. Pas tous, pas partout. C'est un boulot dantesque et on finit tous par éviter, parfois ou souvent, c'est selon, d'aller chez le médecin parce que : marre. Actuellement je suis sous la "menace" de mon endocrinologue qui veut absolument suivre ma glycémie à la culotte. Alors si vous voulez tout savoir, sauf les quelques jours de vacances où je ne décide pas ce qu'on mange et quelques restaus, mon alimentation c'est au moins 50 % de fruits et légumes, 1500 calories par jour et moins d'apport en glucides que ce qui est toléré par les applis de contrôle du diabète. Et avec ça : mon poids est stable. Je sais ça parce que je prends des notes en vue de cette fameuse prise de sang pour expliquer à ma toubib que je mange comme un moine. Et je sais qu'il y aura une remarque, même pour rire, qui dira "oui mais il faut tout noter" (dont acte).

"Ah oui mais les gros, il suffit qu'ils arrêtent la junk food, les desserts et qu'ils se mettent au sport." (Rions sur l'ignorance crasse des conditions de vies des gens par ceux qui ont la chance d'avoir un métabolisme favorable.) On s'en fout, chacun vit son rapport à mouvement physique comme il veut. Dans mon cas, ça va me vider la tête et me muscler un peu. Et c'est tout. Quand je faisais 60 bornes à vélo et 1 km de natation par semaine, je n'ai pas perdu un kilo. Pour moi, ça n'était pas le but mais vous n'imaginez pas comme ça a déçu bien des gens, qui ont décrété unilatéralement que je devais me gaver par ailleurs.

Moi, je suis contente : la piscine près de chez moi va rouvrir, je vais aller, lentement mais sûrement, nager mon kilomètre hebdomadaire d'une traite. Alors que des mecs minces et musclés le feront plus rapidement mais en s'arrêtant pour souffler comme des bœufs à chaque longueur. Je ne juge pas, hein, mais leur cardio est un peu faiblard, quand même.

L'école n'est pas tendre, il y a des statistiques sur la discrimination au recrutement et à la promotion des personnes grosses comparées à d'autres dont les qualités professionnelles sont équivalentes. J'ai chopé un "son poids la dessert" dans un rapport secret (pas de bol, il a fini sous mon nez) fait par mon boss à son boss sur des équipes en place. Parce qu'une meuf qui fait de la comm (à l'époque) ça doit être mince, en fait.

Et je ne parle pas des relations aux autres, notamment dans le cadre amoureux. J'ai vu une copine, une fille formidable, magnifique, saine, bien dans ses baskets, intelligente, drôle (non ça n'est pas moi) vivre un très joli début d'histoire avec un mec. Et puis il l'a présenté à ses copains. Des gens éduqués, plutôt cultivés. Qui se sont moqué de lui parce que sa copine "il y en avait pour plusieurs" ou qu'elle était "moins sortable" que son ex. Ce sont des citations exactes. Il a commencé par la larguer comme une merde, avant de lui proposer une relation clandestine (et elle lui a dit merde et vit maintenant sa meilleure vie avec un type formidable).

Sans parler du monde entier qui insiste sur le fait que pour choper un mec digne de ce nom, il faut ressembler à une photo de magazine. Perso, le mec qui n'a de désir que pour des meufs à ventre plat et qui passent des heures à se préoccuper de leur apparence, qui sera de toute façon retouchée, merci mais non merci. Mais regardez autour de vous, comptez les meufs au régime, en rééquilibrage, qui sortent de chez la manucure, du salon de beauté, etc etc. Et qui clament qu'elles font ça pour elles, hein. Alors oui, un peu, peut-être. Mais ne me faites pas croire que les injonctions à la beauté (telle que décrite et prescrite par notre société tellement inclusive qu'elle hait tout le monde ne comptent pour rien.

Quoi qu'il en soit. C'est un truc avec lequel je vis et que j'ai mis des années à mettre à une place raisonnablement gérable. Ca ne veut pas dire que parfois je n'ai pas des pensées de merde à ce sujet. Pas pires grossophobes que les gros. Mais la majorité du temps c'est juste un fait et j'ai la chance d'être plutôt entourée de gens qui pensent sainement. Alors parfois je soupire quand une crevette fait gaffe à son poids de forme ou à son summer body, mais bon, chacun ses complexes et ils sont aussi légitimes (ou aussi peu) les uns que les autres. Je suis en train de péter la gueule aux miens en prévision d'une journée en équipe un jour de grosse chaleur annoncée, dans un lieu avec piscine. Et oui, même s'ils sont presque tous jeunes, beaux et minces, je compte immerger mon gros cul dans la piscine quoi qu'il en soit (25 ans de boulot pour en arriver là).

Donc généralement, ça va, disais-je.

Jusqu'à ce qu'une commentatrice récente de ces lieux, dans une volonté acharnée de me comparer à un personnage de fiction (je tiens à certifier ici que je suis une vraie humaine de la vraie vie), me dise que ce personnage de fiction et moi avions en commun des "rondeurs exagérées" (je cite).

Je suppose que c'était supposé être bienveillant.

Le CNRTL (mon amour) me dit que exagéré, c'est "Qui présente un aspect excessif".

J’espère que c’était juste maladroit — j’essaie de ne pas voir le pire d’emblée chez les gens. Les gens ont de ces tournures pour ne pas dire gros(se), comme si c'était un gros mot.

Il n'en reste pas moins que cette formule, en plus d'être grossophobe, est un jugement violent sur le corps d'autrui. Oh tu es grosse, tu exagères, en somme. Ben écoute, non. J'ai rien fait pour ça, rien choisi. Juste la vie. Le fait de descendre de boomers, d'avoir un métabolisme défavorable à la minceur (oh tiens, on est quasi tous gros, dans ma famille, deux branches confondues). L'industrie agro alimentaire. Des traumas. Qui sait.

Je vous invite à essayer de vous faire une idée en consultant ce schéma très simple.

Causes multifactorielles de l'obésité.

Que vous trouverez ici.

Monde des normaux (et des gros qui portent des jugements sur eux et leurs pairs), éduquez-vous, s'il vous plaît. Si vous devez nous insulter, volontairement ou pas, faites-le au moins avec intelligence et un peu de connaissance du sujet.

Et globalement, ce que vous pensez de mon gras ou de celui des autres, j'en ai rien à foutre. Celles et ceux à qui ça ne plaît pas peuvent bien aller se faire cuire le cul. (Je vois les anciens qui trouvaient que ça faisait longtemps).

Une planche sur la mer, dessus : de nombreux enfants, à la propulsion : moi.

lundi 23 juin 2025

Theses shoes are not made for walking

Un jour on m'a dit : les Birkenstock sont ultra confortables. Oui mais elles sont moches. Comme j'ai des pieds de princesse au petit pois, les chaussures sont un problème constant pour moi (vivre pieds nus, dans un monde au sol doux et aux températures tièdes, voilà mon rêve, le seul, le vrai).

Donc, des années plus tard j'ai fini par en acheter une paire, j'ai eu des ampoules horribles et douloureuses.

Alors on m'a dit "faut les faire". J'ai donc essayé de faire les putains de chaussures, la deuxième année, je me dis, c'est bon, tu parles, elles m'ont fait des ampoules horribles et douloureuses au bout de 2 000 pas.

Alors on m'a dit "non mais c'est confortable pour chez soi, pas pour marcher dehors toute la journée" et là je ne comprends pas, d'abord, chez moi, je vis pieds nus, peut-être des chaussettes, en hiver, et encore, et puis surtout, surtout, qui dans la vie claque pas loin de 100 balles pour des chaussures à mettre chez soi ?? Je ne comprends pas, je suis perdue dans un monde pour lequel je ne suis pas faite.

Cette année je me suis dit, allez, trois étés, c'est bon, elles sont faites. J'ai claqué dix balles de pansements en sortant du métro et suis rentrée chez moi en claudiquant. Même mes Dr Martens ne m'ont pas défoncé les pieds comme ça, et surtout pas aussi longtemps.

Bref, je suis rentrée, j'ai pris les pompes, les ai mises dans un sac en plastique et paf, le vide-ordures, folle de rage de cette promesse non tenue. J'ai envie de hurler "escroc !!!!" aux gens que je croise qui en portent.

Je hais les Birkenstock de toute mon âme.

L'empreinte de mon pied gauche dans le sable mouillé (un 11 juillet à Calais, si tu veux tout savoir).

jeudi 19 juin 2025

Dilettante professionnelle

Pour des tas de raisons, plus ou moins psychanalytiques, mais aussi : la flemme, j'ai longtemps étouffé en moi ce que d'aucuns nommeraient une sorte de fibre artistique.

J'ai un souvenir un peu cuisant d'un jour où j'ai dit à ma manager de l'époque que non, non, je ne suis pas créative. Elle a éclaté de rire.

(Et oui, il est épais et immense, le tapis sous lequel on balaie son déni).

Pourtant, je ne me souviens pas d'un moment de ma vie où, après avoir appris, je n'ai pas écrit, au moins un journal boutonneux et plein de drama. J'ai toujours eu depuis la fin d'enfance / adolescence un appareil photo. (Et joué du piano mais bon. Ça demande du travail et pour le coup, je n'avais pas le talent de m'amuser musicalement avec ce que j'ai su faire, donc bon).

J'ai gardé de cette période de grand refoulement une forme de dilettantisme professionnel.

Ces choses me sont précieuses, me font du bien, donc je ne veux pas les alourdir de contraintes liées à un travail qui ne me semblerait pas ludique ou de choses aussi obscures que : se relire, se fader des apprentissages par cœur pour retenir des réglages ou que sais-je encore. Je déteste les concours de teub des amateurs éclairés qui se la pètent.

Je veux que ces choses qui m'animent soient faites pour la beauté du geste, pour mon plaisir, et si je progresse, c'est parce que j'ai trouvé une pente favorable qui m'excite et pas parce que j'ai décidé qu'avec une tonne d'efforts ciblés, je pourrais en tirer quelque argent.

D'ailleurs, j'ai toujours refusé de monétiser quoi que ce soit par le blog. Ma liberté éditoriale est sacrée, même si c'est pour raconter des conneries.

Certains parleront d'un manque d'ambition, d'une paresse sans fond. Sans doute y a-t-il du vrai, au moins un peu. Je suis peu friande de surexposition, aussi. J'aime bien être femme de l'ombre, je crois.

Mais surtout ça : mon bon plaisir.

Au loin la Tour Eiffel et mon ombre de femme de l'ombre.

vendredi 13 juin 2025

L'amour filial

Ca n'est rien de dire que l'année a été difficile avec les enfants. Elle l'a été pour eux, aussi.

Cro-Mi a fait ce qu'il fait toujours. Devenir infect (parce que je suis sa personne préférée sur Terre, celle avec qui il se sent en sécurité pour être la pire version de lui-même, et je chéris très fort cet attachement, autant que je déteste ses effets), et au moment où je craque, faire un coup d'éclat pour se faire pardonner. Récemment, alors qu'il était sorti prendre l'air, à quelques minutes de manger... :

— Au fait je ne mange pas à la maison ce soir, je viens de croiser (insérer ici n'importe quel nom qui vous convienne) et je vais discuter un peu.
— Oui, à peu près comme tous les soirs, donc. J'espère que tu me laisseras une bonne review sur TripAdvisor.
— Non mais je fais attention à ma santé mentale, je ne veux pas être dans le même état qu'avant le concours.

Alors, certes, oui.

Mais point Vénus de Milo, quand même.

Et puis le week-end dernier, sorti de nulle part, me voyant tenter de décrasser un peu le plafond de la cuisine, celui de la salle de bains et laver le lave-vaisselle, il prend des gants et se met à me nettoyer le four, de fond en comble. Four qui en avait largement besoin. Au point que quand je passe dans la cuisine, depuis, j'ouvre la porte (à travers laquelle on voit) et je soupire d'aise (non, on n'a pas de pyrolyse).

Tout ça alors que si on avait supprimé le numerus apertus dès cette année, il n'aurait pas pris de risque sur sa mineure et serait tranquillement passé en deuxième année au lieu de se taper un rattrapage en vue de faire une LAS 2 de mes ovaires pour arriver en médecine via la passerelle de mon fondement, si vous voyez ce que je veux dire (si vous ne voyez pas, le parcours d'études de médecine est incompréhensible et je suppose que c'est fait exprès pour dissuader les faibles et les pauvres).

Pendant ce temps, comme on dit dans les BD belges, Lomalarchovitch a passé l'année à résister à la contrainte (ou à ne pas l'accepter plus de 5 secondes d'affilée, ce qui revient au même).

Nous voici dans une réunion lunaire au collège, lui, quand même impressionné par cette tablée d'adultes à la mine sévère autour de lui.

Quoi qu'il en soit, après avoir usé et abusé de ma patience, poussé ma bienveillance à bout et, en plus de tout ça, a fait tomber mes orchidées, le voilà devenu tout à fait fréquentable depuis au moins huit jours.

Je veux dire : il a même été jusqu'à me faire le petit déjeuner (le mien ET le sien) deux jours cette semaine.

J'ai conscience que rien de tout ça ne durera, mais au nom des litres de larmes et de gémissements sortis de mon corps cette année, et tout particulièrement ces dernières semaines, croyez bien que je savoure ce répit.

Lomalarchovitch, mon tout petit bébé aussi grand que moi ou quasi, en train de faire MON petit déj. J'ai pris cette photo pour quand je serai à nouveau en rogne contre lui.