mercredi 2 septembre 2015

"We built the Pyramids"

Mon amie Minka me demande quelles sont les 5 "réalisations" (notons les guillemets, ils sont importants) dont je suis le plus fière.

Alors on va dire que "réalisations", c'est très large.

Celle d'il y a neuf ans, trois mois, douze jours, la brunette toute en jambes qui a des pieds quasiment aussi longs que les miens, dotée d'un caractère certain, lectrice assidue du Club des Cinq et de la Cabane Magique, joueuse émérite de Splatoon qui râle sur la connexion qui l'empêche chez moi d'avoir le même niveau que chez son père. Je la vois grandir hors de moi, à sa façon, et avec une évidence à savoir ce qu'elle veut qui parfois me fait tempêter mais principalement me réjouit.

Celui d'il y a treize mois et vingt-deux jours, jeune marcheur de plus en plus assuré, babilleur aux "Allo ? Ouuuiiiii" répétitifs, charmeur éhonté qui est déjà, de son jeune âge, une merveilleuse petite personne, gentil avec du caractère, rigolo et rigolant. Si j'ai bien conscience que je serais une terrible mère au foyer, il me tarde de le retrouver tous les soirs et d'entendre ses "iiiii" enthousiastes à mon arrivée.

Voilà. Ça c'est facile.

Il y a l'équilibre. J'essaie d'arriver à équilibrer les compartiments de ma vie (boulot, vie familiale, notamment) de façon à ce que ça soit le plus agréable possible à vivre. Du coup, je n'ai pas un intitulé de poste ronflant ni un salaire mirobolant, mais j'ai un boulot que j'aime beaucoup la plupart des temps, et dans lequel je peux ménager des horaires qui me donnent un peu de temps avec les enfants le soir. Et, la semaine sur deux où Cro-Mignonne n'est pas là, grâce au tempérament couche-tôt de Lomalarchovitch, nous avons quelques belles soirées en amoureux.

Certes nos week-ends sont compliqués des horaires atypiques de mon amoureux, plus de vacances ne seraient pas de refus. Et s'il y avait moyen de moyenner un peu de télétravail régulier, ça serait sans doute à creuser. Mais globalement, j'y trouve mon compte et je me trouve très "chanceuse" par rapport à la moyenne des parisiens, d'avoir ce petit petit peu de temps en plus.

Et puis il y a les autres. Alors certes, les autres ne sont pas une réalisation, hein. Mais ce qu'on met de soi dans les relations, un peu ? Enfin je trouve que j'ai un magnifique entourage familial (à un pouillème près) et amical, qui rend les choses belles, riches, drôles, épanouissantes. Bref. Je vous aime les gens et je suis heureuse qu'on se soit trouvés et qu'on fasse durer.

Et on va finir par notre histoire avec l'Enchanteur. Là encore, on ne peut pas dire exactement qu'une relation amoureuse soit une réalisation, mais vous voyez l'idée ? Je trouve qu'avec nos horaires décalés, nos divergences totales de vues en matière d'organisation, notre tribu hétérogène à géométrie variable et tout ce qui peut mettre des grains de sable dans les rouages, on s'en sort super bien et on se rend très heureux.

Un billet plein de triches avec la question de départ, mais connaissant un peu Minka, je suis sûre qu'elle y trouvera son compte :)

dimanche 19 octobre 2014

Je lis

Certes il y a quelques très bas. Fatigue accumulée, loopings émotionnels classiques liés à l'arrivée d'un enfant dans la maison, mais aussi quelques ajouts extérieurs et digestions de choses du passé qui s'invitent, parfois, dans notre quotidien.

Mais il y a aussi d'heureuses surprises.

J'ai réussi à lire. A lire !! J'ai lu. Plusieurs livres. Depuis la naissance de Lomalarchovitch !

Je crois qu'il s'est passé presque un an à la naissance de Cro-Mignonne avant que je ne puisse prendre tranquillement un bouquin, et j'en ai été très très malheureuse.

Dans mes lectures du moment, Julio Cortázar que Pablo me fait découvrir. C'est bizarre, parfois, mais j'aime cette écriture, comme une pensée intérieure au bord du burn out, cette sorte d'à bout de souffle comme quand on a couru après quelqu'un qu'on aime. Je le lis par petites touches, et plus il y a de touches, plus je l'apprécie. Merci Pablo.

Je viens de finir également un cadeau de ma maman, Colette journaliste (suis sur la tablette, flemme de chercher la référence, vous trouverez). Plus la peine de vous dire ma vénération pour Colette, et le plaisir de la lire dans de courtes chroniques, son format favori (un autre point commun), m'a accompagnée ces derniers jours. J'ai souri à quelques sujets fort contemporains, l'âge si peu avancé et le format squelettique des mannequins des années 20 qui faisaient disparaître de la mode les courbes féminines, la longueur des correspondances dans le métro et quelques considérations sur le manque d'entrain de l'ancêtre de la RATP. Mais aussi l'invasion du Golfe de St Tropez par les campeurs (elle ferait une crise d'apoplexie aujourd'hui). Ou le ravage de ce même endroit. A l'époque (années 3) on accusait les Nordistes de mettre le feu pour inciter les touristes à monter visiter les départements septentrionaux. Aujourd'hui ce sont les promoteurs immobiliers.

Ces jolies lectures à un moment où je n'espérais pas pouvoir en avoir sont une sorte de double cadeau. Chouette.