mardi 26 juin 2012

Quand ça veut pas

Cro-Mignonne a récupéré hier sa maîtresse, après un mois de congé maladie.

(Certaines mauvaises langues du quartier prétendent que, traumatisée par les reproches virulents d'une mère d'élève dragonne, elle se serait terrée chez elle pour y attendre les vacances).

On est contents pour elle, du coup elle sera, malgré 5 jours de travail (elle est à temps partiel) opérationnelle pour enchaîner les congés d'été avec son congé maternité. Repose et dispose et pas toute chose.

D'ailleurs elle persiste à se ménager.

Récupéré hier le livret de ma charmante gamine. De son long parcours scolaire, il y a eu en première année 4 lignes de commentaire sur qui elle est dans la classe et comment ça va (très bien). Idem en fin de deuxième année. Idem en milieu de troisième année (c'est-à-dire avant les Néfastes Évènements causés par la mère dragonne).

Là, en commentaire final de ces trois ans de maternelle, on a l'observation qui déchire sa race, qui dit à quel point cette enseignante a à cœur les enjeux pédagogiques autant que l'approche individuelle de ses élèves.

Le commentaire ultime.

C'est tellement puissant que je vous l'ai pris en photo.

Carnet

(Notons le gros progrès par rapport au carnet de correspondance : il n'y a pas une faute d'orthographe par ligne, contrairement aux habitudes de cette enseignante si douée et si passionnée)

jeudi 14 juin 2012

Elémentaire, ma chère Cro-Mi

L'école élémentaire où Cro-Mignonne va faire ses premiers pas d'élève à devoirs semble aussi bien organisée que la maternelle ne l'est (lamentablement) pas.

Pour preuve, nous avons eu mardi la liste des fournitures à prévoir pour la rentrée !

Et ce n'est pas rien. J'ai cru un instant être tombée dans une faille spatio temporelle et vivre en direct la rentrée de ma fille à Sciences-Po.

Vérifications faites, il s'agit bien de sa rentrée prochaine en CP. Bon sang de bois, ça ne rigole pas (et là, je partage une pensée émue pour tous les parents célib' de mon tonneau qui gagnent "trop" (hinhinhinhin (rire nerveux)) pour bénéficier de l'allocation rentrée scolaire et qui commencent à benchmarker les sites de fournitures pas chères. Car oui, ça aussi, ça change, le savoir, ça douille).

Or donc, en femme organisée que je suis, j'ai saisi la liste et e-shoppé les fournitures, histoire de mettre ça dans un coin et de ne plus avoir à y penser, encore moins subir l'hystérie et les ruptures de stock de la pré rentrée.

Curieux moment de nostalgie à constater que les gommes Ma**t et la colle Cleo**tra existent encore, comme de "mon" temps (oui, vieille conne !).

Et surtout émotion au choix du premier cartable. En matières recyclées et tout, hein ?

La même marque que celle qui faisait les délices des pubs de mon enfance, choisi dans sa gamme de couleurs préférées.

Premier cartable

Soupir.

Heureusement qu'on a les vacances pour se préparer, quand même.

lundi 21 mai 2012

Le souffle

Souvenirs de premiers jours, souvenirs de mammifère. Son apaisement à sentir mon souffle près du sien, la clé des débuts de sieste, parfois.

Moi, comme toutes les mères du monde, à aller écouter le sien, toutes les nuits, parfois plusieurs fois. Elle respire.

Puis de façon moins inquiète, mais quand même, presque tous les soirs, aller l'écouter dormir, souffle régulier, ronflements parfois.

Les premières inquiétudes, il y a trois ans. Son souffle qui s'emballe et qui devient toux. Asthme. Apprivoisement. Parfois. Peurs, aussi. Heureusement, pas souvent, l'asthme. Trop souvent pour elle, pour moi, mais pas vraiment souvent.

Et puis mercredi soir, enfant grise, souffle court. Sirènes, cahots de la route, l'oxygène dans son nez, la main de sa maman autour de la sienne.

Mercredi soir parce que depuis mercredi matin l'asthme était là, sans aucune des raisons qui le provoquent habituellement, mais bien là. Et que personne à l'école n'y avait rien fait. Vague indifférence. Pas de température.

Il n'y en a eu qu'un pour douter et même celui-ci n'a pas pris le téléphone pour m'appeler. Alors qu'ils savent qu'elle risque. Alors qu'ils ont tout pour la soigner. Alors qu'ils avaient tout en main pour stopper la crise.

Mais ils n'ont rien fait, alors sirènes, cahots de la route, oxygène dans son nez, puis aérosols toute la nuit, machines qui bipent, saturation dans les choux, rythme cardiaque de dingue.

Et mon impuissance à faire autre chose qu'à être là. A me faire engueuler par les toubibs comme si c'était moi qui l'avait laissée s'étouffer, à ne pas répondre, ne pas hurler, parce que l'essentiel c'était son souffle et le chiffre bleu qui peine à remonter.

Et puis trois jours. Trois jours avec des tuyaux et des médicaments, et des piqûres et des contraintes, et des plateaux télé dégueu et une seule chaîne pour enfants. Trois jours et la fête d'anniv à annuler, celle qu'elle attendait depuis si longtemps.

Trois jours avec quand même quelques petites choses bien. Voir que papa et maman sont présents, tous les deux, près d'elle, même séparés. Voire que l'Enchanteur est là quand il peut, qu'il s'occupe de tout ce qu'il peut, et qu'il tient à elle si fort. Mère et fille touchées. Recevoir le cadeau d'anniversaire de grande de maman en avance, en consolation.Entendre les copines dans le téléphone. Recevoir en avance le cadeau d'anniversaire de son amoureux, livré par sa mère. Discuter de ce qu'il convient de faire quand on se sent en danger, être fière des compliments des grands sur sa maturité.

Mais trois jours enfermée, trois jours à rayer de la carte, trois jours à courir après le retour du souffle.

Elle a six ans aujourd'hui, ma Cro-Mignonne. Et si je ne réussis pas encore à faire abstraction de ce qui aurait pu être si, si je sais que chaque jour de ma vie je serai préoccupée de son souffle, je suis heureuse de le lui avoir donné, ce souffle de vie, un 21 mai 2006 à 17h25.

Retour Cro-Mi

De retour à la maison, la chasse aux médicaments.

jeudi 3 mai 2012

Jolie petite personne

Hier soir, après le centre, je disais à Cro-Mignonne que j'avais enfin pu parler à la maman du chef de bande des mini malfrats, qu'elle avait entendu ce que je lui avais dit de son fils.

Cro-Mignonne me répond : '' "Tu sais, à propos, l'autre jour, A. [1] est tombé et les autres se moquaient en disant que c'était bien fait pour lui"''

Pause de 5 secondes pendant laquelle je préparais le sermon puis elle reprend d'elle-même :

"Je leur ai dit que ça n'était pas bien de dire ça, qu'on ne devait pas souhaiter que les gens aient mal".

Emotion. Je lui ai expliqué pourquoi j'avais la larme à l'oeil et si fière de l'entendre tenir pareil discours. Qu'il y avait bien des adultes pour n'être pas capables de ce qu'elle venait de faire, de dire.

Elle m'impressionne, ma fille.

Note

[1] l'affreux jojo en question

mardi 27 mars 2012

Pollens

C'est, indubitablement, le printemps à Paris.

Qui dit printemps dit, habituellement, rhume des foins et crises d'asthme pour la mistinguette jolie qui me tient lieu de fille.

Sauf que cette année, rien n'a démarré dès le plus doux de fin février.

Ni même après.

Et si, vaguement, elle a le nez qui goutte au réveil, rien à voir avec la tête de boxer qu'elle arbore généralement au printemps si on ne la médicamente pas.

Alors au début, je n'ai rien dit, pour ne pas attirer l'attention.

Et puis hier matin il y avait petite, toute petite alerte, alors on s'est dit qu'on s'en occuperait le soir.

Le soir tout allait bien. On s'est demandé si on prenait les médicaments ou si on attendait.

"On attend", me dit Cro-Mi.

Alors nous voilà campées sur nos pieds au milieu des vagues de pollens successives. A voir passer les unes, puis les autres. En espérant gagner du temps sur la tête de boxer, et sur les crises d'asthme.

Et pourquoi pas, rêvons-nous un peu, un petit organisme qui se défendrait mieux ?

On verra. En attendant, déjà un mois de gagné sur les médicaments.

Cro-Mignonne et les fouilles archéologiques

(Et pourtant, sur le lieu de ce chantier de fouilles archéologiques où l'on cherche des fossiles de dinosaures et qui fut longuement utilisé ce week-end, les arbres pullulent, les graminés graminent, les pollens pollènent et toutes ces sortes de choses !)