Alors ça serait lui, ce fameux contrecoup contre lequel on m’a mise en garde ? Ou juste l’air du temps qui n’est pas favorable ?

Après deux semaines d’euphorie, ça retombe. Je retombe. Pas très bas, juste sur Terre, à niveau humain.

Ça commence par le corps qui tiraille : le fameux truc qui faisait mal pile où je ne peux l’atteindre ressemble fort à une petite déchirure musculaire. Adieu, besace tant aimée, retour du sac à dos minimaliste, du petit sac pas trop chargé, jusqu’à réparation complète de la machine.

La fatigue aussi. Je dors mieux, mais les repères sur lesquels s’appuyer ne sont pas encore complètement dessinés. Réserves pas reconstituées.

Alors je me lâche du lest, après un week-end épique de nettoyage à fond de choses en retard et de transbahutage et montage d’une chaise de bureau pour Lomalarchovitch (son nom est suédois mais dans ma tête elle s’appelle : "promesse non tenue" suivi d’un numéro très élevé). Il reste des rangements à trier, nettoyer, optimiser, réorganiser. Ça attendra. Le retour de l’énergie, au moins. On ne parle même pas d’un énorme chantier de remise à neuf de l’appartement : ni maintenant ni en rêve je n’ai l’argent et le temps pour tout vider, aller habiter ailleurs pendant que tout se remet magiquement, mais à grand frais, à neuf.

Ça va faire dix jours de quasi tête-à-tête avec le jeune Lomalarchovitch, source d’immenses joies et d’exaspérations tout aussi grandes. L’autre jour il se plaignait que le maître l’avait un peu injustement grondé, je lui ai suggéré que ce dernier manquait peut-être un peu de patience en cette fin d'année. Il s’est indigné d’apprendre qu’il en consommait en grandes quantités, de la patience ! Et à moi, justement, comme son maître en fin d’année, il en reste si peu.

Mais tout de même. Il a besoin d’apprendre que la vie avec deux parents plus sous le même toit a ses avantages, comme de longs moments privilégiés. J’ai renoncé à quelques sorties, pour être avec lui. Bien sûr, en cherchant bien, j’aurais trouvé des solutions, mais il m’a semblé important d’être là, avec lui. Et quelques mots glissés l’air de rien me font dire que j’ai eu raison.

Me voici donc beaucoup à la maison, après une année à y être moins que d’habitude. Ça aussi, ça va demander un équilibrage…

… envie de voir des têtes et des joies autres que familiales.

Pourtant je ne relancerai pas, pour l’un de ces moments dont j’ai envie. Réclamer, oui, implorer, non. Après tout, une non-réponse en est une.

Je ne me lamente pas, hein, je comprends, même. C’est juste que je n’ai pas besoin que l’écho réponde à mes demandes en me pointant du doigt des choses un peu tristes à se dire, ces jours-ci : pour moi, pas le temps. Ben oui, je sais. Je comprends, vraiment. Mais c'est un rien douloureux.

Cro-Mi est chez son père, cette semaine. Il a passé (plutôt bien) son grand oral et cuve cette épuisante fin d’année avant de se lancer dans la bataille de la première année de médecine.

Lomalarchovitch devrait partir en vacances chez le sien, dimanche soir ? Lundi matin ? Qui sait ? Qui a besoin de s’organiser, dans la vie ? Il reviendra fêter son anniversaire avec moi avant une énorme séparation de plusieurs semaines. On n’aura jamais passé si longtemps sans se voir, lui et moi. Une première fois qui a un goût de liberté et d’amertume à la fois.

Je ne sais pas quoi attendre, de ces semaines solitaires. Je les espérais joyeuses et festives, elles seront peut-être surtout isolées et contraintes, par les JO notamment. On verra.

… j’ai mis quelques rêveries en pause, aussi. Ni chaussures de rando, ni Tropéziennes de chez Rondini, ni chemin. Je suis assise, le cul par terre, à regarder le néant. Prête à signer un papier qui dirait « Tu vois des choses qui n’existent pas », presque (lol de feu, quand même). Je n’ai pas d’énergie pour le rêve, ces jours-ci, pas d’énergie pour le garder dans des proportions qui ne m’abîment pas.

Je ne crois pas avoir inventé des choses, en revanche, dans la vraie réalité de cette vie qui a croisé la mienne, j’ai une place toute minuscule, infime, qui n’existe quasiment pas. Avec quelques sursauts très jolis ; je les ai savourés avec délectation. Mais ça n’est pas un moment où je peux gérer bien le fait de me sentir de si peu d'importance, dans ce contexte, alors bonjour armure, bonjour dents serrées fort, au revoir guets des jolis sursauts.

Il reste tout ce qui est accessible, et qui n’est pas indigne d’attention. De l’humainement gérable, en somme.

Alors voilà. Ça va, mais…

Sérieux, ça va. Je souris, je ris, je savoure les levers de soleil au bureau et les couchers de soleil de ma chambre. Aux pitreries des chats et à celles des enfants. Je lis, j’écoute de la musique. Je bosse beaucoup, au boulot, dans la maison, mais je trouve moyen de me faire des espaces de répit. Je ne regrette rien de mes décisions. Je respire de soulagement de ce qui va mieux.

Mais si vous avez du rab de doux, des câlins qui ne servent pas, des bras qui auraient subitement envie de se fermer autour de moi, du temps en juillet-début août que vous auriez envie de partager avec moi, pour les parisiens résidents ou de passage, je prends.

Commentaires

1. Le mercredi 3 juillet 2024, 06:36 par Franck

On maison pleine du 12 au 16 (environ), mais sinon c'est open icitte, juste tu dis à quelle heure il arrive le train, on s'occupe du reste ;-)

Bises

2. Le mercredi 3 juillet 2024, 07:12 par Sacrip'Anne

Merci Franck (si tu savais comme tes mots me sont précieux, souvent, dans les moments rugueux, depuis longtemps). Je travaille alors ça nécessite de savants calculs mais je note frénétiquement. 😘❤️

3. Le mercredi 3 juillet 2024, 08:30 par Orpheus

🫂 and 😘

4. Le mercredi 3 juillet 2024, 08:41 par Sacrip'Anne

Orpheus love you grand frère (oui, je t'ai pas dit ? t'es adopté)

5. Le mercredi 3 juillet 2024, 08:55 par Orpheus

Wheeeeee ! 🍾
T’as prévenu Lomalarchovitch et Cro-Mi qu’iels ont un nouveau "tonton-tata" ?

6. Le mercredi 3 juillet 2024, 09:07 par Sacrip'Anne

Orpheus huhuhu. Genre, ils vont protester !

7. Le mercredi 3 juillet 2024, 10:14 par Pascale

Merci de partager tout ça, l'avant, le pendant, l'après surtout, moi qui attends attends et ne vois rien venir (Anne ma soeur Anne !!). Ça viendra, un jour, un mois plutôt, ou l'autre.
Je m'impatiente autant que j'appréhende, alors que le changement pour moi dans le quotidien sera infime (je gère déjà tout), j'ai quand même peur de la suite (alors je blinde au max niveau finances, à mon petit niveau).
On s'impatiente devrais-je dire... (l'un a 20 l'autre, bientôt, pas encore, elle enrage de ne pouvoir voter!, 18 ans). On a envie de passer à l'action, façon tornade blanche dans l'appart'!!
Et j'ai envie autant que besoin de te serrer dans mes bras, je le fais donc virtuellement!!
Des bises de Nantes (et du Grand Éléphant et de Long Ma qui revient en résidence!!)

8. Le mercredi 3 juillet 2024, 10:46 par NP

Avant la fin de l'été, on se sera vu ! Même si c'est juste pour un café, on y croit !

9. Le mercredi 3 juillet 2024, 10:56 par Sacrip'Anne

Pascale oui, j'ai vu Long Ma, j'aurais aimé venir la saluer ! Financièrement, tu as absolument raison. Et pour le reste, I feel you, avec mon grand on s'est fait des concours de rapidité de montage d'étagères Billy avec une frénésie joyeuse. L'essentiel est : tu ne vas pas regretter. Mais oui, toute cette tension qu'on accumule, elle sort et il faut savoir garder son calme face à ça (comment ? Je ne vais pas SI bien alors que j'ai tout ce que je voulais ?). Bref. Merci et là pour toi, si besoin.

10. Le mercredi 3 juillet 2024, 11:00 par Sacrip'Anne

NP mais oui !! J'ai un canapé pour toi, si besoin ! Que cette idée me réjouit !

11. Le mercredi 3 juillet 2024, 11:00 par Gilsoub

Et si il n'y a pas la place chez Franck, t'inquiète, il y en a pas loin ;-)

12. Le mercredi 3 juillet 2024, 11:31 par Sacrip'Anne

Gilsoub même réponse qu'à Franck

13. Le jeudi 4 juillet 2024, 07:44 par Luceluciole

Je me souviens avoir écrit pendant ma période de deuil «  le corps a son propre rythme qui s’impose ». Si notre cerveau élabore plutôt bien et vite, le corps lui va tellement plus lentement et ce décalage de rythme est … frustrant (au mieux). Donc oui, de la douceur, des câlins, et des coup de fil entre copines quand tu veux. Et sinon, je suis a Tours jusqu’au 19 juillet puis Bretagne pour 1 mois. Tu viens quand tu peux/veux, tu sais bien. Gros bisous câlins coupine.

14. Le jeudi 4 juillet 2024, 08:35 par Sacrip'Anne

Luceluciole, oui, le corps, et les différents morceaux du cerveau ne sont pas toujours très coordonnés non plus (ou c'est le mien qui déconne, c'est possible aussi). Oui oui oui ! Je t'embrasse.

15. Le jeudi 4 juillet 2024, 14:14 par Lysa

Je ne suis pas dans un bien meilleur état que le tien aussi je n'ai que des câlins virtuels à t'offrir mais avec coeur ! Et si l'envie te prend de venir à Lille, y a de la place pour toi !
Des bises

16. Le jeudi 4 juillet 2024, 20:16 par Sacrip'Anne

Lysa au global ça va, je suis épuisée et à bout de patience, mais ça va. Mais. Merci ❤️

17. Le jeudi 4 juillet 2024, 22:45 par Anna

En juillet août ça va être compliqué, mais un jour de week-end en septembre ou octobre, à Paris cette fois ?

18. Le vendredi 5 juillet 2024, 09:47 par Sacrip'Anne

Avec un immense plaisir, ma chère Anna.

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