Il y a quelque chose d'un peu décalé à être heureuse en ce moment.
Autrefois, sans doute, j'en aurais conçu une forme de culpabilité. Et puis on relativise. Mon petit moment de jubilation individuelle ne changera rien, ni en bien, ni en mal, au marasme ambiant.
Bien sûr, je ne suis pas débile, je sais bien que ma toute petite existence n'est rien à côté du grand ensemble (qui n'est lui même pas grand chose rapporté au cosmos, à l'infini etc).
D'autant que je ne suis pas très optimiste sur l'humanité. Donc quand je clame ma bonne fortune, c'est forcément dans ce contexte, dans ce contraste.
Pour autant, ça fait longtemps que je n'ai plus grand espoir de changer quoi que ce soit au grand destin collectif, à la force de mes biceps et d'une vision un peu idéaliste de ce que pourrait être la vie, si on était moins cons (et qui dit que j'ai raison, en plus ?)
Alors je me fais une bulle. Je sais sa fragilité, je sais qu'elle peut éclater à tout moment. J'y perçois, malgré tout, les échos du monde, elle n'est pas si étanche.
Ces jours-ci, ma bulle est pleine d'affections diverses, de rires de mes enfants, de liberté relative mais chèrement reconquise. Ma bulle est ma récompense pour avoir tenu bon dans les tempêtes intimes. Elle est ma réserve de joie de vivre pour quand d'autres jours sombres viendront.
Hier, j'étais d'une bonne humeur d'enfant, à asticoter le monde autour de moi juste pour le plaisir d'un éclat de joie partagée à la fin. J'ai donc fait la sale môme toute la journée. Et quand l'une de mes victimes m'a envoyée balader d'un "mais t'es vraiment dans ta bulle, tu ne te rends pas compte que ça va mal partout ailleurs", tout ce que j'ai eu à lui répondre, c'était : viens-y, dans ma bulle.
Mais oui. Viens dans ma bulle. On va dire des bêtises et boire du thé, ou du café, ou n'importe quoi, on y sera bien quelques minutes ou quelques heures. Et après on changera le monde, pas au sens universel, mais en partageant un peu de douceur avec ceux autour de nous.
C'est pas si mal, une bulle.
Commentaires
On déjeune ensemble cette semaine ? Jeudi ou vendredi stuveux… 😉
Orpheus jeudi ça peut chémar !
Bulle indispensable oui. Tu as bien raison 8-)
C'est ce qu'on essaie de créer avec Mona Kazu et notre sieste musicale, une ambiance cosy, douce, apaisante, loin des tumultes et soubresauts du monde qui dérive.
Tomek comment survivre autrement ? (merci l'art, sous toutes ses formes, de permettre cette respiration)
Et en profitez pour coincer la bulle aussi !
Cinabre mon sport préféré !
Oui, ça va mal partout et ? Il faut qu'en plus on fasse la gueule ? ça changera rien non plus alors autant sourire et rire... et aller voter. Et pour tout le reste, on n'y peut hélas pas grand chose.
NP voilà. Exactement.
C'est vrai qu'elle est sympa ta bulle :-) elle fait du bien :-)
Merci m'sieur Gilsoub !
Tout content de venir relire ici, grâce à maître Gilsoub - le seul l'unique- qui vient de me souhaiter bonnes vacances sur mes terres.
Cela faisait un bail.
C'est sympa !
Bises.
Et, tiens, avant d'oublier, cette jolie bulle apaisante, voyons, elle n'enlève rien à personne, non ?
;-)
Trés content mister K de te retrouver aussi, j'ai retrouvé ton nouveaux blog un peu par hasard, de lien en lien, en faisant le ménage dans mes RSS :-)
K oh quel bonheur de te voir !! Je t'avais perdu, je vais de ce pas te remettre dans mes flux à surveiller. Et non, je ne crois pas qu'elle enlève quoi que ce soit à qui que ce soit. Bises ! Bonnes vacances !
Merci Gilsoub !
Merci à tous les deux, il est vrai que les changements de blogs n'aident pas à suivre les traces !
A bientôt !
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