Si j'étais un arbre, je serais probablement un pin parasol.
Je vous l'accorde, c'est un arbre chiant : ses racines déforment les sols, ses épines, sèches, tombées au sol, piquent les pieds et ne se laissent pas ratisser facilement. Quand il est malade il pleure une substance collante, si vous avez de la chance, ses pignes recèlent des trésors qui vous laisseront les doigts - et tout ce que vous toucherez - noirs.
Mais ce sont mes arbres amis. J'ai passé tous mes étés en leur compagnie. Le vent les rend frémissants comme des amoureux. Même taillés en brocolis, ils sont majestueux. Leurs branches forment des sculptures envoûtantes. "Un bonsaï géant !" s'est exclamé quelqu'une de ma connaissance en les voyant, c'est exactement ça.
Quand j'étais petite, je passais des heures, dans le jardin, à collecter les pignons. Combien de doigts meurtris entre la pierre et la marche de la terrasse pour ouvrir leurs coques et recueillir, en masse, les précieux. Dommage, je n'en étais pas folle, mais la quête et l'air gourmand des autres étaient mes récompenses.
Maintenant on n'en trouve presque plus. Même les pâtisseries locales sont faites avec des pignons chinois.
On parle, dans la région, de la maladie qui s'abat sur eux, depuis quelques années. Qui y va de son traitement, qui de ses larves de coccinelles, onéreuses, mais miraculeuses, paraît-il. Je constate qu'ils sont redevenus verts, cette année, plus de zones roussies. On surveille, la chienne et moi, du fond de nos fauteuils, sur la terrasse.
Surtout, on les abat. Une dizaine de moins dans ce qui fut une pinède, du temps de l'enfance de mon père. Ils gênent la vue sur la mer. Ce n'est pas comme s'il suffisait d'aller jusqu'à la rue pour regarder la mer, 150 mètres plus bas. Et mon syndrome d'Idéfix pleure devant ces copains bicentenaires abattus.
Et vraiment, si vous n'êtes sensibles à rien de tout ça, dites-vous que ces arbres sont formidables : ils donnent l'heure de l'apéro, quand la lumière dorée vient frapper leurs troncs.
Alors voilà, si je devais être un arbre, même un peu encombrant, oui, c'est sûr, je serais un pin parasol au bord de la Méditerranée.
Commentaires
Pour mou, le pin parasol, c'est celui que Brassens réclamait pour sa tombe sur la plage de Sète.
Anna excellent choix, il avait bien raison, Georges.
"Un bonsaï géant" : Aaargglll ! tu veux me faire mourir, faire de moi un occis mort...
Alain K. Arf ! La trouvaille n'est pas de moi, ne tire pas sur la messagère ! (Mais c'est drôle, quand même, non ?)
Merci pour ces cartes postales qui me font voyager. Mais non, pas dans votre décolleté vertigineux. Je n'aimerais pas me faire remballer comme l'ami Bleck.
Mme Chapeau merci. Je ne comprends pas bien cette dernière phrase : je suis supposée fournir une photo de moi en maillot de bain à qui me la demande ? Je n'ai pas eu l'impression de le rembarrer, juste de dire non. Il me semble que ça n'est pas exactement la même chose :)
Mais carrément, bien vu la copine pour le bonsaï géant !
Il y en a un magnifique ici, dans le parc du village proche de la Garonne. La prochaine fois que j’y descends, je te mms une photo. Bisou 😘
Mais carrément, bien vu la copine pour le bonsaï géant !
Il y en a un magnifique ici, dans le parc du village proche de la Garonne. La prochaine fois que j’y descends, je te mms une photo. Bisou 😘
Orpheus je me doutais que ça te plairait ! Bisous !
@ Sacrip'Anne: il n'y a rien à comprendre. C'était juste censé être drôle mais on dirait que c'est raté.
Ah pardon Mme Chapeau, j'ai eu des soucis récemment avec une personne qui avait du mal à me distinguer d'un personnage de sa fiction, ça a dû me marquer plus que de raison !
@ Sacrip'Annenous voilà donc rassurées toutes les deux. Cela semblait mal parti mais tout est bien qui finit bien.
Mme Chapeau mais non, voyons, même si l'écrit ne laisse pas toujours passer les nuances, on peut se parler !
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