Sacrip'Anne

« Oui, je sais très bien, depuis longtemps, que j’ai un cœur déraisonnable, mais, de le savoir, ça ne m’arrête pas du tout. » (Colette)

lundi 30 mai 2016

Est-ce que c'est un paradoxe ?

Je ne sais pas si c'est un paradoxe, cette dualité que je porte, ou bien si ce sont les autres qui amalgament ?

Ok, ok, j'ai la carrure, psychologiquement (et physiquement :p ) pour prendre sur mes épaules, pour organiser, prendre en charge. Faire la tour de contrôle, distribuer le job.

Prendre les décisions, piloter leur mise en œuvre.

Mais est-ce que ça veut dire que c'est OK pour moi d'être la seule "en charge" ? Ben non.

Ces derniers temps, il a fallu ajuster du budget et du plan de carrière, à la maison.

Alors oui pour optimiser, proposer, donner des idées, je suis là, pas de problème.

Mais depuis, encore plus que d'habitude, je me sens seule adulte à devoir vérifier où en est chacun, qui fait quoi, on sera ok pour le délai, et puis pour le mois prochain, comment ça va marcher ? On fait un point budget ce week-end ? Hey, on avait dit qu'on faisait un point budget, ce week-end. Et puis pour l'inscription à la cantine, tu auras les pièces ? C'est sûr ? Tu n'oublies pas d'y aller ?

Ça use, d'être l'adulte responsable. Même si j'y trouve du confort (une vague sensation de contrôler les possibles dérapages), et quelque chose qui me dit que je suis cap.

J'ai envie, aussi, qu'on s'occupe de moi, de mes creux, de mes états d'âme.

Qu'on s'inquiète de comment je vis, comment je le vis.

Et puis oui, techniquement, éthiquement, politiquement, je trouve que la fête des mères, c'est bof, mais que c'est quand même sympa un dessin. La grande a oublié (et m'a offert des smileys coeur sur hangouts pour se faire pardonner), le petit ne peut pas y penser, c'est en m'entendant en parler au téléphone avec mon père que son père s'est dit que...

Bref. On peut être gérer et avoir envie d'avoir un peu de soutien moral, de l'amour. De l'empathie.

Je ne doute pas qu'une partie des troupes en éprouve, en revanche pour l'exprimer, ils ne sont pas au top. Et pour saisir les perches non plus.

Alors je déprime un peu, entre le petit qui est en mode "j'ai presque deux ans", inusable pile dans la couche, la grande qui expérimente la pré adolescence, le genou toujours douloureux, le boulot éreintant, l'école qui a toujours plus besoin des parents d'élèves pour tout et n'importe quoi et l'autre adulte de la famille qui ne voit même pas que j'en chie. Et que j'aimerais bien, parfois, ne pas être la seule adulte en charge.

Ça va passer, je sais, je sais. Et puis la grande, quand même, sait voir et aider. Et puis l'autre adulte a appris à prendre des choses en charge. Et puis un jour je pourrais prendre du temps pour moi seule et reprendre mon souffle.

Mais là, le H24 sur la brèche, j'avoue, j'en peux un peu plus du tout.

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mercredi 25 mai 2016

Air Beach Boys

J'ai commencé la journée assise par terre, sur le tapis, avec mon fils, à faire un concert de Air Beach Boys.

Moi jouant sur une guitare faite (par lui) en méga blocks, lui chantant dans sa lampe-de-poche-micro.

Niveau bonheur, la suite de la journée risque d'avoir du mal à s'aligner.

C'était trop bien.

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mardi 24 mai 2016

De l'énergie nécessaire

Or donc, il me restait un jour de congé à prendre avant la fin mai, et je m'étais dit qu'un lundi de repos après le week-end d'anniversaire de ma fille ne serait pas de trop.

Il faut dire, entre la fête elle-même (heureusement, il a fait environ bon et on a pu sortir les six trolls pour un spectacle théâtre et danse de plein air) et la pyjama party qui a suivi (quatre enfants sous notre toit jusqu'au dimanche fin de matinée) c'était déjà dense.

Et puis Lomalarchovitch était surexcité par le fait d'avoir ses frère et sœur, en plus d'avoir un nouvel achievement en cours de déblocage, il est de nouveau au taquet, fier de ses bravades et sourd partiel à la voix parentale.

Me voici donc lundi, en comité d'enfants restreint, à me dire que ouf, on peut souffler. Sauf, donc, que Lomalarchovitch était toujours au taquet, aggravé par le fait qu'il pleuvait comme vache qui pisse et qu'on était confinés dans une pièce pour laisser la femme de ménage travailler à peu près tranquille.

A l'heure de la sieste, appel de l'école, ma fille était malade. Il a fallu évaluer à distance, temporiser parce que j'étais seule à la maison [1] avec un bébé qui dort, donc pas possible de sortir en le laissant et préférable de ne pas le réveiller.

De façon opportune, ledit bébé a décidé d'écourter sa sieste est je l'ai emmené récupérer sa soeur.

Du coup j'ai passé la fin de journée avec un bébé chiant ET épuisé DONC encore plus chiant, et une gamine qui, en fait, allait parfaitement bien, mais a trouvé sympa de nous faire son numéro d'ado rebelle et drama queen parce que je l'ai forcée à se couvrir avant d'aller sous la pluie[2].

Bref, une journée bien tendue du slip comme on aime et qui m'a fait apprécier le calme relatif du trajet en voiture pour aller au boulot ce matin. Oui, dans les bouchons et parmi les conducteurs fous furieux, j'ai apprécié le calme.

Côté bonheur : j'étais pas au bureau :ppp

Notes

[1] pour une raison que je n'évoquerai pas ici mais plutôt là

[2] en revanche, j'ai prévenu son père qu'elle a cherché à apitoyer et il lui en a mis une deuxième couche. Elle a, paraît-il, passé la soirée à bouder CHEZ LUI, ce qui est moins désagréable que de bouder CHEZ MOI.

jeudi 12 mai 2016

Bonheurs en retard

Bon, ce n'est pas tout ça que d'agiter les internets avec des histoires de féministeries, il faudrait aussi un peu songer à raconter des bonheurs. Ce n'est pas faute d'en avoir vécu, figurez-vous, mais je bosse comme une cinglée et quand je ne bosse pas, j'essaie d'éviter les ordinateurs, au moins un peu.

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Alors d'abord, et c'est important de s'en rappeler, il y a eu le premier pique-nique de la saison ! Ce qui signifie que OUI, il a fait assez beau et chaud[1] pour le faire ! C'était bon, c'était chouette, on a rencontré de nouveaux copains et à l'issue de tout ça j'ai même repéré un magnifique rocking-chair PLIABLE sur lequel je louche pour de prochaines occasions. Ben oui ma bonne dame, on ne rajeunit pas et mon dos hurle à la mort après chaque fois où je lui fais le coup du pique-nique. Et puis je me vois tellement bien dans mon rocking-chair avec sandwich d'une main et tricot de l'autre, à l'ombre partielle des feuilles printanières. Non ?

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Nous nous préparons (fébrilement, en ce qui la concerne) à fêter les dix ans de Cro-Mignonne. 10 ANS ! Vous vous rendez-compte ? 10 ans qu'elle est là.

C'est curieux cette sensation avec les mômes, que le temps file mais qu'ils ont toujours été là, hein. Elle est épatante, avec son caractère bien trempé, ses timidités, son envie d'autonomie, sa façon de s'emparer des responsabilités et de comprendre que bon, plus elle en fait, plus les négos pour les petits et grands plaisirs sont faciles. Elle me ravit.

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Lomalarchovitch est en pleine explosion du langage, sujet sur lequel il n'était pas tellement en retard, notez-bien. Du coup ça bavarde tant que ça peut, il chante, n'importe quel objet lui servant de micro (déjà) ! C'est le plus joli "petit escargot[2]" du monde et un Beach Boy accompli.

Il est drôle et gentil et déjà un peu grande diva, dites donc. Très sûr de son pouvoir sur nous.

Je me régale de mes mômes et je mesure ma chance.

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Et nous ?

Ben on est crevés. Mais assez heureux, je crois (je ne le dis pas trop fort pour ne pas nous porter le mauvais oeil :D)

Notes

[1] contrepèterie belge bien connue

[2] porte sur son dos