Or donc, Maïa a pris ses quartiers chez nous depuis un peu moins de deux mois.
Elle s'était tranquillement acclimatée jusqu'à recevoir des caresses quand on était dans l'endroit jeux/caresses sans être non plus d'une grande familiarité. Impossible de s'assoir sur le canapé sans la faire fuir, ou de la caresser pendant qu'elle était de passage sur notre lit, par exemple.
Puis est venu Le Grand Rendez-Vous.
Quand on adopte un chat à la SPA, et je suppose dans un grand nombre d'associations et refuges, on prend l'engagement de faire stériliser cet animal, pour éviter la prolifération de chats sauvages.
Le temps était donc venu pour elle de passer au bistouri.
J'étais un peu inquiète sur la convalescence, sachant qu'au moment où je l'ai livrée au vétérinaire, on ne pouvait pas encore la prendre dans nos bras.
Nous avons récupéré le soir une chatonne physiquement en pleine forme, mais moralement un peu traumatisée par l'événement.
Elle a commencé par se planquer sous la gazinière, où elle a passé un peu de temps, mais dont elle est sorti suite à l'appel du saumon.
Et puis elle a tenté de se déplacer sur le carrelage, mais collerette + sensation post shoot l'ont terrorisée, elle s'est précipitée dans sa litière où elle a passé 36 heures, ravitaillée, caressée, rassurée par les humains.
Au bout de 36 heures, elle s'est précipitée dans notre chambre, sur notre lit, où elle passe le plus clair de son temps.
Clairement, depuis, elle refuse de se déplacer sur le sol. Quelques bonds de ci, delà, quelques pas pour changer de place sur le lit ou sur le canapé. Avec les oreilles rabattues de terreur de cette collerette qui l'encombre.
Du coup je fais maman chat.
Je la pose dans sa litière aux signes d'alerte. Je la ressors de sa litière quand elle n'en bondit pas, expédiant force gravillons dans tout l'appart. Je la toilette. Je lui tiens ses gamelles parce que "tu comprends, avec ce truc, là, j'peux pas manger normalement".
Je la porte d'une pièce à l'autre pour suivre les variations d'activités humaines (parce que si elle reste seule dans le salon, elle se réfugie sous le canapé dont elle ne peut pas sortir sans aide, bloquée par son cône). Et puis parce que "tu comprends, j'ai si peur, je ne vois rien, je ne sens rien, ça glisse et puis j'ai peur un point c'est tout".
Et Madame Maïa son Altesse Sérénissime semble trouver ça parfaitement normal.
Le bon côté des choses c'est qu'elle nous fait des démonstrations d'amour éperdu, des câlins à n'en plus finir et qu'elle vient dans les bras sans aucune réticence.
J'espère quand même qu'elle condescendra à retrouver un peu d'autonomie une fois débarrassée de cet engin gênant.
Et pour ceux bien intentionnés qui trouvent qu'on pourrait lui enlever, un peu de lecture
Alors comme on ne peut pas la surveiller, qu'elle tente de se lécher à travers et que je ne suis pas sûre de pouvoir lui remettre en cas de problème, oui, elle garde sa collerette jusqu'au rendez-vous pour enlever les points.
Rassurez-vous sa torture est compensée par mon abnégation.
Mégaphone à barbe, comme dirait mon collègue L. !