Depuis des années, il y a un truc qui me sidère dans les discussions "para féminisme".
De plus en plus, il y a des hommes pour dire qu'ils sont d'accord sur le fait que plus d'égalité est souhaitable, qu'ils souhaitent prendre leur place dans des domaines comme la parentalité, que les "combats" féministes les y aident, d'une certaine manière, en ouvrant le champ des possibles pour tous les genres. Et ça c'est chouette, même si du coup, ces hommes "prennent de la place" et qu'il s'agit ENCORE d'eux.
De façon horripilante, il y a au moins un mec par conversation pour dire "oui mais moi je ne suis pas comme ça". C'est très bien, on en est contents, on donne le cookie au monsieur et ça n'est pas le sujet. Mais au moins, disons qu'ils ont une conscience, quelque part, et même s'ils ramènent à eux, on peut espérer qu'au bout du compte, dans les faits, dans le quotidien, ils aient des pratiques moins chiatiques que d'autres, au bureau, à la maison, dans la rue...
Mais, très très très rarement, quand il s'agit de foutre la paix aux femmes dans la rue, par exemple, ou de viol conjugal et que le pathétique "argument" vêtements / attitude / maquillage / allure de la victime surgisse et finisse par leur "donner tort", face à ces pauvres mâles qui ne peuvent rien faire contre des pulsions très naturelles, il en est pour s'indigner. Je crois même que je n'ai jamais entendu un homme dire que l'argument ne tient pas la route. Alors que j'ai souvent entendu des hommes ricaner avec un air connivent (dans le meilleur des cas) à l'évocation de la salope qui passe les jambes à l'air.
Alors je pose la question.
Que vous soyez séduits par une robe, une allure, un sourire, une chevelure, bref, qu'une personne attire votre attention n'est PAS la question. Figurez-vous que ça arrive à tout le monde, mêmes aux femmes (qui, oui, ont le droit d'être séduites aussi et de ne pas attendre le bon vouloir du mâle).
Mais vous n'en avez pas marre d'être réduits à vos pulsions ? Et si vous deviez vraiment toutes les suivre, combien de personnes devriez vous frapper, tuer, embrasser, violer par jour ?
Sérieusement, ça ne vous indigne pas qu'on vous dise que vous, les hommes, vous êtes des animaux conduits par votre cerveau reptilien ? Ca flatte quoi, chez vous, au juste ?
Encore une fois, qu'on ait de l'appétit pour un autre, c'est la vie et c'est ça qui fait que l'espèce a un peu duré.
Mais qu'on se serve de cet argument pour expliquer que les femmes ont tort d'être dans l'espace public, et encore plus tort d'y être comme elles sont, et que ça ne vous fasse rien de vous faire insulter au passage, ça me dépasse.
Rappelons au passage que la grande majorité des coupables de viols font partie de l'entourage de leur(s) victime(s). Et que, tant qu'on y est, s'il n'y avait que de belles gonzesses dénudées pour se faire violer, ça se saurait.
hashtag pointvenusdemilo
Commentaires
Nan, mais moi, je suis pas comme ça. :devil:
Ben moi je te donne raison pour ce coup de gueule bien fondé MERCI.
Et je dis oui ras la casquette de ce type de comportement.
Et même les vieilles toupies dans mon genre y ont droit.
WTetsuo cookies au piment pour toi !!!
lilou oui mais tu es une vieille toupie super extra ;)
C'est marrant je pense à cette petite phrase de Pagnol dans le vraie Manon des sources (heu de tête le souvenir, pas le courage de chercher la phrase exact !) : "Pourquoi les hommes traitent-ils toujours de salope, celles qui justement refusent de l'être ?" oui bon c'est un peu hors sujet, mais c'est a cela que j'ai pensé ;-)
Puisque aucun hormme ne le dit, je l'affirme : l' "argument" de la pulsion irrépressible et de la fille "qui l'a cherché" ne tient pas, n'a jamais tenu !
J'aisentendu hier matin une émission sur inter à propos de la façon dont l'espace public est conçu pour en exclure les femmes. Certains passage sont édifiants.
Podcast par là : http://www.franceinter.fr/emission-...
<3
Gilsoub, bon. J'adore Marcel Pagnol et je répugne toujours à mettre en contexte féministe des choses liées à une époque lointaine. Mais quand même. "Celles qui se refusent à l'être", euh...??? Wtf ? Le fait qu'une femme dispose de sa vie sexuelle ferait donc d'elle une sainte ou une salope. Un message que je n'approuve pas vraiment. Et là où on reboucle la boucle avec mon billet, c'est que : qui détermine qui est une salope ? Les hommes, tiens ! Le consentement, la liberté de décision pour son propre corps, on va pas laisser ça aux bonnes femmes.
Bref.
Noé merci pour le lien, j'attends ma prochaine
réunion chianteoccasion cool pour l'écouter ! Et évidemment, qu'il ne tient pas. Je ne comprends pas ce que ça a de flatteur, mais visiblement ça l'est puisque vous êtes fort peu nombreux à protester... :heart:Si peu de commentaires ?! Après avoir lu ton billet l'autre jour, je m'attendais plutôt à un petit débat plein de nuances, de protestations, d'analyses et contre-analyses… un peu comme ci-dessus mais multiplié par dix, quoi. Bon, je vais essayer d'apporter ma petite contribution ce week-end, j'ai pas le temps là maintenant ! (en attendant tu peux me donner la cookie, hein, mais comme tu dis c'est pas le sujet).
Finalement non, avec tout ce qui s'est passé ce soir je crois que je n'aurai probablement plus la tête pour réfléchir à ça :-( je vais essayer de dormir un peu, maintenant. Encore de gros bisouxxx
On t'embrasse aussi Pablo
Ben je ne sais pas répondre à ta question pour les autres, mais moi, bien que je passe ici très longtemps après la bataille et que d'autres batailles ont eu lieu depuis qui m'empêchent de réfléchir, moi donc, cookie ou pas cookie, je suis toujours très énervé d'être réduit à une pulsion. Ce qui ne m'empêche pas de me retourner sur une beauté dénudée, discrètement mais quand même (pas taper).
Et je l'ai toujours dit à haute et intelligible voix. A l'étonnement en effet de mes entourages, masculins cela va de soi alors que non cela ne devrait pas aller de soi, et féminins ce qui est plus étonnant.
Ainsi, pour parler de ce qui fâche, ce fameux voile dont certains prétendent qu'il est là pour protéger la femme du regard libidineux des zoms, ce ne serait pas aussi une agression contre l'homme que je suis ? Peut-être moins grave que la femme enfermée dedans, mais quand même elle me vexe, celle qui se cache de moi. Et si elle prétend qu'elle le fait volontairement, alors elle m'insulte, rien de plus rien de moins.
Je ne parle pas seulement du voile islamique mais de tous ces voiles que toutes les religions font peser sur les femmes, toutes, j'ai bien dit toutes les religions et tous les voiles, voiles réels, voiles virtuels, voiles mentaux.
J'aime croiser les femmes dans la rue car j'aime leurs regards, leurs démarches, leurs parfums, leur gaité ou leur tristesse, tout ce cinéma que je me fais en flânant sur les Grands Boulevards, ou ailleurs. Est-ce que cela ne fait plus partie du vivre ensemble dont on nous rebat les oreilles, à tord ou à raison ? Il ne s'agit pas de les braquer, de les envahir, et parfois le regard oblique de Brassens a du bon, et parfois en plus elles me le rendent, leur regard ou plutôt le mien, si je n'ai pas été assez prudent ou trop distrait. Et alors, l'espace d'un instant, Paris redevient une fête.
C'est grave, docteur?
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